grognard1 a écrit :
Je m'excuse de vous demander pardon, mais...dans les Rommel's papers, édités par Liddel Hart, on trouve l'extrait suivant, écrit dans le journal du maréchal (en fait résumé des actions et pensées du jour, notées par son aide de camp) daté 4-8 juin...le maréchal indiqué que la priorité est de parler personnellement au Führer (c'est la raison du voyage de Rommel en Allemagne, pas uniquement ramener une paire de chaussures à sa femme
) est de le convaincre d'envoyer au plus vite deux nouvelles divisions de panzers, un corps antiaérien et une brigade de nebelwerfer...
dans le même livre, on précise qu'il avait demandé sans succès en mai la même chose, plus le minage par la Kriegsmarine de la baie de Seine au lieu de la baie de Biscaye; et le déploiement de la 12e SS panzer dans la péninsuel du Cotentin, et de la panzerlehr près d'Avranches...ainsi que de la brigade de nebelwerfer sud de Carentant et du corps antiaérien entre l'Orne et la Vire...
(Rommel's papers p470)
L'historiographie récente remet en cause justement la vision des historiens britanniques d'après guerre, qui avaient intérêt à faire de Rommel un grand chef militaire, afin de faire valoir leurs exploits en Afrique du Nord ou en Normandie.
Il en ont donc remis une couche en droite ligne de la propagande de Goebels. Ceci avec l'aide de Speidel, ancien CEM de Rommel, et porteur du mythe.
Je crois, mais je n'ai pas d'informations précises à ce sujet, qu'il y aurait tout intérêt à revisiter ces "notes" de Rommel. Peut-être y trouverait-on quelques surprises.
Toujours est-il que les propres lettres de Rommel à sa femme sont en contradiction avec les extraits que vous citez.
grognard1 a écrit :
quelles sont vos sources pour son obstination pas de Calais?
Avez-vous lu ce fil ?
Juste cinq messages plus haut je donne une liste d'ouvrages sur ce sujet.
Le plus récent est celui de Benoît Lemay qui reprend en détail cette affaire.
grognard1 a écrit :
Quant à l'argument tactique, hum...Evidemment, le débarquement a eu lieu et a réussi...mais à Omaha, ça s'est mal passé, ça a failli rater (à un mùoment, les commandats américaines sont à deux doigts d'arrêter, et d'envoyer les renforts sur une autre plage...Ce qui aurait certainement provoqué sur celle-ci un bordel monstre..., et à Omaha, on a bien les troupes au plus près de la plage...
l'exemple de la 21e panzer qui échoue toute seule est réel...mais avec plus de défenseurs près des lages, le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on auraiteu Omaha à plusieurs endroits, non?
Non !
Omaha, cela s'est passé beaucoup mieux qu'attendu avec moins de 10% de pertes et 3% de tués.
Devant une attaque frontale de ce type les Allemands auraient pu résister beaucoup plus longtemps. Mais il y avait un facteur que Rommel a négligé : la Marine.
La ligne a cédé globalement en quatre heures sous ses coups de boutoir.
Au fond, seule la première vague a eu de la casse à Omaha. Ce qui n'enlève rien évidemment au courage et à l'esprit de sacrifice des troupes américaines.
Mais le débarquement des 150 000+ hommes du premier jour s'est déroulé de manière inespérée sur l'ensemble du front.
Et de là le constat du fait que la tactique de Rommel a échoué. C'est un fait. Qu'il y ait eu plus de troupes près des plages n'aurait rien, mais absolument rien changé.
grognard1 a écrit :
Quant au fait que les défenses prévues depuis longtemps sont vite détruites, ben...effectivement, une ligne de blockhaus, même intacts, si on les abandonne, ils sont sans effet juste après...Le but de ces défenses (comme initialement de la Ligne Maginot) ce n'est pas de stopper l'ennemi, mais de le ralentir, de diluer son potentiel offensif...pas de mourir sur place pour les défenseurs...
Eh bien détrompez vous.
Il existe un exemple de résistance étonnant pendant la campagne de l'ouest en 1944, outre bien évidemment les ports de l'Atlantique (qui résistèrent jusqu'à la capitulation nazie du 8 mai 1945.
Je veux parler de la bataille de Metz. Vous n'en n'avez jamais entendu parler ? Normal, les Américains ne s'en vantent pas.
Après la Poche de Falaise, les troupes alliées se ruent en France vers l'est vers le Rhin, qui semble tout à fait accessible maintenant que les lignes allemandes ont été pulvérisées. Des groupements de reco atteignent Verdun au tout début septembre puis se dirigent vers Metz qui commande le passage sur la Moselle barrage naturel orienté nord-sud.
Et là paf ! Arrêt net de la progression. Une unité ad hoc d'élèves officiers ont organisé une défense des approches de la ville en utilisant les fortifications datant de la première guerre mondiale.
De là la progression est arrêtée. Et savez-vous combien de temps les Américains (de Patton) ont-ils été fixés par la position ?
Plus de quatre vingt jours, presque trois mois !
Trois DI, une DB, bombardements par une vingtaine de groupes d'artillerie, bombardements aériens au napalm, charges explosives, lance-flammes, tout l'arsenal y est passé ! Sans aucun gain pendant des semaines.
Donc vous voyez qu'une position fortifiée a pu être une ligne d'arrêt importante devant les forces alliées.