Comme il a été dit, le refus de la conscription ne s'est pas limité à la Vendée. La spécificité de l'ouest tient aussi en deux autres facteurs à mon avis:
- Le réseau beaucoup plus dense que dans le reste de la France de la noblesse, pas de la grande noblesse ni même de la noblesse seconde, mais de la très petite noblesse, (surtout en Bretagne) donc un encadrement idéologique plus serré.
- Au XVIIIème siècle, la Vendée est allée à contre-courant de la tendance générale de déchristianisation,en particulier en raison de l'action de Louis-Marie Grignion de Montfort, qui a sillonné au début du XVIIIème siècle tout l'ouest, de Saint-Malo à La Rochelle, et en particulier la Vendée, action qui a été relayée après sa mort (1716), par la congrégation qu'il avait fondée, les Missionnaires Montfortains. On peut considérer que la Vendée au XVIIIème siècle a connu une véritable ré-évangélisation. Le choc de la constitution civile du clergé y a donc été particulièrement ressenti. Le malaise ne date pas d'ailleurs de la conscription: dès 1791, deux commissaires civils avaient été envoyés en Vendée par l'Assemblée pour y enquêter sur les troubles du printemps; sur ce sujet, voir
ce compte-rendu des Annales historiques de la Révolution française sur l'ouvrage de Marie Breguet:
L'avant-guerre de Vendée: les questions religieuses à l'Assemblée législative, Téqui 2004
Sur Grignion de Montfort, voir
ici