Jean-Mic a écrit :
Cela montre que je ne me suis en aucun cas enflammé sur ce graffiti, je doute qu'il y est une grande signification certes, que c'est peut être que décorative, mais en tout cas ce n'est pas la bouche de canalisation j'esperais juste que quelqu'un puisse m'éclairer sur ce type de graffiti mais je doute, merci quand même.
Xart.
Cher Xart, Je me suis inscrite il y a peu de temps, je découvre donc peu à peu les diverses discussions passées...
Je viens de tomber sur ta demande d'éclairage concernant une rosace située dans un presbytére du XVIIe, si je ne me trompe.
Saches que je vais peut être t'éclairer un peu, car une rosace de ce type a déjà croisé mon chemin et sa présence intriguante m'a alors fortement passionné (J'étais alors le guide du lieu l'abritant).Au cours de mes recherches universitaires centrées sur l'iconographie religieuse et en particulier psychopompe et funéraire, j'ai rencontré de nombreux symboles gravés ou peints sur les murs de lieux à connotations fortement religieuses et donc sacrés. Les rosaces tiennent une place importante dans l'iconographie sacrée, elles sont présentes dans toutes les civilisations et donc toutes les religions.
Celles intégrées dans un édifice catholique ou protestant, sont qualifiées de "Rosaces de Consécration" et la tienne semble en être un parfait exemple...
Je m'explique, la rosace a toujours été considérée en icononologie comme un portail spirituel, un médaillon purificateur devant décharger le lieu de son passé païen ou des mauvaises actions ayant été réalisées dans ses murs. Elle doit consacrer l'édifice ou une partie précise du monument et pour cela, elle est rarement seule. Il y en a souvent trois (je ne reviens pas sur la symbolique fleuve de ce chiffre) et elles sont placées de façon a encercler l'espace à consacrer. Cette pratique dérive directement des croyance celtes et de l'utilisation par les druides, de talismans purificateurs gravés à même le sol ou le mur. Bref, les rosaces gravées ou peintes en pigments sur des endroits bien précis (clé de voute, en dessous d'un chapiteau, au centre d'un abaque...), font office d'eau bénite perpétuelle.
La tienne me semble bien en être une et le fait qu'elle soit dans un presbytére (lieu souvent chargé d'un passé sulfureux ou lié à un espace cultuel païen), peut étayer cette théorie. Cependant, il faut toujours se méfier des symboles et de leur capacité à faire naître rapidement de nombreuses théories. Cette rosace peut aussi n'être qu'un sgraffit de pélerin ou la trace d'un occupant temporaire révolutionnaire ou plus contemporain (cependant j'en doute fort)...
J'ajoute quand même en pièce jointe une photo de ma Rosace de Consécration (bourguignonne), datée du XIIIe siécle et réalisée à partir de pigment naturels. Tu pourras faire la comparaison.
Peut être que la Rosace du presbytére, révèlera un jour ses secrets...