Cet article de la musique du IIIème Reich me fait songer à une affaire bien connue concernant un célèbre chef d'orchestre.
Chef d'orchestre et compositeur allemand, Gustav Heinrich Ernst Martin Wilhelm Furtwängler étudia la musique très jeune et était un grand admirateur de Beethoven. Il entra en 1922 à la direction de l'orchestre philarmonique de Berlin. Là où le chapitre nous intéresse, c'est la grande polémique qui a suivi la Seconde Guerre Mondiale concernant ses rapports envers Hitler et les nazis. Alors que Furtwangler a toujours refusé de pratiquer le salut nazi, marquant ainsi son opposition au régime. Ce qui ne fut pas reconnu, compte tenu de sa place enviable au sein du IIIème Reich et de la façon dont il était traité (il joua notamment plusieurs concerts devant Hitler).
Mais les autorités anglaises et américaines venues en Allemagne après la guerre pratiquer la dénazification tentèrent de faire un exemple de Furtwangler (était un homme connu, donc une influence) en l'inculpant pour sa soi-disante admission au parti nazi (qui était totalement fausse) ou du moins son allégeance.
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Inquiété après la guerre par les autorités d'occupation, Furtwängler déclara notamment :
« Je savais que l'Allemagne vivait dans une situation terrible ; je me suis senti responsable pour la musique allemande, et il était de mon devoir de survivre à cette crise, autant que je le pourrais. Le fait que mon art a été détourné pour la propagande est à mettre en balance avec le fait, plus important, que la musique allemande devait être préservée et jouée pour les Allemands par leurs propres musiciens. Ces personnes, les compatriotes de Bach et Beethoven, de Mozart et de Schubert, ont dû continuer à vivre sous le joug d'un régime obsédé par la guerre totale. Ceux qui n'ont pas eux-mêmes vécu ici durant cette période ne peuvent probablement la juger telle qu'elle était. »
« Est-ce que Thomas Mann [qui était à l'époque très critique à l'encontre de Furtwängler] croit vraiment que, dans l'« Allemagne de Himmler », personne n'aurait dû se permettre de jouer Beethoven ? Ne pourrait-il pas comprendre que personne, plus que les Allemands qui vivaient sous la terreur de Himmler, n'avait plus besoin d'entendre Beethoven et son message de liberté et d'amour de l'humanité ? Je ne regrette pas d'être resté avec eux. »
Il fut cependant acquitté et reprit ses fonctions de chef de l'orchestre philarmonique de Berlin dès 1948.
Une manière de montrer le rôle qu'a joué la musique dans l'Allemagne nazie, aux yeux des forces alliées...