Arte vient de rediffuser une émissions sur les musiques allemandes durant le IIIème Reich,
Les refrains du nazisme:
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Documentaire (76') réalisé par Oliver Axer et Susanne Benze
Allemagne 2003, ZDF
La musique “légère” de l’époque peut-elle donner une idée de ce que fut l’œuvre de destruction des nazis ? C’est ce qu’ont tenté de montrer d’Oliver Axer et Susanne Benze dans un documentaire entièrement fait d’une juxtaposition d’images et de sons.
Les refrains du nazisme est un collage d’images où alternent scènes de cinéma, extraits de ballets, films tournés par des amateurs, spots publicitaires, dessins animés et séquences de pure propagande. La bande son reprend les tubes de l’époque. Ce qu’il faut avoir à l’esprit, c’est que, sur fond de musique légère, était à l’œuvre une vaste opération de séduction et de manipulation des masses. Les documentaristes, qui ont travaillé dix ans sur le projet, ont voulu montrer cela en se passant de tout commentaire, explication ou témoignage. C’est le choix des musiques et des images qui, petit à petit, doit mettre en place une dramaturgie subtile et inquiétante, jusqu’à la catastrophe finale.
La musique sous les nazis
Entre 1933 et 1945, les hauts dignitaires nazis décident de ce que le peuple doit aimer en matière de musique. Pour la musique sérieuse, les maîtres baroques, Beethoven, Bruckner et surtout Wagner (dont les œuvres sont ancrées dans la mythologie germanique), les marches militaires, les chants de propagande et les mélodies évoquant le “terroir” (la fameuse Heimat). Pour la musique légère, il faut avant tout distraire les foules et créer une impression de bonheur et d’insouciance. On voit donc fleurir les comédies musicales, les bluettes et les revues dansées. Le régime nazi engage d’excellents compositeurs et musiciens dont ils exigent des œuvres de qualité, modernes, mais exemptes de toute trace d’influence américaine. Ils doivent travailler selon des formes fixées par la censure. C’est ainsi que naît un genre musical étrange, fortement sentimental, où les improvisations sont en réalité prévues dans la partition. Des années durant, les tubes du Troisième Reich, enjoués et populaires, prétendent ainsi véhiculer la joie de vivre et l’âme romantique des Allemands. Parallèlement, les nazis bannissent ce qu’ils décrètent être la musique “dégénérée” : le jazz et toute tendance musicale venue d’outre-Atlantique, les musiques “de nègres”, les œuvres dodécaphoniques, celles de compositeurs d’origine juive ou de compagnons de route de Bertolt Brecht comme Kurt Weill, Paul Dessau ou Hanns Eisler.
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