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Message Publié : 10 Août 2006 17:04 
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Inscription : 09 Août 2006 7:55
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Bonjour tout le monde,
Je vous remercie d'avoir traiter ce sujet. Etant donné un " simple passionné" de l'histoire, j'ai quelques questions à vous proposer dans l'espoir d'avoir des réponses (avec réf.):
1- Comment le Maroc a délaissé la doctrine chiîte pour le sunnisme?
2- Quelle est la spécifité de la doctrine malikite? Depuis quand a té adopté par les marocains et dans quelles circonstances?
3- Quelles sont les bibliographies qui tracent le parcours et le séjour de Abdelmalek et son frère Ahmed Saâdid en Algérie?
4- Est-ce que le sultan saâdid a pu assisté à la cérémonie du mawlid en Algérie, en campagnie du pacha d'Alger?
5- Est-ce que à l'époque, les Ottomans d'Alger et la population algérienne fêtaient le mawlid annabaoui? Est-ce qu'il y a des images qui illustrent le mawkib annabaoui?
6- A quelle date exactement les ottomans ont célébré le mawlid annabaoui? Est-ce qu'il y a des images qui illustrent le mawkib annabaoui à Istambul?
7- Quelles étaient les difficultés qu'avait Abdelmalek avec la zaouia Chadiliya?
8- Quelles sont les références historiques qui mentionnent la liaison de la tribu Cheraga avec la dynastie saâdid?
Merci d'avance pr la participation


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Message Publié : 11 Août 2006 15:12 
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Inscription : 17 Juil 2006 0:06
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DASSE a écrit :
Bonjour tout le monde,
Je vous remercie d'avoir traiter ce sujet. Etant donné un " simple passionné" de l'histoire, j'ai quelques questions à vous proposer dans l'espoir d'avoir des réponses (avec réf.):
1- Comment le Maroc a délaissé la doctrine chiîte pour le sunnisme?
2- Quelle est la spécifité de la doctrine malikite? Depuis quand a té adopté par les marocains et dans quelles circonstances?
3- Quelles sont les bibliographies qui tracent le parcours et le séjour de Abdelmalek et son frère Ahmed Saâdid en Algérie?
4- Est-ce que le sultan saâdid a pu assisté à la cérémonie du mawlid en Algérie, en campagnie du pacha d'Alger?
5- Est-ce que à l'époque, les Ottomans d'Alger et la population algérienne fêtaient le mawlid annabaoui? Est-ce qu'il y a des images qui illustrent le mawkib annabaoui?
6- A quelle date exactement les ottomans ont célébré le mawlid annabaoui? Est-ce qu'il y a des images qui illustrent le mawkib annabaoui à Istambul?
7- Quelles étaient les difficultés qu'avait Abdelmalek avec la zaouia Chadiliya?
8- Quelles sont les références historiques qui mentionnent la liaison de la tribu Cheraga avec la dynastie saâdid?
Merci d'avance pr la participation



Pour répondre à quelques-unes de vos questions,
en ce qui concerne le chiisme au Maroc, cette doctrine ne s'y est jamais vraiment enracinée, sauf peut-être dans la région du Souss, le cas de la ville de Taroudannt étant emblématique.
Le malékisme est l'un des quatre rites légaux du sunnisme (les trois autres étant le hanafisme, le chaf'isme et le hanbalisme). Sa doctrine a été élaborée par un théologien de Médine du nom de Malek Ibn Anas (712-795). Le malékisme, reconnu pour la rigueur de son orthodoxie, a été largement diffusé à partir de Kairouan en Tunisie, et adopté par la plus grande partie de l'Afrique musulmane et par Al-Andalus. La dynastie des Almoravides, issue des tribus berbères sanhaja nomades des confins mauritaniens, a officialisé le malékisme au Maroc au XIème siècle.
La tribu des Cheraga, descendante des bédouins hilaliens, était originaire d'Algérie qu'elle avait quitté sous la pression de la conquête turque. Les Cheraga, établis d'abord dans le Maroc oriental, furent ensuite déplacés par les Saadiens jusqu'à Marrakech et incorporés dans le système des tribus militaires (cession de terres et exonération fiscale en échange de contingents fournis régulièrement au makhzen).
Pour les références bibliographiques : Henri Terrasse "Histoire du Maroc des origines à l'établissement du protectorat français", 2ème volume.
J.Weiner "Al Mansour : un sultan du Maroc et l'or de Tombouctou" in les Africains, éditions Jeune Afrique. Fernand Braudel "La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II". Al Ifrani "Nozhet al Hadi, histoire de la dynastie saadienne au Maroc" traduction Houdas, publication de l'Ecole des langues orientales, Paris.


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Message Publié : 11 Août 2006 17:50 
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Inscription : 09 Août 2006 7:55
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Merci d'avoir répondu à une partie de mes questions. J'attend avec impatience la duxième partie des réponses.

