Merci pour le lien Onyx, je lirais ça à tête reposée.
PJ57 a écrit :
Aïe ! J'ai peur que ce fil n'emprunte une pente glissante
La pente n'est glissante que pour ceuses qui seraient éventuellement pris de vertige face à la seule vérité historique tout nue.
PJ57 a écrit :
Je me demandais justement combien de temps ceux qui voient l'Afrique partout...
Etant donné que l'humanité est née en Afrique et qu'elle se sera par la suite éparpillé sur tous les continents, il est normal que cela transparaisse dans les inombrables témoignages archéologiques à travers le monde.
D'aucun n'ont pas encore saisi l'importance de prendre en compte le fait primordial suivant :
le caractère éminemment inaugural de l'expérience civilisationnelle du continent africain, en Afrique même, du fait de populations autochtones nègres.Ne pas comprendre cela, c'est laisser échapper à jamais tout tentative de reconstruire et d'introduire correctement tout approche historiographique prétendant à l'étude éxhaustive de l'expérience civilisationnelle de l'humanité dans son ensemble.
Par conséquent, le fait de "voir l'Afrique partout" en plus d'être une évidence propre à l'expérience empirique des populations d'ascendance kamitique qui se reconnaissent aisément dans ce qui, chez les autres, émane de leur propres héritage culturelle ("je ne te crains pas et je t'apprécie car je me reconnais en toi"), s'avère être parfaitement fondé historiquement et scientifiquement ("ce sont mes ancêtres qui ont transmis ces valeurs aux tiens à telle époque, en tel lieu et dans telles circonstances").
Fidèles à la sagesse de nos ancêtres :
"Nous nous consacrerons à la révision du rôle de l'Africain dans les grandes civilisations du monde, la contribution de l'Afrique dans l'accomplissement de l'Homme dans les arts et les sciences. Nous exalterons ce que l'Afrique a donnée au monde, et non ce qu'elle y a perdue."
J'insiste sur la dernière phrase :
"Nous exalterons ce que l'Afrique a donnée au monde, et non ce qu'elle y a perdue".Ainsi loin de vouloir
PJ57 a écrit :
accrocher l'Amérique précolombienne à [notre] tableau de chasse...
Nous parlons seulement de connaissance et de reconnaissance.
Et non de prédation et de chasse, dont le dernier avatar en date est un certain musée chiraquien où nous devons payer pour avoir le droit de visiter les réalisations de nos propres ancêtres.
Or ici, il n'est nullement question de trésor de guerre à défendre, mais de patrimoine culturelle, historique à préserver coûte que coûte et à restituer à qui de droit.
Concernant l'expérience kamitique en Amérique proprement dites, je reproduis ici ce que j'en pensais ici-même :
Kamita a écrit :
Skipp a écrit :
onyx a écrit :
quoique ...
Pour les olmèques, on parle carrément de 2 types physiques dont un 'négroïde'. De là à soupçonner une migration ancienne, il n'y a qu'un pas.
Moi j'ai à ce sujet entendu qu'il n'y avait rien de probant... Les partisans de cette théorie se base sur le style artistique des visages sculptés olmèques mais celà ne serait qu'un style artistique qui leur donne des traits arrondis...
Constater l'évidence du caractère nègre des têtes gigantesques retrouvées sur les sites de San Lorenzo, Tres Zapotes et Las Ventas ne suffit évidement pas pour conclure que des africains ont débarqués en Amérique à ces époques là.
Non, seule l'étude sériée et serrée des faits archéologiques, des sources historiographiques arabes, européennes, africaines et olmèques (orales ou écrites), l'étude comparative entre les cosmogonies, cosmologies, langues, plantes et animaux, outils, poteries en terre cuites, rites et coutumes, etc communs aux seules régions d'Afrique et d'Amérique, ainsi que l'étude des expérimentations modernes réussies de traversée de l'Atlantique, l'étude des courants marins et autres cartes maritimes antiques, etc, permet de dégager les faits historiques attestant de la migration d'africains à diverses époques bien déterminées.
