Le sérieux et prestigieux quotidien italien Corriere della Sera ainsi que d'autres médias italiens, fait part de l'histoire suivante qui me semble très intéressante et qui pourrait animer notre conversation le 7 avril prochain.
Récemment, en Afghanistan, a eu lieu le procès d'un ressortissant afghan, Abdul Rahman, qui sollicitait de la justice la possibilité de récupérer le droit de garde de ses enfants confiés il y a des années à ses beaux-parents. Pendant l'audience, Abdul Rahman a été dénoncé par son beau-père comme s'étant converti secrètement au christianisme. Le juge l'ayant sommé de répondre, Abdul Rahman a déclaré qu'effectivement, il s'était converti au christianisme 16 ans auparavant, alors qu'il travaillait pour une association caritative européenne. Il a fait immédiatement l'objet d'une fouille, et on a trouvé dans son sac une bible. Réaction du juge : «Noi non siamo contro alcuna specifica religione nel mondo — ha precisato il magistrato —. Semplicemente in Afghanistan questo genere di cose non sono ammesse. Sono contro la legge. Non si può andare contro l'Islam» ("nous ne sommes opposés à aucune religion spécialement - a précisé le magistrat - simplement en Afghanistan ces choses ne sont pas admises. Elles sont contre la loi. On ne peut pas aller contre l'Islam.")
Le droit afghan étant aujourd'hui encore basé sur la charia, il prévoit la peine de mort pour les "apostats" qui quittent l'islam. L'affaire a été remise en délibéré.
Devant le tollé suscité en Italie, dans les jours qui ont suivi, l'ambassadeur afghan à Rome a fait des déclarations rassurantes. Il a affirmé qu'aucune suite ne sera donnée à cette affaire, l'Italie (qui a en Afghanistan un contingents de troupes assez important) et même les USA ayant fait pression sur le gouvernement de Kaboul pour que la menace exprimée par le juge ne soit pas mise en œuvre.
Dans un article, le quotidien italien La Stampa a évoqué, plus généralement, la problématique des conversions de l'islam vers le christianisme, plus nombreuses qu'on ne le pense parait-il, mais jamais évoquées pour des raisons de sécurité. En effet, dans certains pays (Iran, Arabie Saoudite….) les "apostats" seraient punis de la peine de mort, dans d'autres (Malaisie) ils sont enfermés dans des camps de re-éducation. Dans la quasi-totalité des pays musulmans, la conversion représente, de toute façon, la certitude de la marginalisation, de la perte du travail, des droits de garde des enfants etc. De ce fait, les convertis se recruteraient essentiellement chez les immigrés vivant dans les pays non musulmans.
Aujourd'hui, je découvre dans la presse italienne la suite de l'affaire Abdul Rahaman, qui explique comment les autorités afghanes comptent régler la question sans fléchir sur la charia et sans mécontenter leurs alliées :
"Potrebbe evitare la condanna a morte Abdul Rahman, l'uomo che rischia la pena capitale in Afghanistan per essersi convertito dall'Islam al cristianesimo. Il procuratore Sarinwal Zamari ha detto che, durante il processo, sono stati sollevati dubbi sulle sue capacità mentali. «Pensiamo che potrebbe essere malato - ha precisato Zamari -. Non è una persona normale. Non parla come una persona normale».
Un portavoce del presidente afghano Amid Karzai ha fatto sapere che Rahman «sarà visitato dai medici» e qualora fosse giudicato effettivamente malato «l'Islam non avrebbe ragione di punirlo e sarebbe perdonato». Così - rileva lo stesso portavoce - il caso cadrà da solo. Rahman era stato arrestato il mese scorso" (Corriere della Sera).
TRADUCTION : Abdul Rahman, le mis en cause, présenterait des signes de déséquilibre mental. Il va donc être examiné par des médecins et, si déclaré mentalement malade, les poursuites à son encontre seront abandonnées.
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