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Message Publié : 04 Juin 2007 20:21 
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Hérodote
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Bonjour à tous :) J'espère ne pas me tromper d'endroit pour poster cette découverte archéologique concernant une nécropole gallo-romaine.

A Evreux, en plein centre ville, une nécropole romaine a été mise au jour. Jusque là, rien de très étrange.

Mais, des squelettes d'hommes et de chevaux ont été trouvés dans les tombes, parfois avec des mises en scènes. Ya un crâne qui a été retrouvé enserré entre deux crânes de chevaux sans leurs mâchoires inférieures,Image

ya aussi un squelette de cheval sans son crâne, avec un crâne humain à la place. Même dans les tombes où il n'y a pas de chevaux, il existe des mises en scène: des corps disposés face contre terre!!! Image

Une photo d'une partie de la nécropole: Image

Je ne suis pas une pro dans les procédés d'inhumation, mais c'est la première fois que j'entends parler de ça!

C'est hyper intéressant :D



Citer :
Des chevaux et des hommes : une pratique funéraire inconnue en Gaule romaine
Une équipe de l’Inrap met actuellement au jour les vestiges d’une pratique funéraire inconnue en Gaule romaine. Sur prescription de l’Etat (Drac, sra de Haute-Normandie), les archéologues travaillent sur une parcelle de 200 m² vouée à la construction d’un pavillon à Evreux (Eure). Les fouilles sont financées par le Fond national pour l’archéologie préventive.

Evreux, une ville bien romanisée
Les premières traces d’occupation de la ville d’Evreux semblent remonter au troisième quart du ier siècle avant notre ère. Portant le nom de Mediolanum Aulercorum, la ville est le chef-lieu de la cité des Aulerques Eburovices. Elle prend un essor important dès la période augustéenne et le ier siècle de notre ère voit l’implantation d’un théâtre, de thermes, de villas aux murs recouverts d’enduits peints, etc.
La nécropole antique est installée à flanc de coteaux, en dehors de la ville, respectant ainsi la loi des Douze Tables en vigueur, le long d’un axe de communication reliant Evreux à Chartres. Connue dès le xixe siècle par de nombreuses découvertes fortuites, son occupation semble perdurer du ier au ive siècle de notre ère. Les diagnostics et les fouilles réalisées depuis 2002 permettent de mieux connaître l’évolution typo-chronologique de cette nécropole. Durant le ier siècle les sépultures secondaires à crémation sont prédominantes, bien que quelques sépultures à inhumation de sujets périnataux et adultes aient été mises au jour. A partir du iie siècle, l’inhumation devient la pratique funéraire exclusive.

Des inhumations si particulières…
A ce jour une quarantaine de sépultures à inhumation a été dégagée. Deux d’entre elles peuvent être attribuées au iiie siècle, un vase en céramique caractéristique de cette période étant associé aux défunts. Les autres sujets seront datés par carbone 14 (14 C). Cette portion de la nécropole contient essentiellement des adultes, des nouveaux-nés et quelques sujets de moins de 10 ans. La densité de sépultures est très importante, elles se recoupent pour la plupart et aucun agencement spatial ne semble exister. Les sujets sont d’ailleurs enterrés la tête au nord, au sud, à l’est ou à l’ouest.
De nombreux défunts adultes sont inhumés en position atypique : plusieurs d’entre eux sont sur le ventre, un individu présente une forte contrainte au niveau du membre supérieur droit (le coude droit étant placé en arrière de l’épaule gauche), un autre a été enterré avec les membres inférieurs hyper fléchis, etc.

Des hommes et des chevaux
Le second élément exceptionnel est le dépôt de quartiers de chevaux dans la plupart des sépultures. Il s’agit le plus souvent de crânes ou de quartiers de rachis. Une structure a cependant livré trois chevaux quasiment complets déposés simultanément les uns au dessus des autres. Le dépôt le plus singulier est celui d’un adulte dont la tête est enserrée par deux crânes de chevaux. Les ossements d’équidés ont été déposés directement au contact des défunts, ou dans le remplissage des fosses.

