En relisant les Mémoires d’outre-tombe, de Chateaubriand, j’ai été surpris par trois passages pour lesquels je voudrais votre avis. J’aurais pu à la vérité poster trois fois dans trois forums, j’ai préféré les regrouper en littérature.
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Il est probable que les Açores furent connues des Carthaginois ; il est certain que des monnaies phéniciennes ont été déterrées dans l’île de Corvo. Les navigateurs modernes qui abordèrent les premiers à cette île trouvèrent, dit-on, une statue équestre, le bras droit étendu et montrant du doigt l’Occident, si toutefois cette statue n’est pas la gravure d’invention qui décore les anciens portulans.
Ici, par exemple, a-t-on aujourd’hui des preuves de ce qu’avance l’auteur ? Les Açores me semblent bien avancées dans l’Atlantique pour les Carthaginois... Et que savez-vous de cette statue ou de cette représentation sur un portulan ?
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On a souvent remarqué que les colons sont souvent précédés dans les bois par des abeilles : avant-garde des laboureurs, elles sont le symbole de l’industrie et de la civilisation qu’elles annoncent. Etrangères à l’Amérique, arrivées à la suite des voiles de Colomb, ces conquérants pacifiques n’ont ravi à un nouveau monde de fleurs que des trésors dont les indigènes ignoraient l’usage ; elles ne se sont servi de ces trésors que pour enrichir le sol dont elles les avaient tirés.
L’Amérique précolombienne ignorait-elle vraiment l’abeille ? Mais alors, on nous dit actuellement qu’elle est absolument indispensable à la pollinisation (rôle que Chateaubriand relève d’ailleurs dans la dernière phrase), et que si elle disparaissait, l’homme ne tarderait pas à la suivre... Comment la flore américaine a-t-elle pu se passer des abeilles ?
Enfin, ce n’est pas une question, mais je voulais vous faire partager mon sourire lorsque j’ai lu ces lignes, quand on sait ce que sont devenues ces métropoles américaines. Et puis, tours jumelles, quand même, quelle coïncidence...
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L’aspect de Philadelphie est monotone. En général, ce qui manque aux cités protestantes des Etats-Unis, ce sont les grandes oeuvres de l’architecture : la Réformation jeune d’âge, qui ne sacrifie point à l’imagination, a rarement élevé ces dômes, ces nefs aériennes, ces tours jumelles dont l’antique religion catholique a couronné l’Europe. Aucun monument, à Philadelphie, à New York, à Boston, ne pyramide au-dessus de la masse des murs et des toits : l’oeil est attristé de ce niveau.