L'approche anthropologique (chère à
Alexander Von Wuthenau), bien que point de départ susceptible de motiver ce type de recherches, ne saurait à elle seule suffir à déterminer ce qui tient de la thèorie et ce qui tient du fait historique attesté.
Seul l'étude croisée des données obtenues par toutes les disciplines possibles, aussi bien en sciences humaines qu'en sciences exactes, permet de le faire.
C'est exactement ce à quoi s'est justement attelé l'historien et anthropologue
Ivan Van Sertima, qui aura consacré sa vie à étudier ce sujet.
Grâce à lui, nous disposons désormais d'un corpus de documentations scientifiques et historiques de première main concernant la présence africaine en Amérique, depuis le peuplement même de ce continent jusqu'à nos jours, en passant par la période antique.
Bien entendu, il ne fut ni le premier, ni le dernier à avoir aborder le sujet. Son travail marquera cependant un tournant majeur en systématisant cette thèse au point d'en faire un véritable courant épistémologique d'une rare richesse heuristique.
http://passion-histoire.net/phpBB3_Fr/viewtopic.php?p=104054#104054Il y eu donc une époque, pas si lointaine, où il était utile et indispensable, à l'époque de la sortie "Ils y étaient avant Colomb" (1976, puis 1981 pour sa traduction française), de briser le mythe sacro-saint posé en dogme de la découverte de l'Amérique par ce dernier et le mythe tout aussi tenace que les africains ne débarquèrent en Amérique qu'en leur seul qualité d'esclaves, chose pourtant contredite par les témoignages oculaires mêmes des premiers navigateurs portuguais à n'avoir jamais témoigner de la présence de nègres sur les côtes américaines, Colomb compris.
Ce n'était d'ailleurs qu'un prétexte pour introduire la véritable sujet, mis en sous-titre* de l'oeuvre phare de Sertima :
discuter de la réalité de la présence africaine en Amérique ancienne (*The African Presence in Ancient America).
Depuis, beaucoup d'eau à couler sous les ponts de l'historiographie méso-américaine. C'est ainsi que nous sommes désormais fonder de discuter en toute sérénité de la possibilité de mener à bien des voyages transatlantiques aux temps les plus reculés.
En effet, tous ceux qui auront étudiés sérieusement la question du peuplement de l'Amérique ancienne savent que le mythe de Christophe Colomb est plus que révolu.
D'aucun aura tenté de sauver les meubles à coup d'hagiographie cinématographique façon "1492". Las, le charisme d'un Depardieu ne pèse guère lourd face à la solidité des arguments scientifiques avancés ici et là.
Pendant ce temps, de plus en plus de chercheurs s'attèlent à documenter précisément et attester historiquement quels étaient ces voyages, qu'ils soient le fait d'Africains, d'Européens ou d'Asiatique.
L'important étant de ne point s'emmêler les pinceaux en s'écartant du stricte terrain scientifique pour naviguer dans les eaux troubles et saumâtres du concours désormais caduque du "qui y était le premier", à la manière d'un
Gavin Menzies pour la Chine.
Nous passerons sur le besoin irrépressible que ressentent certains à se lancer dans un énième raclage spéculatif du mythe de l'Atlantide, dont on n'a jamais fini de convoquer les habitants pour justifier tout fait de civilisation que certains jugeront hativement de mystérieuse ou d'incompréhensible afin d'excuser leur propre paresse intellectuelle.
Ces visions (fainéante, mythologique, compétitrice, prédatrice, etc) de l'étude historiographique de l'humanité, ces visions donc, si elle peuvent un temps alimenter les débats et autres polémiques, ne saurait satisfaire, à terme, le besoin impérieux pour l'humanité de mieux se connaître et mieux connaître son passé.
L'Histoire, c'est la Vie, celle de tous les jours, avec ces urgences, ces mille et une tâches du quotidien à accomplir, et non pas les petites querelles de campus universitaires et autres cercles d'érudits.
La conscience, qu’a un peuple, de son histoire, de sa généalogie, de sa culture, de ses valeurs ne traîne pas par terre. Elle se construit.
Elle est "instruite", comme sait le faire l’enquêteur intelligent pour établir un état de fait.
Ankh, Oudja, Seneb
Kamita