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 Sujet du message : La Paiva et son premier mari
Message Publié : 02 Mars 2004 23:41 
Quelqu'un a t-il eu vent d'une photo ou d'un tableau représentant la sulfureuse Marquise ?

J'ai beau chercher partout sur Internet, impossible de mettre la main dessus...

Il semblerait qu'à l'opposé de sa consoeur en élégance, et mieux introduite à la cour (dans tous les sens du terme !), j'ai nommé la Castiglione, elle n'ait pas trop souhaitée se faire tirer le portrait... Allez savoir pourquoi... Peut-être se doutait elle des termes sous lesquels elle passerait à la postérité ?

En tout cas, si quelqu'un pouvait me contredire et me communiquer la photo de cette "croqueuse de diamants" je lui en serais très reconnaissant !

Pjour


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 Sujet du message : qui paye y va !
Message Publié : 04 Mars 2004 22:17 
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Polybe
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La païva "qui paye y va" :lol: est pourtant bien connu des chroniqueurs mondains du second empire...
Une courte biographie [ et un "portrait" dessiné ] sur :
http://www.aei.ca/~anbou/lapaiva.html
sa baignoire :oops: :
Image
et une biographie plus longue :
sur http://site.ifrance.com/mission/propo71.htm
LA PAIVA ET SES TROIS MARIS... En 1836, Thérèse Lachmann, fille d'un pauvre tisseur juif polonais, vivait à Moscou dans une affreuse misère. Elle avait seize ans, une sensuelle et dangereuse beauté. Elle se vendait par nécessité, mais repoussait les hommes vieux et mal bâtis: toujours, elle affirmait que la beauté et la santé sont contagieuses! François Villoing, tailleur établi à Moscou à la sortie du ghetto, l'épouse. Mais la vie mesquine qu'il pouvait lui offrir rebutait la jeune femme. Elle s'enfuit, un an après son mariage, lui laissant son enfant, et gagna la France, dévorée d'ambition.
À Paris, elle jeta son dévolu sur Henri Hertz, pianiste de talent, riche, charmant, rêveur et prodigue. Chez lui, elle connut tous les artistes et écrivains du temps, et acheva de devenir une "mondaine" accomplie. Elle continuait d'ailleurs à être infidèle, par plaisir ou par intérêt. Son mari accourut de Russie pour la prendre. Il se vit repousser avec dédain et mourut peu après, désespéré. Libre, Thérèse se sentit invincible. Jeune, belle, avertie et sensuelle, prête à tout, rien ne pouvait lui résister. Elle disait crûment: "Si les alouettes ne tombent pas toutes rôties, les pigeons tous plumés tombent dans mon lit."
Mais, en 1848, ruiné, Hertz partit faire une tournée aux ÉtatsUnis, et Thérèse, sans le sou, tomba très malade, dans un pauvre hôtel. Elle appela Théophile Gauthier, et c'est alors qu'elle lui dit avec une volonté farouche: "Si j'en reviens, je veux avoir aux Champs-Élysées, le plus bel hôtel de Paris. Rappelle-toi de ça," Guérie, "Mannequin" mondain d'une couturière perspicace qui lui ouvrit un large crédit (sûre de son avenir), elle séduisit à Londres l'opulent Lord Stanley; à Paris, le duc de Guiche, le duc de Gramont, etc. Et enfin, le marquis Aranjo de Paiva, noble Portugais. Il était fou d'amour...
Elle avait besoin d'un nom: Paiva sonnait bien. Elle sut si habilement attiser son désir, l'affoler sans le satisfaire, qu'elle l'amena à l'épouser pour l'avoir à lui. Mais elle lui déclare après la nuit de noces: "Vous m'avez voulue, vous m'avez eue. Je voulais un nom, je l'ai, nous sommes quittes." Et elle lui signifia son congé. Il y eut
séparation de corps et de biens; le marquis retourna au Portugal, puis revint à Paris, toujours aussi joueur et viveur. On le disait toujours riche : il était totalement ruiné. Si bien qu'il finit par se suicider d'un coup de revolver dans la bouche.
Thérèse, veuve, gravit encore un échelon. Le destin mit alors sur sa route le comte, puis duc de Hencket de Donnersmark, richissime noble Silésien. Avec lui aussi, envoûté dès le premier regard, elle joua le tout pour le tout, le repoussa d'abord, le laissa quitter la France, mais le rejoignit à Berlin, y reprit son jeu de coquetterie implacable et céda enfin quand il lui eut promit deux millions par an!... Elle était déjà mûre, lui plus jeune qu'elle de plusieurs années et fort bel homme. Elle avait un passé terrible, mais elle avait pour lui un charme qui le retint enchanté jusqu'à sa mort.