Est-on en présence d’un fait guerrier, d’une épidémie, ou d’offrandes alimentaires ? Ces trois hypothèses doivent être écartées : aucun coup n’est visible sur les ossements, ce ne sont pas les sépultures multiples liées à une catastrophe, enfin, le cheval n’est plus consommé à l’époque romaine.
Ce geste délibéré - le dépôt de quartiers de chevaux dans des sépultures gallo-romaines - serait actuellement unique en France. Faut-il envisager la présence d’une population particulière, soit par son origine, soit par sa religion ou son corps de métier ? S’agit-il de la survivance d’un culte à la déesse gauloise Epona ? La poursuite de la fouille et des recherches apportera peut-être des éléments de réponse.


Texte et photos: INRAP

Ca donne envie de participer aux fouilles :D :D

Voilà, je voulais faire part de cette découverte à tous les passionnés d'histoire gallo-romaine :)


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Message Publié : 04 Juin 2007 22:07 
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Philippe de Commines
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Lucilia a écrit :
Ce geste délibéré - le dépôt de quartiers de chevaux dans des sépultures gallo-romaines - serait actuellement unique en France. Faut-il envisager la présence d’une population particulière, soit par son origine, soit par sa religion ou son corps de métier ? S’agit-il de la survivance d’un culte à la déesse gauloise Epona ? La poursuite de la fouille et des recherches apportera peut-être des éléments de réponse.

Une pratique à rapprocher de celle découverte à Gondole (Auvergne) ?

Image

Huit hommes et leurs chevaux : une sépulture multiple en terre arverne


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Message Publié : 05 Juin 2007 9:07 
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Grégoire de Tours
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Inscription : 13 Jan 2007 20:12
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Et de quand date la sépulture auvergnate ?

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Message Publié : 05 Juin 2007 11:19 
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Fustel de Coulanges
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Très étrange pratique qui ne semble correspondre ni aux usages celtes ni aux usages romains. J'ai hâte d'en savoir plus sur ces curieuses tombes (en espérant ne pas tomber sur un canular, trop fréquent ces temps-ci en archéologie).

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Message Publié : 05 Juin 2007 12:15 
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Grégoire de Tours
Grégoire de Tours
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Inscription : 13 Jan 2007 20:12
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Localisation : Région parisienne
Pour le site indiqué par Lucilia, comme il est daté du IIIe siècle ap JC, il est facile de supposer qu'il pourrait s'agir d'un groupe de population différent, car le IIIe s a vu une première grande vague d'"invasions barbares", avec des bouleversements tels dans l'empire romain que la Gaule s'est un temps constituée en royaume autonome.
Mais c'est vrai que nous sommes curieux d'en savoir plus sur cette découverte.

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Message Publié : 05 Juin 2007 20:28 
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Philippe de Commines
Philippe de Commines
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Aspasie mineure a écrit :
Et de quand date la sépulture auvergnate ?

Gondole est, avec Gergovie et Corent, un des 3 grands oppida arvernes du clermontois.
La sépulture avec les chevaux n'est pas datée avec certitude (la Tène ? Guerre des Gaules ?).


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Message Publié : 23 Juin 2007 7:09 
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Un article sur le sujet dans Le Figaro du jour:


Citer :
Une mystérieuse pratique funéraire en Gaule romaine

À Évreux, une équipe d'archéologues vient d'exhumer une nécropole du IIIe siècle de notre ère, où des hommes et des chevaux ont été inhumés ensemble.

Le spectacle est saisissant et de nature à remettre en question tout ce que l'on croyait dur comme fer sur les pratiques funéraires gallo-romaines. Dans la zone excentrée, connue pour être la nécropole de l'antique cité gallo-romaine de Mediolanum Aulercorum (Évreux), la fouille se déroule sur un petit espace de 200 mètres carrés. Une surface qui semble avoir été criblée d'obus, trouée en tous sens de fosses plus ou moins profondes. Toutes sont remplies de squelettes humains recouverts de découpes de chevaux ou d'équidés entiers. Un homme est enterré étroitement serré entre deux chevaux. D'autres sont mis en scène d'une manière aussi macabre que savante. En revanche, d'autres semblent avoir été jetés à la va-comme-je-te-pousse, l'un avec un bras tendu au-dessus de la tête, l'autre les jambes en l'air, un troisième, un enfant, couché sur le ventre. Des hommes, des femmes, des enfants, des bébés. Au total, 126 individus mêlés à 50 chevaux entiers et 600 morceaux d'animaux...