Pour la tribu Cheraga, elle n'existe pas seulement à Marrakech. Au début, la première vague a été installé à Fès. La deuxième, a pris la direction de Marrakech; d'ailleurs, c'est dans cette ville que leur ancêtre "Sidi Bouameur" se repose, dans sa zaouia. Un troisième groupe s'est installé dans la région de Rabat (Zaër). Le dernier groupe se trouve au nord du Maroc (Région de Tétouan). Mais, je suis incapable de vous situé la chronologie de leur déplassement.


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Message Publié : 11 Août 2006 18:05 
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Inscription : 17 Juil 2006 0:06
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DASSE a écrit :
Merci d'avoir répondu à une partie de mes questions. J'attend avec impatience la duxième partie des réponses.

Pour la tribu Cheraga, elle n'existe pas seulement à Marrakech. Au début, la première vague a été installé à Fès. La deuxième, a pris la direction de Marrakech; d'ailleurs, c'est dans cette ville que leur ancêtre "Sidi Bouameur" se repose, dans sa zaouia. Un troisième groupe s'est installé dans la région de Rabat (Zaër). Le dernier groupe se trouve au nord du Maroc (Région de Tétouan). Mais, je suis incapable de vous situé la chronologie de leur déplassement.


De rien, je vous en prie :)
Mais pour certaines questions je pense que vous trouverez des réponses précises dans les ouvrages que j'ai cité à votre intention.


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Message Publié : 11 Août 2006 22:45 
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Inscription : 09 Août 2006 7:55
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Bonsoir Autocole,

Je viens de commencé une recherche (entant qu'amateur)sur les origines et le parcours de cette tribu appelée "Cheraga". Dès que j'aurais fini de rassembler les informations nécessaires, je vous mets au courant.
Par contre, excusez-moi si j'insiste d'avoir les réponses sur les précédentes questions que j'ai proposé:
1- Quelles sont les bibliographies qui tracent le parcours et le séjour de Abdelmalek et son frère Ahmed Saâdid en Algérie?
2- Est-ce que le sultan saâdid a pu assisté à la cérémonie du mawlid en Algérie, en campagnie du pacha d'Alger?
3- Est-ce que à l'époque, les Ottomans d'Alger et la population algérienne fêtaient le mawlid annabaoui? Est-ce qu'il y a des images qui illustrent le mawkib annabaoui?
4- A quelle date exactement les ottomans ont célébré le mawlid annabaoui? Est-ce qu'il y a des images qui illustrent le mawkib annabaoui à Istambul?
5- Quelles étaient les difficultés qu'avait Abdelmalek avec la zaouia Chadiliya?


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Message Publié : 04 Sep 2007 15:31 
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Le règne de Moulay Ismail marque profondément de son empreinte le Maroc jusqu'à aujourd'hui, puisqu'on le considère comme le véritable fondateur de l'Empire chérifien et le créateur de son système de gouvernement spécifique.
Ismail est le deuxième souverain de la dynastie alaouite, successeur de son frère Rachid (1664-1672) qui l'avait mise au pouvoir. Son règne s'étend de 1672 à 1727. Le sultan mènera son objectif de réunifier le Maroc après des décennies de désordre et d'installer son pouvoir absolu. Les ennemis du makhzen sont en effet nombreux. Ennemis intérieurs d'abord : les tribus insoumises, les puissantes confréries mystiques, les divers prétendants et chefs de guerre. Ennemis extérieurs ensuite : en premier lieu les Turcs de la Régence d'Alger qui fomentent des troubles, et les Européens qui bien que peu menaçants n'en occupent pas moins de nombreux ports de la côte atlantique et méditerranéenne (surtout les Espagnols).
Ismail crée donc une armée qui lui est totalement dévouée, une armée personnelle composée d'esclaves noirs, les Abid al Bokhari dont le mode de recrutement et l'organisation s'inspire de ceux des janissaires ottomans. Les autres forces du makhzen se composent de tribus militaires d'origine arabe, les guich, liés à la dynastie alaouite par une sorte de contrat (exemption fiscale et usufruit de terres en échange du service). Mais ce sont surtout les Abid qui sont le fer de lance de la pacification et du contrôle du Maroc par le sultan, qui fonde également un réseau de forteresses destinées à quadriller le pays et à surveiller les populations.
Le makhzen choisit comme lieu de résidence la petite ville de Meknès, qu'il transforme complètement en cité impériale et dote d'un ensemble palatial entouré d'un puissant système de fortifications entouré de grandes portes majestueuses. Ismail voulait dédaigner les deux capitales traditionnelles, Fès et Marrakech, et exprimer l'étendue de son pouvoir par la construction de la cité impériale de Meknès. Les récits des pères rédempteurs ayant alors séjournés au Maroc sont pleins d'allusions terrifiantes aux "bagnes" de Meknès dans lesquels croupissaient des milliers de captifs européens capturés par les corsaires barbaresques et employés à la construction des palais. Pourtant il est attesté que certains captifs devenus renégats occupèrent des fonctions importantes au sein du makhzen, certains accèdant au rang de pacha ou de caïd.