Il l'épousa, lui acheta le château de Pontchartrain, un hôtel rue St-Georges, pendant qu'elle faisait enfin bâtir aux Champs-Élysées celui dont elle rêvait. D'une richesse folle, d'un goût incertain, il coûta trois à quatre millions-or. Tous les artistes de l'époque y travaillèrent. L'escalier était d'onyx, le lit lui coûta cent mille francs-or. "Je veux un lit propre" avait-elle déclaré. La comtesse Hencket reçut là tous les hommes célèbres d'alors: Arsène Houssaye, Théophile Gauthier, Paul de Saint-Victor, Eugène Delacroix, E. de Girardin, etc... Mais aucune vraie grande dame ne consentit à franchir son seuil...

Les réunions, à sa table magnifique, étaient brillantes. Sous les serres chaudes de Pontchartrain, il y avait en toutes saisons des fruits mûrs. Artistes et gens de lettres se régalaient et faisaient assaut d'esprit. Parfois, Mme de Hencket évoquait les étranges souvenirs de sa vie, orgueilleuse de sa fabuleuse ascension. Devenue cousine du prince de Bismarck, elle servait et renseignait celui-ci de son mieux, car on approchait de 1870 et il s'agissait d'endormir la vigilance du gouvernement français. Rentrée en Allemagne durant la guerre, elle revint si tôt après la défaite et rouvrit son hôtel...

Mais elle ne trouva plus sa vogue de naguère. Bismarck rêvait d'une entente avec la France et désirait une entrevue avec Gambetta. La comtesse (qui, maintenant, nourrissait des ambitions politiques) tâcha de convaincre le tribun, usa de tous ses charmes. Il promit, puis décommanda le voyage à Berlin. Et le gouvernement, moins séduit que le naïf Gambetta, pria la dame de repasser la frontière, car ses agissements inquiétaient. Le roman de Thérèse Lachmann, devenue princesse, alliée à la famille impériale allemande, s'acheva sans bruit dans un château de Silésie, en 1884... Et son mari l'aima au-delà de la mort.

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Message Publié : 05 Mars 2004 8:49 
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Polybe
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l'hôtel de la païva existe il me semble qu'il a abrité longtemps un club
on pouvait le visiter et voir le célèbre escalier....

en bas des champs élysées il y avait aussi "la niche à fidèle"

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Message Publié : 05 Mars 2004 21:04 
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Polybe
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Localisation : virtuellement : Allassac (19) Manoir des Tours / Paris (75) 20 rue dauphine et 22 rue de l'arbre sec
Image

L'hôtel de la Païva a été construit entre 1856 et 1865 au 25, avenue des Champs-Élysées. L'hôtel appartient maintenant au cercle du Traveller's Club qui a conservé la décoration et le mobilier d'origine. Aujourd'hui sa façade, notamment décorée par Auguste Rodin, est partiellement cachée dans sa partie basse par un bureau de change.

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Message Publié : 27 Avr 2004 23:58 
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Plutarque
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Pour info, il existe DEUX hotels de la Païva à Paris. Le premier est le travellers club actuel. Le second se trouve place St Georges, en face de la fondation Thiers...


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Message Publié : 29 Avr 2004 7:33 
et le château de Pontchartrain est-il toujours, comme il y a une vingtaine d'année, toujours à l'abandon : ?


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Message Publié : 02 Mai 2004 16:45 
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Polybe
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je ne sais pas, mais il est vrai que des articles de journaux ont paru il y a une vingtaine d'année à propos de la ruine probable de la célèbre galerie du château

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Message Publié : 16 Sep 2004 12:10 
Il existe un portrait de la Paiva par Gérome, qui se trouve en Allemagne s'il n'a pas été détruit .


