Introduction
Voici une révision du texte que j'avais écris le 9 avril 2004, sous le pseudonyme peu banal de pitchka.com, à l'époque. Ce texte avait suscité de nombreuses réactions, et ce à juste titre, puisqu'il remet en question le caractère slave des Serbes. Certains l'ont pris pour de la propagande anti-serbe, alors qu'il n'en est absolument rien. Certains l'ont trouvé « délirant », pour reprendre l'expression de Serafim, d'autres aberrant, réaction que je trouve normale, mon texte ne correspondant pas à l'histoire officielle. Depuis la date où je l'ai mis en ligne, j'ai pu l'améliorer et y apporter des additions intéressantes, en corrigeant quelques méprises. J'ai, notamment, réuni plus d'informations sur le peuplement des Celtes dans les Balkans. D'avance, je préfère préciser, pour les plus bornés, qu'il ne s'agit nullement d'un texte visant à détruire les mythes serbes. Il s'agit d'une réflexion sur nos origines, rien d'autre. En définitive, tout cela n'a pas vraiment d'importance, mais il est toujours intéressant de savoir d'où sont partis nos ancêtres, et pourquoi ils sont venus dans les Balkans.
1. Le problème des origines
Le problème auquel est aujourd'hui confronté quiconque désire se renseigner sur l'origine précise d'un peuple, remonte à l'époque du réveil identitaire des nations européennes, au début du 19ème siècle pour la plupart des peuples européens. En ce temps, le concept de nation était essentiellement fondé sur la langue. A cette époque, c'était chose courante que de rechercher les origines d'un peuple par des études linguistiques. Malgré les progrès faits par la suite dans les domaines de l'archéogie et de l'anthropologie, le concept de nation fondé sur la langue est resté très ancré dans les mentalités. Certains grands anthropologues comme Carleton Stevens Coon se sont pourtant évertués à démontrer que la langue d'un peuple n'indique aucunement ses origines, mais qu'elle n'en indique tout au plus qu'une partie. Pourtant, comme la langue est un élément fondamental dans l'étude d'une population, on continue à l'associer à l'appartenace raciale de tel ou tel peuple. Un exemple basique : les Français. Si l'on excepte les minorités régionales que sont les Basques et les Corses, on considère les Français comme descendants majoritairement des Gaulois, un ensemble de tribus celtes. A ces peuples celtes, on peut ajouter une influence non négligeable de colons arrivés du temps de l'Empire romain, et une part plus ou moins importante d'envahisseurs germains venus après sa chute. Parmi ces Germains, on trouve des Francs, des Burgondes, des Wisigoths, des Pictes, des Saxons, des Flamands, des Vikings... Mais ils n'étaient pas en nombre suffisant (hormis dans certaines zones comme en Normandie) pour effacer le caractère indéniablement gaulois de la population française. Pourtant, les Français parlent-ils pour autant une langue celte ? Non, la langue française est sans aucune contestation possible de souche latine, même si des mots celtes et germaniques l'ont influencée. Les nombreux dialectes parlés par les Gaulois ont été effacés par l'imposition du latin comme langue officielle de l'Empire romain.
