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Message Publié : 12 Nov 2013 9:26 
quelqu un sait il dans quelles conditions les populations allemandes ont ete expulsées de l ouest de l actuelle pologne vers l allemagne après la chute du troisième reich?


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Message Publié : 12 Nov 2013 10:14 
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Message Publié : 12 Nov 2013 10:20 
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A la fin de la guerre, les soviétiques ont décidé de régler une fois pour toute le problème des minorités à leur façon. Ils décidèrent donc qu'il fallait re-tracer les frontières de l'Europe orientale. Ensuite, il y eu une espèce de jeu de domino. Dans les anciennes régions de Biélorussie ou d'Ukraine qui se sont retrouvées ajoutée au territoire russe, on donna ordre aux populations non-russe de se diriger vers l'Ouest. Dans les anciennes régions polonaises qui devinrent biélorusses ou ukrainiennes, on demanda à la population d'origine polonaise ou allemande de se rendre en Pologne ou en Allemagne de l'Est. Et les allemands des régions devenant polonaises, on demanda de se rendre sur le territoire qui allait devenir la RDA. Ces mouvements de populations touchèrent plusieurs millions de personne.

En ce qui concerne la population allemande des régions fraichement colonisées (par exemple : Gouvernement Général en Pologne), ils avaient déjà fuit et erraient en bandes en direction de l'Est.

En 2006, j'ai vu sur Arte, un documentaire tourné par la ZDF sur la question. On voyait une vieille dame très digne d'origine allemande qui expliquait qu'en 1945, les soviétiques avaient mis des affiches leur enjoignant d'être prêts le lendemain matin avec une valise et leurs affaires pour se rendre en Allemagne. La dame racontait l'exode difficile qu'elle avait ensuite vécu avec quelques valises, ses enfants et sa vieille mère parce que les russes n'avaient pas fourni assez de moyens de transports. Les soviétiques leur avaient aussi demandé de porter des écharpes blanches dans le but de les protéger des populations locales hostiles. Mais, cela avait plutôt servi à les stigmatiser.

Mais apparemment les reporters de ZDF avaient bien enquêté et ils avaient bien choisi la personne en question. Parce que la scène suivante était la polonaise qui avait récupéré le logement de cette dame en 1945. Et cette polonaise expliquait qu'en fait, elle habitait déjà cet appartement en 1940. Un jour les allemands sont arrivés et lui ont laissé 15 minutes pour faire ses valises et déménager dans le quartier juif qui avait été vidé et qui était assigné aux polonais des beaux quartiers.

Retour chez la dame allemande qui déclarait découvrir que l'on avait chassé des polonais de ces quartiers et qu'on lui avait dit qu'ils étaient partis de leurs pleins gré. ...
Retour sur la dame polonaise qui racontait que lorsqu'on les chassait, il y avait une grande partie de la population allemande de la ville qui était dans les rues et qui les invectivaient et qui disait qu'on allait les finalement les remettre à leurs places.

La scène suivante on voyait la dame allemande se lever et quitter son salon pour ne pas répondre aux reporters. ...

Mais, il y avait aussi l'interview d'un vieux allemand d'origine silésienne qui expliquait qu'il avait pas mal de terrains à l'époque en Silésie. Il avait un ami polonais de son age. Cet allemand disait en des mots simples qu'il avait été opposé aux nazis parce qu'il pensait que les allemands et les polonais avaient autant de droits sur ces terres et que ça faisait des siècles qu'ils vivaient cote à coté. Il avait été enrôlé de force en tant que membre d'une communauté d'origine allemande. Puis la guerre avait fait qu'il n'avait pas été pris par les soviétiques (ce qu'il considérait comme être la grande chance de sa vie). Après guerre, il avait vécu en RFA en ayant la nationalité allemande. Après la chute du mur, il avait essayé de retrouver son ami polonais. Mais apparemment celui-ci avait eu moins de chance, mais il ne savait pas dans quelles circonstances il avait disparu pendant la guerre et donc, il ne savait pas si c'était la faute des nazis ou des soviétiques. Il avait décidé de racheter l'ancienne demeure familiale, puisqu'il en avait les moyen. Mais, il n'en avait pas chassé ceux qui vivaient là et il aidait les survivants de la famille de son ami. Ils déclarait que tout le reste de sa vie, il l'avait passé à maudire les nazis et les conséquences de leurs actes.

