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statut des femmes d'Al-andalus
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Auteur :  L'arbre de minerve [ 14 Juin 2016 12:19 ]
Sujet du message :  statut des femmes d'Al-andalus

Pouvez-vous me dire de quels droits et de quelles libertés bénéficiaient les femmes, notamment musulmanes, durant la présence arabe dans la péninsule ibérique ?
J'ai lu qu'il existait de nombreux intellectuelles à cette époque : poétesses, savantes, traductrices, en particulier durant le Califat de Cordoue.
Je voulais ainsi savoir si une femme musulmane célibataire pouvait avoir un logement propre, vivre de manière indépendante sans tutelle masculine (je demande cela que je vais bientôt écrire un roman se déroulant aux temps des Omeyyades).
Merci.

Auteur :  Kurnos [ 14 Juin 2016 12:58 ]
Sujet du message :  Re: statut des femmes d'Al-andalus

L'arbre de minerve a écrit :
J'ai lu qu'il existait de nombreux intellectuelles à cette époque : poétesses, savantes, traductrices, en particulier durant le Califat de Cordoue.

Pourriez-vous citer les références les plus significatives de vos lectures ? ... ou tout simplement des noms de femmes avec lesquels on peut retrouver les références des ouvrages.
Merci

Auteur :  L'arbre de minerve [ 14 Juin 2016 14:37 ]
Sujet du message :  Re: statut des femmes d'Al-andalus

Kurnos a écrit :
L'arbre de minerve a écrit :
J'ai lu qu'il existait de nombreux intellectuelles à cette époque : poétesses, savantes, traductrices, en particulier durant le Califat de Cordoue.

Pourriez-vous citer les références les plus significatives de vos lectures ? ... ou tout simplement des noms de femmes avec lesquels on peut retrouver les références des ouvrages.
Merci


cf : http://digital.csic.es/bitstream/10261/ ... ujeres.pdf

C'est en espagnol

Auteur :  Elviktor [ 09 Juil 2016 19:36 ]
Sujet du message :  Re: statut des femmes d'Al-andalus

L'arbre de minerve a écrit :
Pouvez-vous me dire de quels droits et de quelles libertés bénéficiaient les femmes, notamment musulmanes, durant la présence arabe dans la péninsule ibérique ?
Je voulais ainsi savoir si une femme musulmane célibataire pouvait avoir un logement propre, vivre de manière indépendante sans tutelle masculine.

Le califat de Cordoue ayant été un état musulman sunnite appliquant le droit (fiqh) suivant la doctrine malékite qui en fixe l'interprétation, le dogme, le culte et le comportement c'est à celui-ci qu'il faudrait vous référer pour savoir ce que chaque musulman (homme, femme ou enfant) y était habilité à faire ou pas. Bien que n'étant moi-même ni ouléma (théologien, docteur de la Loi) ni Cadi (Juge) ni même musulman, mais sans présomption et sous toutes ces réserves il ne me semble pas qu'une quelconque liberté ou libéralité ait été prévue dans ce droit afin qu'une femme possède et dispose en nom propre d'un logement, maison ou bien immobilier quelconque à cette époque.
Pour ce qui est de la condition des femmes autres que musulmanes il est logique pour en avoir une idée plus précise de vous référer aux statuts juridiques restants, qui ne pouvaient être autres que soit celui de "dhimmi" (en tant qu'elles mêmes épouses de dhimmis) ou d"esclave" (possession en tant que bien mobilier, pourrions nous dire, d'un musulman), car c'est au travers de son statut que tout individu prenait place et avait les capacités à oeuvrer dans ces sociétés médiévales (et pas seulement dans le califat ou quelconque état musulman).

L'arbre de minerve a écrit :
Kurnos a écrit :
L'arbre de minerve a écrit :
J'ai lu qu'il existait de nombreux intellectuelles à cette époque : poétesses, savantes, traductrices, en particulier durant le Califat de Cordoue.

Pourriez-vous citer les références les plus significatives de vos lectures ? ... ou tout simplement des noms de femmes avec lesquels on peut retrouver les références des ouvrages.
Merci


cf : http://digital.csic.es/bitstream/10261/ ... ujeres.pdf

C'est en espagnol

Alors si vous lisez bien l'ouvrage que vous donnez en lien, vous pourrez relever dès le préambule de Maria Luisa Avila, que celui-ci porte non pas sur les "intellectuelles" féminines mais sur ce qui est nommé par les sources hispanisantes "mujeres sabias", ce qui littéralement se traduit par "femmes savantes", et que cet adjectif de "sabia" à été utilisé par l'auteure comme une traduction approximative de "alimât" (masculin d'ulama) appelation tirée des dictionnaires biographiques arabes qui lui servent de source et répertoriant les personnages qui au sens large pouvaient être qualifiés de "sages" ou "savants" et principalement ceux qui s'occupaient (ou portaient grande attention) aux sciences religieuses, sans exclure les sciences profanes comme la poésie ou médecine. Comme le souligne M.L. Avila seulement deux parmi les 116 femmes qu'elle à pu relever dans ces dictionnaires se trouvaient qualifiées "d'alima" et pour l'ensemble l'auteure "croit que dans ce type de sources, et surtout concernant les femmes, les personnes (ou personnages) mentionnés avaient peu à voir avec la science mais y étaient cités surtout en référence à leur statut (ou prestige) social en tant que filles ou esclaves de Calife ou en tant que membres de quelques familles prestigieuses".
Dans la partie concernant les "fonctions" que ces femmes "savantes" (qu'il serait plus approprié de nommer "lettrées") avaient à couvrir (en tant que filles de lignées aristocratiques ou esclaves de très hauts-personnages tenant probablement Cour) 52 se dédiaient à des activités purement "littéraires" telles que "poétesses" ou "chanteuses", d'autres (généralement des esclaves) oeuvraient au sens propre en tant que "secrétaires" et avaient en charge la rédaction de la correspondance de leur maître puis parmi les femmes "libres" 9 étaient "copistes" d'exemplaires du Coran et devaient donc maîtriser l'art de la calligraphie, 3 "lexicographes" (en ce sens qu'elles possédaient une bonne connaissance de la langue arabe), 16 pourraient recevoir le titre de "grammairiennes" , enseignantes ou lectrices du Coran et enfin 8 se dédiaient à "l'ascétisme". Le spectre des matières, comme le cite encore l'auteure, qu'elles pouvaient par ailleurs avoir à couvrir allait du calcul à l'histoire, au droit successoral ou même à l'astronomie.

Auteur :  L'arbre de minerve [ 30 Juil 2016 22:01 ]
Sujet du message :  Re: statut des femmes d'Al-andalus

Merci beaucoup pour toutes ces précisions.

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