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 Sujet du message : La Paiva
Message Publié : 16 Sep 2004 16:08 
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Plutarque
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Localisation : PARIS
Petite anecdote au sujet de la Paiva et qui démontre le "mordant" de la presse parisienne au dernier tiers du XIXè siècle .
Dans un article relatant l'achèvement du gros oeuvre du nouvel Hotel de La Paiva , LE FIGARO écrivait : ...bien que l'Hotel ne soit pas encore aménagé , Madame la Marquise de Païva peut s'y installer; le trottoir vient d'être terminé ....."On était loin du politiquement correct d'aujourd'hui ...!!!! :wink:

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Message Publié : 13 Juin 2006 19:40 
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Polybe
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Localisation : virtuellement : Allassac (19) Manoir des Tours / Paris (75) 20 rue dauphine et 22 rue de l'arbre sec
la représentation la plus connue de la Païva...

Image

http://perso.orange.fr/eliedufaure1824- ... lloing.htm

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Message Publié : 11 Juil 2006 19:52 
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Polybe
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Il y a dans la série de livres "Le roman vrai de la IIIème République" parus il y a fort longtemps au Livre de Poche, un article consacré à la Païva dans lequel on peut voir une illustration représentant un plafond peint de style allégorique académique d'un hotel particulier qui je crois n'existe plus et dans lequel la Païva est représentée sous la forme de la nuit.


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 Sujet du message : la Païva par Paul Baudry
Message Publié : 11 Juil 2006 21:29 
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Localisation : virtuellement : Allassac (19) Manoir des Tours / Paris (75) 20 rue dauphine et 22 rue de l'arbre sec
Tout à fait exact !

Une fresque de Paul Baudry ( 1828 - 1886 ) intitulée " le jour repoussant la nuit "est censée représenter Therèse Lachmann la Païva ...
La fresque est au plafond du grand escalier dans son somptueux hôtel particulier des Champs Elysées...

En illustration : détail - chaste - et en couleurs - de la fresque, placé sur la couverture de l'une des dernières et des plus complètes biographie du personnage...

Image

Je suis sur les traces de son premier mari Villoing :
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Fusionné
Je suis interessé par tout éléments d'information qui pourraient m'être communiqués quant au premier mari de Thérèse Lachman ( future Païva )
le tailleur Villoing qu'elle a épousé à Moscou... ainsi que par tout élément sur la "vie" de Thérèse entre son départ de Moscou lorqu'elle quitte son mari et le milieu des années 1840 quand on la retrouve avec le pianiste Herz

http://perso.orange.fr/eliedufaure1824- ... lloing.htm

le 21 Septembre 1863 les Goncourt rapporte des propos de Théophile Gautier sur la Païva : " (...) on la maria jeune à un tailleur de Moscou. Elle se laissa enlever de là par Herz, qui lui donnait des leçons de piano. A Paris Herz, ruiné en 48, se sauve et la laisse (...)".

En 1887 Edmond rajoute en note " le récit est un peu romanesque mais je ne suis qu'un sténographe et le donne tel qu'il sortit de la bouche de Gautier. Dans la parole de Gautier, il faut toujours s'attendre à du romanesque ou à de l'hyperbolisme " ... De fait les biographes de la Païva négligent le récit de Gautier... Ils considèrent que Thérèse quitte Moscou comme une aventurière ... puis qu'elle rencontre après être déjà depuis quelques années à Paris Henri Herz ! Cette histoire de leçons de piano est totalement négligée...

OR, et c'est le POINT qui m'INTERESSE :

Il s'avère que l'un des plus grands pianistes Moscovites des années 1830 se nomme Alexandre Villoing ( Tiens ! tiens ! Villoing ! ) [ son élève d'alors s'appelle ... Rubinstein !!! ] ... qu'il connait sans nul doute Henri Herz... et je cherche par suite à soutenir l'hypothèse biographique que Thérèse est séduite par l'un des amis de son beau frère !
Ce point que je n'ai pas vu soulevé dans les biographies que j'ai pu lire ( mais je n'en ai pas fait le tour exhaustif ) expliquerait bien des choses plutot que le halo opaque jusqu'alors entretenu...

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