Mon sentiment est qu'il faut bien reconnaitre que le vieux proverbe allemand : qui souffle le vent récolte la tempête, s'applique bien à ce cas. Les allemands se sont conduits de la pire des manières lorsqu'ils en eurent la possibilité. La "récompense" de leurs actes fut qu'en 1945 bien peu de gens se sont préoccupés de leur sort. Il y avait des gens bien plus urgentes. Prenons le cas des français, ils devaient reconstruire leur pays dont la plupart des industries avaient été soit détruites par les combats, soit sabotées par les allemands lors de leurs retraits (ce fut le cas de toutes les chaudières des centrales qui produisaient de l'électricité, par exemple). Ils devaient aussi, rapatrier les anciens soldats qui avaient passé 4 ans en captivité. Rapatrier les gens qui avaient été envoyés en camp de concentration sous divers motifs, rapatrier ceux qui avaient survécus aux camps de la mort. Pensez-vous qu'il y avait en 1945 beaucoup de français prêts à montrer la moindre compassion pour les déplacés allemands d'Europe de l'Est ?

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Message Publié : 12 Nov 2013 10:39 
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Narduccio a écrit :

Mon sentiment est qu'il faut bien reconnaitre que le vieux proverbe allemand : qui souffle le vent récolte la tempête, s'applique bien à ce cas. Les allemands se sont conduits de la pire des manières lorsqu'ils en eurent la possibilité. La "récompense" de leurs actes fut qu'en 1945 bien peu de gens se sont préoccupés de leur sort. Il y avait des gens bien plus urgentes. Prenons le cas des français, ils devaient reconstruire leur pays dont la plupart des industries avaient été soit détruites par les combats, soit sabotées par les allemands lors de leurs retraits (ce fut le cas de toutes les chaudières des centrales qui produisaient de l'électricité, par exemple). Ils devaient aussi, rapatrier les anciens soldats qui avaient passé 4 ans en captivité. Rapatrier les gens qui avaient été envoyés en camp de concentration sous divers motifs, rapatrier ceux qui avaient survécus aux camps de la mort. Pensez-vous qu'il y avait en 1945 beaucoup de français prêts à montrer la moindre compassion pour les déplacés allemands d'Europe de l'Est ?


Il est clair que le sentiment général n'était pas vraiment en faveur des victimes allemandes à la fin de la guerre, et ce pour des raisons bien compréhensibles. Votre exemple (merci de le signaler d'ailleurs) est très bon, il ne faut justement pas oublier que des Allemands étaient installés dans certaines régions depuis des siècles. On ne peut pas se focaliser uniquement sur les Allemands qui ont en quelque sorte profité des conquêtes du IIe Reich pour s'installer plus à l'est. Les minorités allemandes en Europe centrale et de l'est est d'ailleurs un phénomène qui, avant guerre, existe depuis très longtemps dans certaines régions.

Par contre, vous généralisez un peu trop. "Les Allemands" ne veut pas dire grand chose à mes yeux. On peut difficilement mettre dans le même panier les Allemands fraîchement installés et ceux qui vivaient là depuis longtemps (à moins que toutes les minorités allemandes déjà établies aient commencé à profiter de la situation, ce dont je doute). Tout en comprenant les sentiments qui habitaient les gens à l'époque, avec notre recul, nous devrions souligner que les "Les Allemands" n'était pas un bloc monolithique et que dans cette appellation se trouvaient beaucoup de personnes étrangères aux exactions des nazis comme ces personnes déplacées. Mais le problème de l'aide aux victimes de la guerre allemandes est général. Les orphelins berlinois n'ont pas pu compter sur beaucoup d'actions charitables.

