indefini a écrit :
Le roi n'a-t-il jamais cherché à assassiner les protestants ? Charles IX a ordonné la Saint-Barthélemy et l'a reconnu tout de suite après. Il me semble que cela signe un ordre d'assassinat des huguenots, non ?
Effectivement le roi a ordonné l’élimination d’un certain nombre de chefs huguenots. Cet ordre a été donné non pas parce qu’ils étaient protestants mais parce que le roi voyait en eux des rebelles ayant autrefois commis le crime de lèse majesté. Evidemment la distinction n’est pas évidente à faire, politique et religion étant emmêlées. Oui nous pouvons le dire, le roi a fait assassiner
des Protestants. Mais ce que l’on retiendra, ce sont les tentatives du roi pour empêcher le massacre. Le roi n'a jamais cherché à éliminer tous les Protestants du royaume, mais seulement ceux qui sont dangereux pour sa personne. Donc, oui, le roi n'a jamais cherché à assassiner
les Protestants.
Mon assertion était donc bonne. Elle méritait juste une explication.
indefini a écrit :
Comment savez-vous, sans l'ombre d'un doute, que Catherine de Médicis n'a pas envisagé la mort du roi de Navarre en août 72 ? .
Catherine de Médicis n’a aucune raison de faire assassiner Henri de Navarre.
1) Le futur Henri IV ne présente aucun danger pour la monarchie. Il n’est qu’ un petit jeunot de 18 ans, imberbe et sans aura politique. Ce n'est pas un leader (ce qui n’enlève rien à son statut de roi).
2) Il n’est pas un chef de guerre huguenot de grand importance. Pendant la campagne de 1569, il n’a fait que suivre sagement les plans de Coligny, comme un sage élève suit son maître. Il ne pèse pas bien lourd devant les Coligny, Andelot, Soubise, Porcien, Acier, Caumont et autres chefs de guerre huguenots réputés.
3) Catherine de Médicis ne peut pas faire assassiner celui qui est à la fois roi et prince de sang. Ce serait se mettre à dos le cardinal de Bourbon et la famille de Bourbon. Ce serait se mettre à dos la duchesse de Guise, le duc et la duchesse de Nevers, etc. . Ce serait se mettre à dos tout l’entourage de la famille royale, princes, princesses, ducs ,etc. Ce serait se mettre à dos la noblesse. Ce serait se mettre à dos tous les gens de bon sens qui vivent à la cour de France.
4) Catherine de Médicis ne peut pas faire assassiner celui qu’elle a nourri et élevé comme un fils.
5) Catherine de Médicis ne peut pas faire assassiner celui qui est désormais son gendre.
6) Catherine de Médicis ne peut pas faire assassiner quelqu’un contre lequel elle n’a aucun grief.
7) Catherine de Médicis ne peut pas faire assassiner quelqu’un pour qui elle nourrit des espoirs politiques.
indefini a écrit :
Que savez-vous exactement de la nature des rapports entre Marguerite de Valois et sa mère juste après la Saint-Barthélemy ? Le drame qui venait de se produire juste après ses noces aurait (au conditionnel ici !) pu dégrader les rapports entre mère et fille, surtout en connaissant la position de la reine après le 24 août. Sa fille en revanche a très mal vécu cette sauvagerie contre les partisans de son tout nouvel époux. Je n'affirme rien mais j'émets des doutes encore sur vos assertions catégoriques.
Vous avez raison d’émettre des doutes concernant mes assertions catégoriques. Marguerite a probablement eu de la déception vis à vis de la politique menée par la monarchie, certes. Mais mère et fille partageaient les mêmes sentiments sur les horreurs du massacre. Mère et fille partageaient la même opinion sur la nécessité de voir un jour les protestants se convertir et le catholicisme regagner les cœurs. Mère et fille partageaient la même opinion sur la nécessité d’entretenir la cour, dans un esprit de fête et d’émulation culturelle.
indefini a écrit :
Ensuite, La Môle était-il à Paris en août 72 ? Coconas y était, c'est sûr, mais le sieur de Boniface, quelles sont les preuves ? Moi, je n'en sais rien, mais donnez vos certitudes (sources ?) .
Ma source est tirée d’une note de fin d’une édition du roman de Dumas. Je vous le concède, ce n’est pas une piste sérieuse. Ce que l’on sait, c’est que le gentilhomme qui s’est réfugié dans la chambre de Margot n’était pas La Mole mais un vieux médecin de la maison de son mari. La Mole était un catholique mais il était surtout un mignon de François d’Alençon. Les historiens ne rejettent pas la possibilité que le prince ait eu des relations homosexuelles avec La Môle. Ce qui est sûr c’est que François était très attaché et amoureux de son mignon.
Je vous concède donc Indéfini sur ce point ; le conditionnel peut être mis sur l’assertion concernant l’absence de La Môle au moment des faits.
indefini a écrit :
Quant à la phrase "rien n'est vrai dans le film", elle est fausse. Beaucoup d'éléments sont burlesques, erronés, mal traduits, grotesques, et autres adjectifs qui conviendraient pour qualifier cette oeuvre mais il existe un fond historique réel, des faits qui se sont plus ou moins déroulés comme le scénario le dépègnait. Donc, ce n'est pas rien.
Mouais. Un fond très très très vague alors.
indefini a écrit :
J'ai oublié de vous dire: je ne vois pas le rapport avec Ruggieri. Il n'est cité à aucun moment du film. René, le parfumeur de Catherine de Médicis, l'est en revanche. Alors vous avez certainement dû confondre les deux, ce qui est monnaie courante. Mais pour clarifier les choses, celui qui
pourrait être l'empoisonneur est donc ce dernier et non l'astrologue.
Laissez Ruggieri tranquille dans cette affaire, on lui reproche déjà tellement de choses qu'il n'est besoin de lui en attribuer d'autres. Quant aux manigances des malcontents, si elles avaient abouti, peut-être les conflits religieux s'en seraient trouvés raccourcis. Mais bon, je vais éviter de vous réaliser un autre film aussi "parfait" que celui dont nous parlons....
Le film de la Reine Margot se termine avec la mort de La Mole et Conconas dans une profusion de scènes romanesques qui ont pour base le complot des Malcontents. On ne voit rien de ce complot dans le film, et encore moins Ruggieri qui est pourtant condamné à l’issu de cette exécution.