Alain.g a écrit :
Narduccio a écrit :
Vous devriez vous porter volontaire pour faire partie des commissions qui servent à baptiser les lieux et qui existent dans la plupart des conseils municipaux de grandes villes. Je pense que vous les amuserez beaucoup.
Le sujet concerne les "prestigieux lycées de la République" et leur dénomination n'est jamais évoquée dans les commissions municipales dont vous parlez, pour la simple raison que les lycées relèvent depuis plus de 20 ans des Régions et que c'est elles qui font le choix du nom pour les nouvelles constructions, avec l'accord du Recteur. Les commissions municipales traitent des "hommages publics" de compétence municipale.
EH bien alors, portez-vous volontaire pour les mêmes commissions qui existent aussi à la plupart des échelons. Il y a souvent une commission composé d'un responsable administratif et de quelques représentants de divers services, de divers partis et de plus en plus souvent de la "société civile". Le choix est dans 90% des cas validé en séance plénière et souvent le président ne fait que transmettre le choix de la commission en donnant un avis favorable. Il est très rare qu'il se permette de donner un avis défavorable.
La plupart du temps, les membres de la commission, surtout les administratifs ont tendance à être des éléments modérateurs. Ils savent qu'un nom audacieux va causer des soucis et qu'une débaptisation coûte cher. Bien entendu, il y a parfois des maires, présidents de conseils, etc, qui pour diverses raisons veulent que tel ou tel nom soit donné à un bâtiment plus ou moins important de leur ville/département/région. S'il arrive qu'un établissement soit disponible (qu'il n'a pas été baptisé officiellement, en clair), on va donner ce nom à un bâtiment. Mais, parfois, le bâtiment, ou l'ouvrage, ou la voie n'est pas estimée assez prestigieux(ses).
Il y a lors trois choix: on débaptise (contre l'avis des administratifs) un ouvrage jugé suffisamment important. La seconde, consiste à scinder une rue, avenue pour donner le nouveau nom à une portion. Une partie de la voie garde l'ancien nom, et une autre partie le nouveau. La troisième solution ? On promeut un bâtiment ou une voie au "niveau supérieur".
Ainsi, telle ville qui avait une Avenue de Gaulle décida de nommer une voie du nom de Mitterand après sa mort. Mais, voilà, il n'y avait pas d'avenue sans nom, ni de projet de nouvelle avenue. On envisagea de scinder l'avenue de Gaulle en 2 pour nommer une moitié avenue Mitterand. Mais, cette solution ne convenait, ni à droite, ni à gauche. On finit par nommer une voie médiane en cours de réalisation qui aurait du s'appeler rue machinchose, du nom d'avenue Mitterand et tout le monde fut content. Sauf, un riverain de la nouvelle voie qui déclarait avoir toujours voter contre Mitterand et honnir le personnage qui essaya de monter une association pour que l'on change de nom à la voie. Mais, son association ne reçut pas beaucoup d'adhésions et ne reçu aucun soutien politique d'aucun parti anti-miterrandien.
Il y a quelques années, en été quand les journaux ont tendance à ne pas savoir comment remplir leurs pages. Mon quotidien régional avait fait un article assez documenté sur l'art de nommer les bâtiments et les voies. On y apprenait que la plupart des responsables politiques ont appris à se méfier comme la peste de ses histoires de noms. Il est facile de focaliser une opposition si on choisi un nom trop orienté. Donc, le choix actuel porte sur des noms qui recueille un certain consensus. Si en plus, le personnage a un rapport avec l'histoire locale.
Mais, en faisant la liste pour l'Alsace, j'ai noté une divergence assez grande entre Strabourg et le reste de l'Alsace. A Strasbourg, ville qui se veut internationale et européenne, on trouve des noms plus connus et moins alsaciens que dans le reste de l'Alsace. Il y a ainsi un lycée Le Corbusier, Louis Pasteur, Stanislas ou Jean Rostand. Mais on y trouve aussi un lycée international (sans autre nom).