Quand vous parlez de choses "bien plus urgentes" à faire, il faudrait rajouter "pour les Français à l'époque". Car en prenant de la hauteur, nous changerions peut-être ces priorités (nourrir les affamés et loger les orphelins avant de réenclencher les haut-fourneaux.

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Message Publié : 12 Nov 2013 10:59 
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Adulith a écrit :
Il est clair que le sentiment général n'était pas vraiment en faveur des victimes allemandes à la fin de la guerre, et ce pour des raisons bien compréhensibles. Votre exemple (merci de le signaler d'ailleurs) est très bon, il ne faut justement pas oublier que des Allemands étaient installés dans certaines régions depuis des siècles. On ne peut pas se focaliser uniquement sur les Allemands qui ont en quelque sorte profité des conquêtes du IIe Reich pour s'installer plus à l'est. Les minorités allemandes en Europe centrale et de l'est est d'ailleurs un phénomène qui, avant guerre, existe depuis très longtemps dans certaines régions.


Si vous avez bien lu, je cite les 2 cas. Mais, la dame allemande dont je parle faisait aussi partie des anciennes populations vivant en Silésie. Son déménagement en 1940 n'était qu'entre 2 quartiers de la ville. Il y a eu un programme de relogement "aryen". En clair, les nazis ont vidé les beaux quartiers de toutes leurs populations non-allemandes (juifs, polonais, ....). Les juifs ont été relogés dans des ghettos. Les polonais ont été relogés dans les autres logements "libérés" par les juifs. Et les allemands des quartiers pauvres ont eût droit à des meilleurs logements avec des aides sociales.

Adulith a écrit :
Par contre, vous généralisez un peu trop. "Les Allemands" ne veut pas dire grand chose à mes yeux.

Ce terme avait un sens pour les populations de l'époque.

Adulith a écrit :
On peut difficilement mettre dans le même panier les Allemands fraîchement installés et ceux qui vivaient là depuis longtemps (à moins que toutes les minorités allemandes déjà établies aient commencé à profiter de la situation, ce dont je doute). Tout en comprenant les sentiments qui habitaient les gens à l'époque, avec notre recul, nous devrions souligner que les "Les Allemands" n'était pas un bloc monolithique et que dans cette appellation se trouvaient beaucoup de personnes étrangères aux exactions des nazis comme ces personnes déplacées. Mais le problème de l'aide aux victimes de la guerre allemandes est général. Les orphelins berlinois n'ont pas pu compter sur beaucoup d'actions charitables.

Si vous avez faits attention à mes interventions au sujet des Malgré-nous, vous savez que je sais très bien que la situation était très contrastées. Puisque j'ai signalé qu'il y avait eu des engagés de force provenant de populations d'origine allemande vivant en Tchécoslovaquie et en Pologne. Si les pro-nazis de ces populations se sont souvent assez vite engagés (sauf ceux qui ont profité pour leur appartenance au NSDAP pour se mettre à l'abri des combats) les autres n'étaient pas chaud à se battre pour un pays dont ils ne se sentaient pas d'affinité. Ils furent enrôlés de force et après la guerre on leur reprocha leur "engagement" dans l'armée allemande. Ils furent nombreux à faire de la prison ou des passages en camp de dénazification.

Adulith a écrit :
Quand vous parlez de choses "bien plus urgentes" à faire, il faudrait rajouter "pour les Français à l'époque". Car en prenant de la hauteur, nous changerions peut-être ces priorités (nourrir les affamés et loger les orphelins avant de réenclencher les haut-fourneaux.


La priorité a bien été de nourrir les affamés. Mais, si on ne voulait pas dépendre des américains pour plusieurs décennies, il fallait reconstruire et on avait besoin pour cela des aciers des hauts-fourneaux. Le scandale, mais il vaudrait mieux en parler dans un autre sujet fut de laisser une situation précaire perdurer jusqu'en 1954-55. On a effectivement donné la priorité à l'industrie, mais aussi au monde agricole. La production vivrière à augmenté pendant la période. Mais pas autant qu'elle aurait pu. Il semble qu'il y avait une pénurie de machines agricoles (manque d'acier), une pénurie d'engrais (manque de production dans les industries chimiques), mais surtout un manque de financement pour tout cela.

