On peut aussi politiser le débat en disant que Kaplan est héritier de l'ancienne école d'inspiration marxiste, qui a tendance à mal voir la montée des puissants aux dépens des faibles. Ce que rejette Lefort, bien plus favorable aux puissants dans ses écrits, il en fait même des entrepreneurs avisés, a une vision très optimiste des rapports puissants/"protégés", etc. Ce passage, tiré de l'EHB, est très éloquent :
Citer :
The estate agents were the people who responded to such requirements. Being both accountants and, of necessity, agronomists, prompt to claim dues but also probably inclined to help the peasants, they implemented the expansion of the rural economy.
Quand on sait la réputation que se traînaient les agents seigneuriaux en Occident, ça me paraît manquer un peu de recul ... Mais je suis un peu gauchiste sur les bords, alors bon.
Pour les rendements il y a quand même une différence : pour Kaplan 5/1 c'est bien, dans le meilleur des cas, alors que pour Lefort (qui étudie Radolibos), 5/1 c'est le plus courant. Le truc c'est que les sources sur lesquelles s'appuient les deux sont bien différentes, et en plus ne datent pas de la même période.
En tout cas pour les concours vous ne pouvez faire l'impasse sur aucun des deux. La synthèse de Lefort sur l'histoire rurale dans l'EHB est la dernière synthèse d'ensemble sur le sujet, l'auteur est un vrai spécialiste de l'histoire agraire, écrit de très bons trucs sur l'histoire des paysages (alors que Kaplan est plus touche-à-tout), donc c'est une démarche très dans le vent de ce qui se fait de nos jours en histoire rurale. Le livre de Kaplan reste très pratique sur les questions de fiscalité, de d'organisation de la production agricole, et d'autres points. Mais comme l'a dit Florian sur la conjoncture économique (la dernière partie du livre si je me souviens bien), c'est à éviter.