Et concernant les Serbes alors, qu'a-t-il pu se passer ? Il est évident que bien que les Serbes parlent une langue slave, ils ne sont pas de race slave, du moins pas en majorité. Actuellement, les représentants les moins altérés des Slaves originaux sont les Polonais, les Biélorusses et les Ukrainiens, cela a été conforté par des études archéologiques et anthropologiques. Ils sont du type que les anthropologues appelent « néo-danubien ». Beaucoup de Russes sont de ce type là aussi, mais une grande part est de type « Ladogan », un type non slave. Ceci est dû à diverses invasions de populations non slaves, notamment les Mongols. Or, le type néo-danubien est très peu présent chez les Serbes. Il ne constituerait qu'à peine 5 à 10% de la population, et est quasi-inexistant dans certains territoires comme le Monténégro ou le Kosovo. Les Serbes, en revanche, constituent l'archétype même de la race « dinarique » (nommée ainsi du fait de la chaîne de montagne qui traverse la Bosnie et va jusqu'en Serbie). A cette race dinarique, appartiennent les Serbes, les Dalmates, les Bosniaques, les Serbes de Krajina, et dans une moindre mesure, les Croates d'Herzégovine, les Monténégrins et les Albanais Gegs. De toute façon, il suffit d'observer avec attention les Serbes pour se rendre compte qu'ils ont peu en commun avec les Polonais, les Biélorusses et les Ukrainiens. La pigmentation des Serbes est généralement très foncée : cheveux noirs, yeux marrons ou noirs, la peau étant de caractère assez variable. La structure crânienne des Serbes est très différente de celle des autres Slaves, et leur stature également. Bien évidemment, cela diffère plus ou moins en fonction de la région où l'on se trouve. Une grande partie des Monténégrins par exemple, s'éloigne considérablement des critères dinariques standards. A vrai dire, beaucoup de Monténégrins sont bien plus proches, sur le plan physique, des Gegs, les Albanais du nord, que des autres Serbes. En Bosnie, c'est plus variable, on a affaire à une population située entre le type Monténégrin et le type dinarique proprement dit. Par exemple, les Croates d'Herzégovine, dont une bonne partie se considérait comme serbe, il y a à peine un siècle et demi, se rapprochent plus des Monténégrins.
2. Les premiers Serbes
Comment se fait-il alors que les Serbes parlent une langue slave, s'ils ne le sont pas ? Eh bien de la même manière que les Français parlent une langue latine alors qu'ils ne sont pas latins. Les premiers Serbes venaient d'une région du Caucase, cela est attestée par les écrits anciens, et les Grecs les nommaient « Serboi », les Romains « Serbi ». Ces premiers Serbes n'étaient pas des Slaves. Il a pu s'agir d'une tribu sarmate, proto-iranienne ou caucasienne (au même titre que les ancêtres des Géorgiens, des Mingréliens, des Lezghiens, des Ingouches ou des Tchétchènes). A vrai dire, on ne connaît pas l'origine exacte de la racine « Srb ». Certains historiens douteux affirment que « Srb » signifie « insoumit » en sanskrit, d'autres que cela voudrait dire « peuple » dans les anciennes langues caucasiennes, d'autres encore que cela vient du verbe « srkati » signifiant « têter » ou « sucer » (le sein maternel).
Qu'elle qu'ait pu être l'origine des anciens Serbes, durant une partie de leur histoire, ils subjuguèrent des tribus Slaves, soit en Transcarpatie, soit entre l'Elbe et la Saale. Ces Slaves étant beaucoup plus nombreux, les premiers Serbes les dominèrent uniquement en tant que caste privilégiée, et au fil des siècles, s'estompèrent pour ne laisser que leur nom. Les Serbes, slaves, émigrèrent, sous la poussée des Huns en Europe, dans un territoire situé entre l'Elbe et la Saale (aujourd'hui en Allemagne orientale). Ce territoire était appelé « Serbie blanche » par les Byzantins, et était situé à l'ouest d'un autre territoire s'appelant « Croatie blanche », habitée par les anciens Croates, eux aussi Slaves (le blanc symbolise l'ouest chez les Slaves, d'où la Biélorussie, située à l'ouest de la Russie). Les sources byzantines attestent ensuite que l'empereur Héraclius invita les Serbes et les Croates dans les Balkans au début du VIIème siècle, pour contenir la poussée des Avars. En pratique, ce sont surtout les Croates qui eurent à lutter contre les Avars, car ceux-ci avaient déjà été refoulés hors des territoires où les Serbes s'installèrent, dans la vallée de la Morava. Sauf que ces territoires n'étaient pas vides, ils étaient encore habités par les populations qui y vivaient sous l'empire romain.
