Pour ce qui est de "l'autorité supérieure", la remarque de Deshays est pertinente, sauf que ce n'est valable que pour les SUNNITES.
Les Chiites ont dû s'adapter aux situations politiques difficiles qu'ils ont endurés. Les chiites ont ce qu'on appelle "Hawza" (H dur). Le chiisme, contrairement au sunnisme possède une sorte de clergé. les chiites supposent "l'infaillibilité" de l'imam. Et Imam, chez eux, ce n'est pas seulement celui qui dirigent les croyant dans leurs prières. C'est un TITRE avant tout.
récemment, l'ayatollah Khomeini a révolutionné le chiisme en introduisant le concept de "l'autorité du faqih" en absence de l'imam. Comme je l'ai expliqué, les chiites pensent que le dernier imam va "surgir" avant la fin des temps. Ils doivent l'attendre ! Pour sortir de cet immobilisme, Khomeini introduisit ce concept, c-à-d, qu'en son absence ('imam) le faqih assure en quelque sorte l'intérim
Et c'est grace à cette ingéniosité (car s'en est une), il a pu transformer la pensée chiite qui est devenue beaucoup plus politisée qu'elle ne l'était. En faisant abstraction de ce qu'on peut penser de lui, khomeini a été vraiment un génie sur ce terrain.
Maintenant passons au sunnisme. Les sunnites ne reconnaissent l'infaillibilité à personne ! Exception faite : le prophète qui est infaillible parce que Dieu a voulu qu'il soit l'exemple à suivre. Tous les autres, même ses plus proches compagnons ne sont que des musulmans commes les autres. Bien sûr c'est assez théorique comme concept. L'autorité morale de Omar est difficile à remettre en cause vu, justement, son prestige.
Néanmoins, aujourd'hui, l'audience, comme a tenu à préciser Deshays, joue un role déterminant.
pour ce qui est de l'application:
Pour les problèmes de successions (héritage) il n'y a pas vraiment de diffrences notoires entre les avis. La majorité des codes des pays islamiques se référent à la charia en matière de succession. c'est un volet extrêmement délicat.
Pour ce qui est des autres aspects, actuellement dans les pays islamiques il y a des codes civil et pénal ispirés du code napoléonien. Donc c'est à la justice de trancher comme dans n'importe quel autre pays.
Jadis, il y avait des "Qadis" (juge) qui exerçaient l'autorité judiciare et qui étaient extrêmement autonomes de "l'executif" (bien qu'il y ait anachronisme). Au maghreb, par exemple, l'école malékite étant la domiannte, dans la plupart des bourgades on ne trouvait que des "Qadis" malékites.
Sauf que dans les grandes cités : alger, constantine, Oran, on trouvait - aux temps des ottomans - des qadis hanafites aussi. Ils devaient s'occuper des affaires concernant la communauté hanafite (ottomane) dans le pays. Vous trouverez toujours en algérie des noms de familles comme "Kadi-hanifi" ou encore "kadi-hanafi". vous ne trouverez à ma connaissance pas de noms comme "kadi-maléki" puisque le titre de kadi à lui seul suffisait pour faire comprendre qu'il s'agissait de l'école malékite (le hanafisme étant l'exception).
Lorsque le juge rend son verdict c'est à ce qu'on appelle dans le langage des juristes musulman : Le "soltane" (litt. L'autorité) de veiller à l'execution du jugement.
Lorsqu'il s'agit de deux malékites, c'est le kadi malékite; lorsque c'est un hanafite et un malékite, c'est le kadi hanafite (par discrimination envers les autochtones).
C'est la façon avec laquelle les choses étaient organisées. ça ne veut pas dire que c'est ce qui est voulu par l'islam dans sa version sunnite
En effet, théoriquement, il n'y a aucun mal à ce qu'un malékite se réfere à un kadi d'une autre école. L'autorité excessive (disparrue aujourd'hui) excercée par ces écoles est une forme d'intolérance qui s'est développée à partir du 13ème siècle, surtout.
Pour ce qui est des non-musumans (plus précisemment ce qu'on appelle les gens du livre : juifs et chrétiens), dans la pluparts des aspects de la vie, ils se référent à LEUR Droit. Plus, ils leur est vivement recommandé de se conformer à leurs codes. L'autorité (soltane) doit veiller à ce que les jugement concernant les gens du livre soient conforme à leurs codes.
Sauf lorsque le litige les oppose à un musulman. C'est le droit musulman qui s'applique.
Ex. Rien dans le droit musulman n'oblige une non-musulmane à porter le "Hidjab" en "terre d'islam". La question ne s'est jamais posée dans l'histoire car les fidèles des trois religions se voilaient dans le passée.
Citer :
ou un banal accident d'auto avec tiers responsable ?
Là, c'est les assureurs qui s'en occuperont