Une écrivaine ? Que dis-je ? C'est tout un symbole. La parole de la provocation qui vous bouscule les moeurs n'est point de mise. Elles sont loin de nous, les années 70. La conservation des us et coutumes de la langue attire les poussières de la conduite d'excellence. Un brin de finesse, et le ricanement d'un malin plaisir vous emporte. Une formule à l'emporte-pièce, et la scène se retire, atterrée de l'audace, mais recroquevillée sur ses règles de classe.
A vrai dire, il y a des féminisations de la langue française moches. Ecrivaine, pas de veine, en vain s'est écrivain. Nos éditeurs sont-ils trop mâles? La langue française deviendra-t-elle la langue morte optionnelle ? Qu'importe !
Les mêtiers sont assez significatifs de ce rapport Homme/Femme. Un charpentier, dira-t-on une charpentière? Un menuisier, une menuisière? chauffeur, une chauffeuse
? Les mêtiers du volants passent mâles à l'ouie, un ambulancier/ une ambulancière, un conducteur de bus/ une conductrice de bus. Sujectivité, peut-être, je suis mon temps.
Mais devant la souffrance nous paraissons égaux ; un infirmier/une infirmière. un militaire/ une militaire. un médecin (?) une médecène (?)
Finalement, est-il nécessaire de féminiser le mâle de la langue française ?
Sans hésitation, je dis oui, la langue traine à drainer les profonds changements de la soixantaine du vote de nos chères femmes.
Ecrivaines, levez haut le poing en l'air. A l'émancipation, tant je perd. Ma douce galanterie tend à entrer dans l'imaginaire des poussières de ma bibliothèque.