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Message Publié : 12 Nov 2013 11:12 
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Narduccio a écrit :

Si vous avez bien lu, je cite les 2 cas.


Oui j'ai bien lu, d'où mon "justement" pour souligner la 2e partie de votre contribution.

Narduccio a écrit :
Mais, la dame allemande dont je parle faisait aussi partie des anciennes populations vivant en Silésie..


Ca par contre vous ne l'aviez pas précisé et une certaine ambiguïté planait à ce sujet. C'est d'autant plus intéressant ceci dit.

Narduccio a écrit :
Adulith a écrit :
Par contre, vous généralisez un peu trop. "Les Allemands" ne veut pas dire grand chose à mes yeux.

Ce terme avait un sens pour les populations de l'époque.


Très bien, nous sommes d'accords. Mais le préciser n'était pas inutile.

Narduccio a écrit :
Si vous avez faits attention à mes interventions au sujet des Malgré-nous, vous savez que je sais très bien que la situation était très contrastées.


A Vrai dire, je n'ai pas lu ce sujet jusqu'à présent, je connaissais donc pas votre opinion développée là-bas.

Narduccio a écrit :
La priorité a bien été de nourrir les affamés. Mais, si on ne voulait pas dépendre des américains pour plusieurs décennies, il fallait reconstruire et on avait besoin pour cela des aciers des hauts-fourneaux. .


Je parle bien des affamés allemands. J'ai lu il y a quelques années un mémoire réalisé par une étudiante et qui concernait l'aide humanitaire du CICR en faveur des populations berlinoises ou est-allemandes après la guerre. Cette étudiante a bien montré les difficultés à faire accepter cette aide auprès des alliés, car ces derniers la voyaient d'un très mauvais œil, avec une vision qui correspondait un peu à ce que vous disiez dans votre premier message, comme quoi ces gens de méritaient pas vraiment cette aide, etc.

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Message Publié : 12 Nov 2013 11:22 
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PS @ Adulith : je fais tellement de distinction entre les diverses populations allemandes que je connais des cas supplémentaires que vous n'avez pas évoqué. Parmi les "allemands", il y avait effectivement les populations suivantes :
- des allemands qui se sont installés comme colons dans les territoires qui devaient devenir l'espace vital voulu par Hitler;
- des allemands qui habitaient ces régions depuis plusieurs siècles et qui avaient adhéré aux thèses nazies (selon les régions, ils furent de 90% à 30% de la population d'origine allemande des diverses régions concernées; d'après diverses estimations);
- des allemands qui habitaient ces régions depuis plusieurs siècles et qui n'ont pas adhéré aux thèses nazies ou qui estimaient que les polonais ou les tchèques avaient autant droits qu'eux : ils furent concernés par l'enrôlement de force;
- des populations qui ne se sentaient pas allemandes, mais qui furent considérés par les nazis comme des populations allemandes qui avaient oublié qu'elles l'étaient. Ils étaient en cours de "germanisation" et certains furent enrôlés de force;
- des déportés. Dans les régions annexées, les parents d'insoumis, de déserteurs furent envoyés en déportations dans les territoires de ce qui devait être le fameux espace vital. De nombreux alsaciens se trouvèrent déportés en Silésie (des familles entières, tous les gens vivant sous le même toit que le déserteur ou insoumis). Ils furent souvent affectés comme ouvrier agricoles. certains étant nommés "contremaitres" et devaient faire travailler une population servile d'origine slave considérés comme esclaves.

Les populations non-originaires de ces régions fuirent souvent l'avance soviétique, ainsi que ceux qui se savaient trop inféodés aux nazis. Donc, il y eût une première vague qui était coincée entre les soldats allemands et les soldats soviétiques composée de colons nouvellement installés dans ces territoires, de populations germaniques déportées là par les nazis et de gens de populations germaniques qui avaient été pro-nazis. Quand ils furent rattrapées par les soviétiques, ceux-ci ne firent aucun distinguo entre les diverses composantes.

