Hierosnimus a écrit :
Néanmoins, est-il vraiment justifier de considérer la théorie de Darwin comme étant la seule et unique théorie possible?
Sachant que ni Darwin, ni Lamarck, ne connaissaient la génétique..
Doit-on suivre aveuglément la théorie de l'un ou de l'autre, sachant qu'ils ne connaissaient même pas l'ADN?
Lamarck a stipulé que les espèces évoluaient. Là-dessus, il avait raison. Il a stipulé que l'environnement nécessitait une adaptation des parents et que cette adaptation se transmettait aux enfants. (La girafe tend son cou et ses descendants ont un cou plus long, l'homme marche pied nu et ses descendants ont une peau plus épaisse sous les pieds.)
Darwin observait des variations entre espèces géographiquement et généalogiquement voisines. Il en déduisit que l'évolution était graduelle (formes intermédiaires entre l'ancêtre et la forme "aboutie", "terminale" ou "adaptée") et stipula que l'environnement éliminait les descendants inadaptés pour ne sélectionner que les descendants les plus adaptés. (Les girafes au cou adapté se reproduisent mieux que les autres et chaque bébé humain naît avec une peau tendre sous les pieds qui se durcit selon les besoins).
Empiriquement, Darwin avait raison sur les mécanismes généraux de l'évolution des espèces. Les "caractères acquis" (durant la vie d'un organisme) ne se transmettent pas aux descendants chez les eucaryotes pluricellulaires, ne serait-ce que parce que les cellules qui donneront leurs gamètes se spécialisent très rapidement, avant que l'individu ne naisse et n'ait à s'adapter avec son génome.
Les bactéries sont particulières en ce que les individus se dédoublent fréquemment, devenant ainsi de multiples clones, mais aussi parce qu'elles possèdent de nombreux mécanismes de modification de leur génome à l'occasion de ce dédoublement ou en dehors de ce dédoublement.
La seule erreur sur laquelle Darwin fut tâclé est son concept d'évolution graduelle (et les "chaînons manquants" non trouvés alors). Or on connaît aujourd'hui des cas d'évolution "par bond" avec des modifications radicales des formes au cours des générations. On peut avoir une modification brutale de la forme (phénotype) mais pas du génome, du génome mais pas de la forme, des deux ou d'aucune.
C'est l'environnement qui trie les formes et, à travers elle, les génomes viables. Et même quand l'environnement humain trie des OGM, il ne fait que trier des formes viables et conformes à son intérêt supposé.
Hierosnimus a écrit :
Et aujourd'hui, on est encore loin de connaître tout les modes de fonctionnement de l'ADN, qui semblent très complexes, sans compter d'autres supports comme l'ARN, le rôle joué par certaines protéines ect...
Et s'il est avéré que les virus ne soient que des sécrétions destinées à brasser les génomes entre individus, qu'ils puissent atteindre les gamètes et qu'ils le fassent en relation avec les efforts adaptatifs des parents, ce serait naturellement possible mais l'intervention des virus semble plutôt chaotique et trop accidentelle pour conformer particulièrement les enfants aux adaptations des parents.
En tout cas, l'humain est technologiquement en mesure de s'appliquer une évolution lamarckiste.
Autre chose : l'évolution des cultures humaines est de type lamarckiste. Ce sont les choix culturels des anciens qui orientent l'évolution culturelle des jeunes.
Hierosnimus a écrit :
Autre question:
Est-ce que la science a prouvé que Lamarck avait tort?
Oui. Vous ne retrouverez pas dans vos enfants la trace des efforts et des adaptations que vous avez accomplis avant leur conception. Ni chez vous, ni chez la girafe, ni chez la méduse, ni chez la mousse, ni chez la girolle. Ces organismes ne sont pas en mesure de modifier leurs génomes dans un but précis et, chez les animaux, les cellules reproductrices sont prêtes avant que la vie ne commence.