Hello ST,
Je préfère le terme "Bataille de Fetterman" (elle a duré d'ailleurs près d'une heure), et je laisse le terme massacre pour les tueries de civils. Dans les Plaines, les Indiens ne font jamais de prisonniers, tout au plus des otages, donc les lois de la guerre ne peuvent pas être appliquées, à moins de considérer toutes les batailles gagnées par les Indiens comme des massacres de blessés et de prisonniers.
Le "Custer" de Dialogus, qui a aussi participé à mon site, ne parle pas de Washita. Il parle simplement de l'habitude des Indiens à refuser la bataille classique et à épuiser l'ennemi dans de vaines poursuites dans les Plaines. En 1867, la cavalerie fédérale s'est littéralement épuisée à chercher des guerriers qui ne voulaient pas se battre. Les Indigènes attendaient d'être en supériorité numérique écrasante (d'où la comparaison avec Beecher's Island) pour attaquer les soldats, souvent par surprise.
Le casse-tête pour les officiers américains était de s'habituer à ce genre de combats "en mouvement", où la principale difficulté est d'atteindre l'ennemi plutôt que de le défaire (d'où la crainte de Custer de perdre les Sioux à Little Bighorn).
Dans le livre de Gregory Michno, il fait la différence entre une bataille réelle qui s'est déroulée en première partie de Sand Creek, et les mutilations et crimes qui ont suivi. D'où le titre "Bataille à Sand Creek: la perspective militaire (fédérale)". Michno a fouillé les archives de la période pour prouver que Black Kettle détenait des otages et que ses guerriers n'avaient pas quitté le village. Durant la première phase, il y a eu des combats très violents entre les miliciens et les guerriers (100 ont été d'ailleurs tués) qui ont tué 29 miliciens. Le National Park Service, qui a racheté le terrain de Sand Creek pour en faire un monument national, considère l'étude de Michno comme un pas décisif dans la compréhension de l'évènement.
A Washita, il n'y a eu ni mutilation ni massacre de civils, et c'est parfaitement clair pour ceux qui étudient la bataille. Tout ce qu'on voit dans "Little Big Man" ou "Son of the Morning Star" est totalement faux. L'éclaireur Ben Clark a estimé le nombre de guerriers à 150, et la majorité d'entre eux ont été tués. Nous possédons les noms de 30 guerriers tués, de 13 chefs et chefs de guerre tués et de cinq civils tués. Les pertes civiles ont été mineures et je consacre un chapitre entier à l'analyse des témoignages et des archives sur cette bataille (j'ai reçu les archives de la cheffe du site national du champ de bataille de la Washita).
Le mythe de "Black Kettle le pacifiste", popularisé par les associations pro-indiennes de l'époque et qui a toujours cours (on a même prétendu qu'il avait combattu aux côtés de l'Union durant la guerre de Sécession...), est tristement ironique: à la Washita, six otages, dont une jeune mère et son enfant de deux ans (Clara Blinn et Willie Blinn), ont été exécutés par les guerriers lorsque Custer a attaqué. Les auteurs des massacres du Kansas durant l'été 1868 étaient dirigés par Man Who Breaks the Marrow Bones, l'un des chefs de guerre de Black Kettle. Plus de 400 dollars d'objets appartenant aux civils massacrés par les Cheyennes au Kansas (près de 300 hommes, femmes et enfants, dont 117 en automne 1868), ont été découverts dans le village de Black Kettle.
Quelques sources publiées:
Stan Hoig, The Battle of the Washita, University of Nebraska Press, 1970, pages 49-51; George A. Custer, My Life on The Plains, University of Oklahoma Press, pages 153-156; Jerome Greene, Washita, University of Oklahoma Press, 2004, pages 52-53; Richard G. Hardorff., Washita Memories, Norman, University of Oklahoma Press, page 52; Gregory F. Michno., Chief Black Kettle, Wild West magazine, December 2005; David J. Wishart (ed), Encyclopedia of the Great Plains Indians, University of Nebraska Press, 2007, page 217; Gregory F. and Susan Michno, A Fate worse than death, Indian captivities in the West 1830-1885, Caxton Press, 2007, page 152
Frederick Benteen était effectivement Colonel durant la guerre de Sécession. Le capitaine Barnitz a écrit à sa femme que le retour au rang de capitaine était l'une des raisons du caractère très difficile de Benteen (jalousie, rancune, haine tenace pour beaucoup de ses collègues - voir ses lettres personnelles, "The Benteen Goldin Letters")
Meilleures salutations