A partir du haut moyen-age mais surtout à partir de l'an 1000, différents peuples turcs entament une extraordinaire expansion à travers l'ensemble de l'Asie et de l'Europe, dont ils conquièrent une grosse partie.
Comment expliquer les raisons d'un tel succès ?
Dynamisme démographique ?
Techniques militaires supérieures ?
Expansion d'un peuple 'relativement' nouveau ?

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"L'histoire me sera favorable car j'ai l'intention de l'écrire". Winston Churchill.

Tout ce que je sais, c'est que ce peuple était numeriquement supèrieur à ses ennemis. Ils avaient donc une armée constituée de beaucoup d'hommes et ainsi submergaient les armées ennemies.

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Avant de s'agrandir au dehors, il faut s'affermir au dedans.

L'affaiblissement du Khalifat Fatimide (et surtout Abbasside) et l'impuissance de l'Empire Byzantin à protéger ses frontières ont joués un grand rôle dans cette soudaine expansion.
Mais on peut se poser la même question pour toute les grandes conquête de cette époque : L'empire Ayyoubide, puis les Mamelouks mais surtout les Mongols qui ont conquis en un siècle la moitié de l'Asie.

Les Turcs, comme les Huns avant eux et les Mongols leurs cousins, sont des cavaliers-archers d'Asie centrale.
Ils passent le plus clair de leur temps à cheval, à faire paître leurs troupeaux et razzier leurs voisins. Lorsqu'un chef charismatique apparaît et unifie plusieurs tribus contre une proie commune, un empire sédentaire de préférence, les hordes déferlent sur la région infortunée.
Abondamment pourvue en chevaux de remonte, les armées turques attaquent où et quand elles veulent, savent éviter le contact tant que l'adversaire n'est pas démoralisé par des volées de flèches.
A l'exception des cosaques d'Ukraine et de Russie, slaves ayant adopté le mode de vie des peuples turcs, les sédentaires ne trouveront de vraie parade au cavalier-archer qu'avec la poudre à canon, et ne pourront leur porter le coup de grâce qu'avec le chemin de fer et la voiture.

Leur domaine est la steppe sibérienne, et ses prolongements (les plateaux d'Iran, d'Anatolie, la plaine hongroise...). Tous les peuples qui y vivent sont leurs victimes potentiels.

Quand ils envahissent un empire, ils savent en devenir les maîtres, puis adoptent une partie de ses coutumes et de sa culture, y laissent une partie de leur férocité primaire... et sont remplacés par d'autres hordes restées rudes.

Quand ils envahissent l'empire Arabe en déclin, ils décident fort habilement de se convertir à l'islam - ils ont su se faire nestoriens, manichéens ou bouddhistes quand les circonstances l'ont exigé - afin de s'insérer dans le jeu politique local. Une stratégie qui réussit brillament lorsque Toghrul se proclama sultan en épousant la fille du Calife, fondant ainsi le sultanat Seldjoukide. Les Arabes en usèrent avec les Turcs comme les Romains en ont fait des Germains : ils les acceptèrent dans leurs armées en nombres toujours plus nombreux, souvent comme simples esclaves, les Mamelouks, jusqu'à ce que les Turcs décident que ce sont eux les maîtres.

Après les conquêtes mongoles, dont ils constituaient la plupart des troupes, les plus puissants potentats turcs tentent de marcher sur les traces de Gengis Khan en réorganisant leurs armées, adoptant l'artillerie et le mousquet, comme les Ottomans. Ils fondèrent ainsi des empires qui durèrent plusieurs siècles avant que les Européens ne les démantèlent.

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Qui contrôle le passé contrôle l'avenir.
George Orwell

D'accord avec Nebuchadnezar, je rajouterais que la grande force des peuples de la steppe qui envahirent l'Eurasie est leur grande adaptation, leur ouverture d'esprit (souvent les khans s'entouraient de savants, poétes et religieux de toutes confessions [chrétiens, islamistes, judaïstes, bouddhistes]), la facilité d'intégration de leurs nouveaux vassaux. Chaque population conquise était intégré et fournissait une nouvelle armée... Ainsi les huns, les turques et les mongoles, entraînérent à leur suite une foule de peuples divers et variés asiatiques et indo-européens... Les huns blancs par exemple, appelés Svetahûnas par les indiens, qui conquirent le nord de l'Inde, étaient en bonne partie semble-t-il constitué de populations tokharienne et indo-scythes. Cette force d'intégration est la même qui permis aux romains l'expansion de leur empire... Les vaincus étaient intégrés à l'Empire et d'ailleurs ils avaient de forts intérêts à vouloir eux même s'intégrer. Un peuple avec cohésion qui intégre des populations étrangères est un peuple fort, un peuple centré sur lui même et avec de grandes rivalités internes est un peuple potentiellement en danger...

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