Massinissa a écrit :
calame a écrit :
En gros, l'islam, sunnite comme chiite, n'interdit les représentations que dans un contexte sacré (monuments religieux, Corans)
En réalité c'est beaucoup plus complexe dans l'Islam sunnite, même si dans les faits les représentations figurées profanes sont bien présentes au cours de l'Histoire, religieusement parlant c'est autre chose et c'est un sujet faisant vifs débats chez les Oulémas. Mais là n'est pas le sujet du topic.
J'ouvre un nouveau sujet pour éviter de faire dévier celui sur trésors de l'Iran Safavide.
(jfais des progrès, je trouve )Les hadiths pour sunnites et chiites sont sur ce point les mêmes. Après, il y a des divergences entre les théologiens et les écoles du sunnisme. Mais c'est plutôt parce que le chiisme s'est développé en Iran (terre avec une culture de l'image ancienne) que l'image paraît plus répandue dans les lieux chiites.
Par ailleurs, il n'y a pas beaucoup d'images sous les mamluks, sauf dans un certain art du livre, notamment les traités techniques (livres de furusiyya) ou scientifiques et dans l'art du métal au début de la période (baptistère de saint Louis), soit jusqu'au milieu du XIVe à peu près. C'est à ce moment là que disparaît (presque) la représentation figurée sur la céramique.
De même, les Ottomans connaissent de vrais débats sur la représentation figurative, ce qui entraîne la naissance du calligramme.
Au contraire, on rencontre énormément de représentation sous les Umayyades, sous les Abbassides à partir du Xe, sous les Seljukides de Rum, puis aux XIe - XIIe - XIIIe dans tout le proche orient.
L'un des premiers manuscrits illustrés conservés est celui du Bayad wa Riyad, qui est Maghrébin ou espagnol (deb. XIIIe), paradoxalement au même moment où les représentations figuratives disparaissent des céramiques, de l'architecture...
Un livre qui fait une très bonne synthèse : Silvia Naef,
Y a-t-il une « question de l'image » en Islam ?, Paris : Tetraèdre, 2004 (mais un peu porté sur la période contemporaine).