Il y a des populations qui sont restées sur place. Soit parce qu'elles considéraient qu'elles n'avaient rien fait de répréhensible, soit parce qu'elles habitaient sur ces terres depuis plusieurs siècles et qu'elles ne voulaient pas quitter leurs terres. Cela firent partie de la seconde vague des expulsés et eurent à subir l'ire des populations non germaniques.

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Message Publié : 12 Nov 2013 11:25 
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Adulith a écrit :
Je parle bien des affamés allemands. J'ai lu il y a quelques années un mémoire réalisé par une étudiante et qui concernait l'aide humanitaire du CICR en faveur des populations berlinoises ou est-allemandes après la guerre. Cette étudiante a bien montré les difficultés à faire accepter cette aide auprès des alliés, car ces derniers la voyaient d'un très mauvais œil, avec une vision qui correspondait un peu à ce que vous disiez dans votre premier message, comme quoi ces gens de méritaient pas vraiment cette aide, etc.


Quand les généraux allemands ont posé la question de ce qu'ils devaient faire des populations slaves qui tomberaient entre leurs mains, celui-ci avait répondu qu'il ne fallait pas se préoccuper de leur sort. Les allemands avaient chiffré que 30 000 000 de slaves devaient "disparaitre" avec la conquête de leurs territoire qui devaient devenir l'espace vital promis par Hitler aux allemands. Je crois qu'il y a eu un seul général qui a démissionné en signe de protestation. Qui sème le vent ...

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Message Publié : 12 Nov 2013 11:37 
Propos antisémites supprimés par la modération.

Le massacre de Deir Yassine n'est pas un sujet tabou, mais il n'est pas acceptable de comparer Hitler et Israël.

Bolivar, déjà clairement mis en garde pour ses propos limite sur le génocide juif, ne fait désormais plus partie de nos participants.


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Message Publié : 12 Nov 2013 12:42 
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Narduccio a écrit :

Quand les généraux allemands ont posé la question de ce qu'ils devaient faire des populations slaves qui tomberaient entre leurs mains, celui-ci avait répondu qu'il ne fallait pas se préoccuper de leur sort. Les allemands avaient chiffré que 30 000 000 de slaves devaient "disparaitre" avec la conquête de leurs territoire qui devaient devenir l'espace vital promis par Hitler aux allemands. Je crois qu'il y a eu un seul général qui a démissionné en signe de protestation. Qui sème le vent ...


Cela permet d’expliquer en partie ce comportement, même si la logique derrière est soit guidée par les émotions soit pernicieuse. Et cela ne justifie pas l’attitude de l’époque.

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Message Publié : 12 Nov 2013 12:53 
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Jean-Marc Labat a écrit :
Lisez ça, on en reparlera après.

Il faut absolument que je lise ce bouquin. J'ai déjà des éléments dans plusieurs ouvrages, mais je n'avais jamais trouvé une synthèse complète sur les expulsions.

Narduccio a écrit :
A la fin de la guerre, les soviétiques ont décidé de régler une fois pour toute le problème des minorités à leur façon. Ils décidèrent donc qu'il fallait re-tracer les frontières de l'Europe orientale.

Ce ne sont pas les Russes qui ont décidé seuls de régler le problème des minorités. Cette décision est une décision conjointe des alliés, prise à Yalta.

En fait les alliés unanimes voulaient éviter que réapparaissent des problèmes de revendications allemandes - ce qui avait été la politique d'Hitler - sur les pays où se trouvaient des minorités allemandes : la Pologne, la Prusse orientale, les Sudètes en Tchécoslovaquie, et même la lointaine Roumanie, où la population d'origine allemande était présente depuis 7 siècles et n'avait jamais fait parler d'elle.

Les Alliés se souvenaient aussi des nombreux problèmes de minorités déclenchés un peu partout par le traité de Versailles.

Par contre il y a une deuxième décision prise à Yalta, mais cette fois sous la pression des Russes, qui n'ont pas franchement laissé le choix aux occidentaux : le déplacement de la Pologne vers l'ouest.

