Dans un livre intitulé "Que veulent les arabes" de Fereydoun Hovyeda il est écrit que les sciences musulmanes déclinèrent à partir d'un certain stade au moyen-age du fait de l'action des fondamentalistes religieux.

Ainsi l'auteur écrit que "l'orthodoxie triompha dans toutes les parties de l'empire. Les bannissements, mises à l'index,emprisonnements, exécutions et autodafés se multiplièrent. La pensée active entra en clandestinité ou émigra vers d'autres cieux". Fereydoun Hoveyda donnne des exemples, "a partir de la fin du XI° siècle, les autodafés se multiplièrent à l'orient aussi bien qu'à l'occident du monde musulman.[....] A Bagdad, par exemple, le calife abasside al-Mustanjid livrait aux flammes des milliers d'exemplaire de l'encyclopédie des "frères de la pureté". En Andalousie, on abandonnait aux Ulémas la "purge" de la grande bibliothèque de Cordoue".

Voir http://www.amazon.fr/Que-veulent-arabes ... ds=hoveyda

Ceci appelle des questions.
Les historiens sont-ils d'accord avec ces affirmations ?
Quels sont les raisons de ce raidissement religieux ?
Les croisades peut-être ?

Merci de vos éclaircissements.

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Le souvenir ne disparait pas, il s'endort seulement.
Epitaphe trouvée dans un cimetière des Alpes

La science de l'histoire est une digue qui s'oppose au torrent du temps.
Anne Comnène, princesse byzantine (1083-1148)

Le passé fait plus de mal que le présent
Proverbe Albanais

J'avais lu que la fin de la civilisation islamique raffinée qui régnait dans l'empire musulman et notamment en Andalousie a été causée par une prise de conscience due à deux échecs militaires : Las Navas de Tolosa en 1212 face aux chrétiens d'Espagne et leurs alliés et ensuite la prise de Bagdad en 1239 par les Mongois. Devant ces revers énormes, les Musulmans ont abandonné leur raffinement et sont allés vers un intégrisme.
Ceci est un souvenir de lecture lointain et une fois de plus je m'excuse de l'imprécision de mes sources

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" Je n'oublie pas le Colonel Arnaud Beltrame "

Bonjour,

tout d'abord l'auteur que vous citez n'a pas fait de cursus en histoire. Ce n'est pas un historien, il est donc intéressant que vous vous posiez la question de savoir si les propos tenus sont justes.



De quel empire parle-t-il ?

Depuis l'affirmation des Seldjoukides, le califat Abbasside (bien qu'il bénéficie d'un grand prestige) n'a plus d'autorité politique. Le califat Ommeyade de Cordoue tombe en désuétude à la fin du Xème siècle, puis disparait totalement. Et les Fatimides installés en Égypte chutent pour être remplacés par les Ayyoubides. Le monde musulman est morcelé en différents pouvoirs qui reconnaissent la plupart du temps l'un de ses trois califats. Ces derniers disparaissent totalement, et les Abbassides parviennent à garder leur légitimité jusqu'au Caire après 1258 (utilisés par le nouveau pouvoir mamelouk).

Le problème est que le propos de l'auteur est extrêmement flou : qu'est-ce que "la pensée active" ? Le XIVème siècle compte encore de brillants esprits comme Ibn Khaldoun.

Évoquer le terme de fondamentalisme au XIIème ou XIIIème siècle me semble anachronique car c'est un terme contemporain.




C'est juste, sous le hâjib Al Mansur il y a effectivement une destruction des livres issus de la bibliothèque de Cordoue. Mais n'attribuons pas tout à la religion. Al Mansur a réalisé cet acte pour légitimer son pouvoir en ayant le soutien des oulémas malikites largement majoritaires en Al Andalus. En effet, en partie éclipsé par le fils d'Al Hakam II, il s'appuya sur ces derniers pour justifier sa place acquise de manière violente et illégale aux yeux de nombreux contemporains.




Bonjour Faget,

c'est un raisonnement trop simpliste. Je n'ai pas le temps d'entrer dans les détails. Mais c'est surtout la présence de dynasties comme les Almoravides mais surtout les Almohades en Al Andalus qui contribuent à une condamnation de certaines pratiques. Les Almohades ont une idéologie considérée comme hétérodoxe par rapport à l'orthodoxie sunnite, réaffirmer certains principes de manière virulente est en quelque sorte une affirmation de leur pouvoir utilisant la religion (à travers les écrits du mahdi Ibn Tumart) pour rendre cela légitime. Il faut encore une fois séduire ou contraindre les élites.

Bonjour,

Je me méfierai de l'utilisation des termes fondamentalisme/intégrisme en ce qui concerne la période discutée ici.
Sans aller jusqu'à parler d'anachronisme, il me semble que ces deux termes sont plus appropriés pour qualifier l'islamisme et les mouvements liés à l'islam politique dans un contexte moderne.

Il serait intéressant pour le débat d'étudier les courants de pensée à l'époque traitée par Pouzet (XIIème - XIIIème siècle) et leur évolution. Il faut déjà en finir avec l'image d’Épinal autour du Mutazilisme, qui laisserait à penser que la disparition de ce mouvement de la grande scène de l'histoire consacre la victoire définitive d'une orthodoxie sunnite que rien ne présage encore à l'époque. L'époque est féconde et riche de grands penseurs : Al-Ghazali (m. 1111), Ibn Tumart (m. 1130), Suhrawardi (m. 1191), Ibn Rushd (m. 1198), Al-Razi (m. 1210), Ibn Arabi (m. 1240), Al-Tusi (m. 1273), Rumi (m.1273)...

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"I do not know with what weapons World War III will be fought, but World War IV will be fought with sticks and stones."

Albert Einstein