« Jamais, pour cette époque que l'on croyait bien connaître, nous n'avions trouvé un tel désordre apparent dans les rites funéraires, s'exclame Antoine Cottard qui dirige la fouille depuis la fin octobre. Les nécropoles de l'occupation romaine obéissent à un schéma connu : les morts sont alignés les bras le long du corps, dans des fosses ne contenant généralement qu'un individu, accompagné d'offrandes en céramique et parfois de quartiers de viande déposés à côté d'eux. Du reste, à 400 mètres de là, il y en a une tout à fait classique. Mais ici, toutes nos certitudes s'effondrent. »

Il n'y a aucun doute sur la datation. La nécropole du Clos au Duc, par les rares céramiques qu'elle a livrées est de la fin du IIe et du IIIe siècles de notre ère, une époque où les incinérations avaient disparu, au profit des inhumations. Mais là commencent les questions. « D'abord, explique Antoine Cottard, si les Gaulois avaient coutume d'enterrer leurs morts avec des animaux, les Romains ne pratiquaient pas ce rite. En outre, le cheval - comme le chien - n'est plus consommé à l'époque romaine. Il ne peut donc s'agir de restes de banquets funéraires. » On imagine mal, du reste, un banquet où l'on aurait consommé un cheval entier. En outre, les chevaux ne comportent pas de traces d'abattage. Il semble que leurs carcasses se soient décomposées naturellement et que l'on ait prélevé des morceaux de rachis encore en connexion anatomique pour les déposer sur les morts. Cela implique une mort relativement récente. Quant aux chevaux entiers, aucun d'eux n'a conservé sa mandibule.

Fosse commune

Les fouilleurs ont notamment constaté que le mobilier funéraire était extrêmement modeste : poteries faites en série, biberon qui semble être un rebut de cuisson, pas de bijoux, pas de pièces de métal (précieux donc récupéré). Puis ils ont éliminé les hypothèses courantes : une épidémie ? Elle aurait donné lieu à un enterrement collectif dans une fosse commune. Un culte rendu à la déesse gauloise Épona, toujours représentée à cheval ? Il était largement oublié au IIIe siècle. Une guerre ? Aucun des hommes ni des animaux ne comporte de blessures.

Reste une possibilité, une seule. On sait que les chevaux morts étaient déposés dans des pourrissoirs où les équarrisseurs travaillaient sur les carcasses, fournissant de la matière première aux tabletiers, qui récupéraient l'os et les dents pour fabriquer dés, peignes et autres objets décoratifs. On sait aussi que, dans l'Antiquité, les individus étaient souvent inhumés avec les attributs de leur profession. Ici, visiblement, il s'agissait d'une population pauvre. Pourquoi ne s'agirait-il pas d'un quartier réservé aux équarrisseurs ? Cette « caste » n'aurait donc eu d'autre attribut que le cheval pour les accompagner dans l'au-delà.

Étaient-ils aussi chargés de ramasser les morts sur la voie publique et de les enterrer, ce qui expliquerait la rigueur cadavérique et les positions incongrues des morts ? Mais dans ce cas, pourquoi ne trouve-t-on pas aussi des chiens, des vaches et d'autres animaux dont ils auraient également récupéré les carcasses ? Comme on le voit, l'énigme reste - presque - entière.

A.M. Romero
Source: http://www.lefigaro.fr/sciences/2007062 ... maine.html


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Message Publié : 05 Juil 2007 19:51 
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Hérodote
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Inscription : 05 Juil 2007 19:39
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Je viens d'écouter l'archeologue sur France culture, l'émission le salon noir du mercredi 4 juillet, cliquez là

[color=#FF0000] lien mort supprimé par la modération[/color]
un article sur le CNRS
http://www2.cnrs.fr/presse/journal/3426.htm

C'est passionnant cette affaire, si quelqu'un y comprend quelque chose...


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