D'une part, les Soviétiques ont annexé l'est de la Pologne : ils ont tout bonnement repris le tracé du partage de la Pologne avec Hitler en 1939. 8-|
D'autre part ils ont déplacé vers l'ouest la frontière polonaise, en l'alignant sur la ligne Oder-Neisse, donc en annexant la Silésie et l'est de la Poméranie.

On peut trouver effarant que les Anglais et les Américains aient accepté ce déplacement de la Pologne - qui supposait tout de même implicitement que les Polonais se retrouvant en Russie allaient être expulsés vers l'ouest.

Il devait être écrit que la Pologne soit le pays allié le plus maltraité par les nazis, puis le pays allié le plus maltraité par les Russes.

Sachant qu'on était entré en guerre pour la liberté de la Pologne... :rool:

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Message Publié : 12 Nov 2013 13:42 
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Narduccio a écrit :
des allemands qui habitaient ces régions depuis plusieurs siècles et qui avaient adhéré aux thèses nazies (selon les régions, ils furent de 90% à 30% de la population d'origine allemande des diverses régions concernées; d'après diverses estimations);


Comment sont obtenues ces estimations ? A t-on une idée de la part d'allemand adhérant à ces thèse en allemagne ?


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Message Publié : 12 Nov 2013 14:45 
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Il faut bien concevoir que ce soit la Prusse Orientale, la Prusse occidentale ou même certaines parties de la Poméranie ou de la Silésie , aucune de ces provinces n'a d'unité ethnique. C'est une vue de l'esprit de considérer ces régions comme totalement germanisées. Ces populations ont cohabité vaille que vaille durant des siècles avec des hauts et des bas, mais le pouvoir central était loin, et les petits arrangements nombreux à une époque où le mot nationalisme restait à inventer. Les Etats-nations se forgeant, ils ont décidé d'assimiler les populations, ce qui fut entamé pour l'Allemagne par Bismarck, sans trop de succès d'ailleurs, et poursuivi par des considérations raciales par le régime nazi.

Les populations ne pouvaient plus cohabiter, et les questions de minorités furent résolues par la force au nom d"'une cohésion nationale ethnique. Ce qui fut fait physiquement avec peu de ménagement pour toutes les minorités germaniques des pays est-européens, pas seulement en Pologne, mais en Tchécoslovaquie, en Roumanie et en Yougoslavie.


Alors justifié ou pas, dans le contexte de l'époque, c'est pleinement justifié, les monorités ont posé trop de problèmes, et c'est une solution, qui pour être violente, a résolu tous ces problèmes définitivement, car les mouvements de retour au pays sont ultra minoritaire, les expulsés ayant fait leurs vies en Allemagne et ceux qui y ont vécu sont de moins en moins nombreux.

Une petite carte pour comprendre le problème;
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/c ... _1907.jpeg

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Message Publié : 12 Nov 2013 14:53 
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Narduccio a écrit :
Adulith a écrit :
Je parle bien des affamés allemands. J'ai lu il y a quelques années un mémoire réalisé par une étudiante et qui concernait l'aide humanitaire du CICR en faveur des populations berlinoises ou est-allemandes après la guerre. Cette étudiante a bien montré les difficultés à faire accepter cette aide auprès des alliés, car ces derniers la voyaient d'un très mauvais œil, avec une vision qui correspondait un peu à ce que vous disiez dans votre premier message, comme quoi ces gens de méritaient pas vraiment cette aide, etc.


Quand les généraux allemands ont posé la question de ce qu'ils devaient faire des populations slaves qui tomberaient entre leurs mains, celui-ci avait répondu qu'il ne fallait pas se préoccuper de leur sort. Les allemands avaient chiffré que 30 000 000 de slaves devaient "disparaitre" avec la conquête de leurs territoire qui devaient devenir l'espace vital promis par Hitler aux allemands. Je crois qu'il y a eu un seul général qui a démissionné en signe de protestation. Qui sème le vent ...

Je ne suis pas d'accord avec ce raisonnement où les souffrances infligées par les uns justifieraient la souffrance infligée par les autres.