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Message Publié : 18 Sep 2007 13:20 
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Inscription : 17 Juil 2006 0:06
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Mais ce que l'on retient du règne de Moulay Ismail c'est aussi son intense activité diplomatique avec l'Europe, notamment avec la France de Louis XIV et l'Angleterre de Jacques II.
Deux importantes ambassades marocaines séjournent en France, la première est dirigée par Haj Mohammed Temim, et signe à Saint-Germain en Laye une convention commerciale en 1682. La seconde, qui sera la plus marquante, est dirigée par Abdallah Ben Aïcha, "amiral des mers marocaines" et capitaine barbaresque de Salé, en 1698. Ben Aïcha est reçu par Louis XIV, mais ses entretiens avec Ponchartrain butent sur la question des captifs français retenus au Maroc. Au cours de ce séjour l'ambassadeur marocain remarque la jeune princesse de Conti, Anne Marie de Bourbon, fille de Louis XIV et de mademoiselle de la Vallière et en brosse un portrait tel au sultan son maître que celui-ci la demande en mariage. Demande évidemment rejetée par le roi de France.
L'accession du petit-fils de Louis XIV au trône d'Espagne en 1700 commence à peser lourdement sur les relations franco-marocaines, à tel point que la France retire ses consuls à Tétouan et à Rabat. En 1718 Paris et Madrid rompent leurs relations avec l'Empire chérifien et il faut attendre 1767, sous le règne de Mohammed III, pour que la France et le Maroc renouent des relations diplomatiques régulières.


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Message Publié : 26 Sep 2007 16:28 
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Inscription : 26 Mars 2005 14:11
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Localisation : Alger
Citer :
La politique saadienne va se tourner surtout vers l'Afrique, comme en témoigne la conquête de l'Empire songhaï du Mali (1591) par les troupes commandées par le renégat espagnol Jawder, nommé "pacha du Soudan".


Je m'intéresse particulièrement à Ce personnage "Yodar Pasha"...
Avez-vous des références?


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Message Publié : 29 Sep 2007 14:46 
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Inscription : 17 Juil 2006 0:06
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J.Weiner "Al Mansour : un sultan du Maroc et l'or de Tombouctou" in les Africains, éditions Jeune Afrique.
Le pacha Jawder est décrit comme le renégat au regard d'acier, natif de Grenade et capturé par des corsaires dans sa prime jeunesse.


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Message Publié : 29 Sep 2007 15:01 
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Inscription : 17 Juil 2006 0:06
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Le règne de Moulay Ismail s'achève en 1727. Succèdent trente années de désordres et de crises dynastiques, au cours desquelles les Abid des milices noires déposent et imposent les sultans, tous les fils d'Ismail issus des différentes concubines de son harem. Les tribus militaires guich en profitent aussi pour saccager Fès, et dans les provinces des pachas se comportent comme de véritables satrapes indépendants (comme le pacha Riffi qui contrôle le nord du Maroc). La siba (anarchie) s'étend, et le blad makhzen recule. Une figure émerge de ce chaos, celle de Moulay Abdallah, prince passionné de musique arabo-andalouse et fin stratège qui rallie à lui l'armée des esclaves.
Son fils Sidi Mohammed Ben Abdallah (Mohammed III) accède au trône en 1757. Mohammed III restaure l'ordre et la paix, et stabilise le blad makhzen face à la siba circonscrite aux tribus de l'Atlas. Il choisit Marrakech comme résidence principale, où il fait bâtir des sanctuaires et aménager de grands jardins. Pour assurer la stabilité de son pouvoir, Mohammed III dissout les milices noires, éparpille les tribus guich et recrute de nouvelles troupes chez les Berbères du Souss. Sur la côte atlantique, il reprend Mazagan aux Portugais (1769) et fait construire les ports de Mogador et de Casablanca, totalement ouverts au commerce extérieur. Des conventions sont signées avec les principales puissances européennes. Les liens sont également resserrés avec l'Empire ottoman, auprès duquel le sultan marocain dépêche de nombreuses ambassades. L'ambition de Mohammed III est justement de se pourvoir d'une puissante flotte de guerre, et l'expérience des Ottomans dans la construction navale est fortement sollicitée.


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Message Publié : 29 Sep 2007 15:14 
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Inscription : 17 Juil 2006 0:06
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Les relations diplomatiques avec la France sont renouées en 1767, et le consul nommé par Louis XV au Maroc n'est autre que Louis Chénier, père du célèbre poète révolutionnaire André Chénier. Louis Chénier s'emploie à désavouer son compatriote François Cornut, un ingénieur au service du makhzen chérifien et qui conçoit le plan de Mogador.
Mohammed III mène une très large politique d'ouverture sur le monde. En 1773 il envoie chez les Ottomans un corps expéditionnaire destiné à combattre les Russes à leurs côtés en Crimée. Autre symbole de son ouverture, le sultan du Maroc aurait été le premier chef d'Etat à reconnaître l'indépendance des Etats-Unis d'Amérique en 1777. Ce qui est sûr c'est que Mohammed III entretenait de bonnes relations épistolaires avec Georges Washington. Cela était dû au fait que le makhzen avait servi de médiateur auprès des corsaires d'Alger et de Tripoli et était intervenu pour qu'ils épargnent les navires américains en Méditerranée.


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