Legrand a écrit :
Que sont devenus les francophones habitant ces régions ?
Pour les coureurs des bois, aventuriers célibataires, il y a eu un phénomène "d'indianisation". Ils se mariaient avec des indiennes dont les enfants restaient dans la tribu. Il paraît qu'il y a encore des Indiens qui portent des noms français mais je ne sais plus dans quelles tribus.
Les Français étaient globalement bien vus par les indiennes. Outre qu'ils ne venaient pas en conquérants brutaux comme les anglo-saxons, ils avaient le prestige d'étrangers au savoir et aux techniques étranges. Or la passation du savoir et de la force pouvait aussi se transmettre par relations sexuelles suivant certaines traditions... Toujours en gardant le sourire, il faut savoir que les Français apporteront une pratique que ne faisaient pas leurs congénères indiens : le cunnilingus !
Autre bonne raison d'être bien vu par les Indiennes...
Legrand a écrit :
Les populations francophones ont-elles été importantes ?
Non, c'est ce qui nous a perdu... Bizarremment, les gouvernements français avaient peur de la dépopulation de la métropole, au contraire des Anglais. Quand on verra ce qu'on a fait du surcroît de population française dans les siècles suivants : viande de boucherie dans les batailles, il y a de quoi pleurer.
Legrand a écrit :
Quelles ont été leurs relations avec les autres immigrants ?
Je ne vois pas beaucoup d'autres immigrants au coeur de l'amérique, à l'époque dont vous parlez. Au sud, il me semble que ça allait plutôt bien avec les Espagnols mais évidemment problèmatique avec les Anglais partout ailleurs.
Les français étaient ceux qui connaissaient le mieux le coeur du continent et les premiers explorateurs américains auront pour guides des français. Ils leur montreront des endroits qu'ils connaissaient depuis longtemps, qu'ils avaient déjà baptisés, et souvent les explorateurs en question ne feront que traduire en anglais le nom français pour que ces endroits entrent officiellement dans la géographie américaine...
Au XIXe en Californie, même chose : difficile avec les américains anglophones et plutôt facile avec les Espagnols-Mexicains. Je ne sais plus à quelle époque les Français avaient gagné le surnom de "keskidi". Ceci parce que, lorsqu'un type devant lui parlait une langue qu'il ne comprenait pas, le Français demandait à un pote "Qu'est-ce qu'il dit ?"