3. Les autochtones
Avant la domination romaine, les premières populations de la région sont connues sous le nom d'Illyriens, et vivent notamment dans les régions montageuses, essentiellement près de la côte, en partant de ce qui est aujourd'hui l'Autriche, jusqu'à l'Epire, au nord de la Grèce. La région habitée par les Illyriens comprend ainsi la Slovénie, la Croatie des environs de Zagreb, la Dalmatie, une bonne partie de la Bosnie, le Monténégro et l'Albanie. Aux Illyriens, on peut ajouter les Dardaniens, qui leur sont fortement apparentés. Les Dardaniens se situraient entre les Thraces (anciens habitants de l'actuelle Bulgarie) et les Illyriens, et sont par conséquent parfois appelés thraço-illyriens. La Dardanie correspond à une partie de l'Albanie du nord, au Kosovo-Metohija, et à une petite partie de la Serbie du sud et de Macédoine du nord-ouest. Concernant le reste de la Serbie, il est habité par des populations thraces, tout comme l'actuelle Bulgarie. Cependant, la Serbie, de même que la Slavonie, fut également occupée, dans le courant du IVème siècle avant JC, par des tribus celtes.
Les Celtes attinrent en effet le Danube, et le traversèrent, dès 350 avant JC. Ils poursuivirent leur progression dans les Balkans, traversant les territoires des actuelles Serbie et Macédoine pour aller jusqu'en Grèce, où ils atteignirent Delphes en 276 avant JC, après avoir battu les Macédoniens. Les Celtes du nord des Balkans se divisèrent à cette époque en deux groupes : les Scordiques du haut, qui occupèrent une région située entre la Slavonie et la Morava, et les Scordiques du bas, ceux vivant entre la Morava et le Đerdap. Le nom du Danube lui fut donné par les Scordiques. Singidunum, le nom romain de Belgrade, vient également d'une tribu celte, les Sings, qui était établie dans cette région du temps des Scordiques. Les Romains envahirent la péninsule balkanique au IIème siècle avant notre ère. Cependant, ils tardèrent à prendre les territoires occupés par les Celtes. En revanche, la majeure partie de l'Illyrie fut très vite conquise, et beaucoup d'Illyriens furent romanisés. Il y eût également une immigration de colons romains vers les provinces balkaniques. Les descendants des Illyriens romanisés et des colons, qui parlaient tous latin, furent plus tard désignés sous l'appelation globale de Valaques, et le sont encore à l'heure actuelle, quoi qu'ils soient beaucoup moins nombreux. En Serbie on les appelle "Vlasi", "Vlah" au singulier. Dans d'autres pays, ils portent d'autres noms, comme "Aroumains" ou "Tsintsars". Les populations celto-illyriennes, une fois leur territoire conquis, furent également romanisées. Leur territoire fut incorporé à la province de Mésie supérieure (du nom d'une tribu thrace, les Meze). La Dardanie fut également incluse dans la province de Mésie.
désoler je sais pas métre la carte
Les tribus Breuci et Scordisci indiquées sur cette carte sont des tribu celto-illyriennes, autrement dit des tribus de Celtes et d'Illyriens mêlés. Les autres tribus sont des tribus illyriennes, thraço-illyriennes, itallo-illyrienne ou helleno-illyriennes (autrement dit des tribus d'Illyriens purs, ou d'Illyriens mélangés avec des Thraces, des Italliques ou des Grecs).
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Les tribus Breuci et Scordisci indiquées sur cette carte sont des tribu celto-illyriennes, autrement dit des tribus de Celtes et d'Illyriens mêlés. Les autres tribus sont des tribus illyriennes, thraço-illyriennes, itallo-illyrienne ou helleno-illyriennes (autrement dit des tribus d'Illyriens purs, ou d'Illyriens mélangés avec des Thraces, des Italliques ou des Grecs).
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