atlantéen a écrit :
En tous cas,je pense que tout le monde est d'accord sur le fait que Mahomet n'a pas instauré la paix,mais un ordre social guerrier(qui a d'ailleurs donné l'expansion arabe des siècles suivants,ce qui est une réussite politique brillante
)
Deux petites remarques.
I. L'islam est-il intrinsèquement guerrier ?A part certains qualificatifs (comme "monothéiste"), je ne pense pas qu'on puisse attribuer un caractère particulier à une religion. Indépendemment du message originel prononcé, la perception et la mise en pratique des fidèles se modifient au cours du temps.
De plus, elles ne sont pas homogènes.
Donc, je ne pense pas que qualifier l'islam de "guerrier" soit justifié.
Ainsi, si le "jihad" était compris comme guerre sainte, les soufis ont popularisé l'interprétation "combat intérieur".
Je conseille toujours de regarder les ismaéliens : au Moyen-Age, c'était les Assassins, les terroristes kamikazes qui défiaient la puissance impérialiste d'alors (le sultanat seldjoukide). Puis, ils évoluèrent vers une confrérie dont la tolérance est aujourd'hui reconnue, et qui se consacrent à des fondations d'écoles ou de monuments depuis leur siège d'Eglemont, près de Paris.
Dans le même ordre d'idée, je ne pense pas qu'à certaines époques, on pourrait qualifer le christianisme de "pacifique", puisqu'on y trouvait des ordres de moines guerriers, et que les bulles papales, qui avaient une valeur quasi-équivalentes à l'écriture sainte, étaient tout sauf pacifiste.
II. Le but de l'islam : instaurer la paix ?La seule intention qu'on puisse attribuer à Mahomet est de prêcher l'islam. Un autre but, imposer la paix, lui est attribué dans la tradition, la "Sira", afin de mieux "vendre" la nouvelle croyance. Mais rien ne dit que ce n'est pas l'oeuvre des historiens qui tentèrent de trouver un sens à l'histoire.
Les Arabes ont toujours été conscients que la discorde était leur fléau et savaient qu'unis, ils disposeraient d'un potentiel militaire supérieur aux empires byzantins et sassanides épuisés. De ce côté-là, après l'unification de l'Arabie, les califes comprirent vite que le seul moyen de maintenir l'union était de jeter les tribus contre les vieux empires. Personnellement, je suis persuadé que plutôt qu'une volonté d'étendre l'islam - opération qui prit plusieurs siècles - c'est avant tout ceci et l'appât des richesses qui entretinrent la conquête.
Il n'y a pas de différence sur ce point avec les Mongols ou les Vikings.
Il est parfaitement possible que les premiers Musulmans aient été persuadés que la nouvelle religion amènerait la paix. Ils furent déçus lorsque les califes "bien guidés" s'entretuèrent, puis quand les querelles dynastiques ensanglantèrent le "dar-ul-islam".
De même, les premiers chrétiens attendaient avec impatience l'arrivée du jugement qu'ils pensaient imminente. Saint Paul dut consacrer une épître à consoler leur déception. Et ceux qui, nouvellement convertis, attendaient de la nouvelle religion qu'elle restaure l'invincibilité de l'empire romain furent eux aussi désapointés lorsque Rome fut pillée en 410. Les explications de Saint Augustin modifièrent à jamais la compréhension du christianisme.
Citer :
Je ne sais s'il est possible de trouver en 2006 un spécialiste non musulman homologué des musulmans. Il faudrait que les musulmans s'accordent d'abord entre eux sur tous les aspects de leur religion.
En tant que religion, système social, juridique et culture, l'islam est un objet de recherche scientifique. Un chercheur dans ce domaine est tenu uniquement à la rigueur scientifique et n'a ni à professer une religion quelconque, ni à être homologué par qui que ce soit. Mais je pense que vous êtes d'accord