Je sais bien que c'est comme cela que raisonnaient les populations qui venaient d'être occupées par les nazis, mais ce n'est pas une raison pour que nous fassions la même chose.

D'autant que dans ces règlements de compte ce sont toujours les mêmes qui trinquent : les civils, d'un côté comme de l'autre, et dans ce cas plutôt les femmes, les enfants et les vieux, parce que les hommes étaient absents.

Non seulement on a maltraité les Allemands expulsés - certains ont d'ailleurs été réquisitionnés sur place pour servir d'esclaves, il n'y a pas d'autre mot - mais l'Allemagne elle-même a subi une terrible punition entre 1945 et 1948 : clochardisée par les bombardements, surpeuplée par les expulsions et affamée par la confiscation de ses terres agricoles de l'est, l'absence de bras, d'engrais... et même les réquisitions de nourriture : on estime par exemple que les Français tiraient plus de calories de leur zone d'occupation qu'ils n'en apportaient - et pourtant cette zone mourrait de faim.

Sur 13 millions d'expulsés, on estime que 2 millions ont été tués en route ou sont morts de froid ou de misère physiologique. A Berlin pendant l'hiver 45-46, il arrivait 30 000 expulsés par jour, dont les Américains - les seuls qui se souciaient un peu d'organiser le chaos - ne savaient pas quoi faire. Par défaut on les dispatchait tant bien que mal dans toute l'Allemagne de l'ouest, mais il n'y avait pas vraiment de toits pour les loger, à cause des bombardements.

Certains de ces expulsés arrivaient par le train : wagons plateforme - en plein hiver - surchargés de cadavres gelés, ou wagons couverts que des milices avaient arrêté en route (parfois plusieurs fois) avec une longue litanie d'assassinats, de tabassages et de viols.

Que pouvait-on, par exemple, reprocher aux Allemands de Roumanie ? Ils n'étaient pas Volksdeutsche (la Roumanie était une alliée du Reich) ils n'avaient servi que dans l'armée roumaine, et ils s'entendaient très bien avec leurs compatriotes roumains. Comme ils se trouvaient les plus éloignés de l'Allemagne, ce sont eux qui avaient le plus de chemin à parcourir et le plus de frontières à traverser. Autant dire qu'ils ont payé le prix fort. (A la limite, ceux qui ont réussi à rester en Roumanie, où la population ne leur était pas hostile, s'en sont mieux tiré, après une période de brimades par les Russes ou les communistes locaux.)

Il existait en Tchécoslovaquie des camps de concentration (ceux construits par les nazis, d'ailleurs) où on enfermait de façon arbitraire les Volksdeutche qui déplaisaient - prisonniers de guerre, mais pas seulement - et où les conditions valaient bien celles des camps nazis. Cela avant même que ne commencent les expulsions.

un cas rapporté par Keith Lowe dans "l'Europe barbare" m'a choqué : il s'agissait d'un jeune juif rescapé d'Auschwitz, et qui se retrouvait à nouveau enfermé et battu, cette fois par les Tchèques, parce qu'il était allemand et avait eu le tort de revenir "chez lui" dans les Sudètes. Celui-ci avait-il semé le vent pour récolter la tempête ?

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Jean-Marc Labat a écrit :
Alors justifié ou pas, dans le contexte de l'époque, c'est pleinement justifié, les minorités ont posé trop de problèmes, et c'est une solution, qui pour être violente, a résolu tous ces problèmes définitivement, car les mouvements de retour au pays sont ultra minoritaire, les expulsés ayant fait leurs vies en Allemagne et ceux qui y ont vécu sont de moins en moins nombreux.

Paradoxalement, à peine 15 ans plus tard, on pouvait constater que les expulsés vers l'Allemagne de l'Ouest avaient une vie bien plus agréable que s'ils étaient restés dans leur pays d'origine, qui se situait désormais au delà du Rideau de Fer.

15 ans de faim, de misère, d'abord, puis de travail acharné, mais le résultat était là.

Pas de retour au pays à revendiquer : entretemps le rideau de fer avait coupé l'Europe en deux.

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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