Ionios a écrit :
Je suis d'accord avec vous, mais j'ajouterais que le rôle de l'apprenti historien n'est pas seulement de séparer les faits des mythes, mais également de débattre de questions qui, parfois, sont trop subjectives ou trop complexes pour être expliquées par les simples faits. Selon moi, la science historique est essentiellement subjective, comme à peu près tout le reste d'ailleurs, et se cantonner à une simple vue que l'on croit objective des faits, c'est un peu manquer de rigueur, ou à tout le moins d'objectivité, aussi paradoxal que cela puisse paraître...
Oui c'est également mon avis : d'ailleurs les sources sur lesquelles se repose l'historien pour bâtir des faits, sont diverses et variées et les témoignages en font partie. Or rien de plus subjectif qu'un témoignage. Pourtant il permet justement de comprendre et d'interprêter des faits voire de les construire ou de répondre en partie à certaines questions complexes.
C'est aussi un peu l'idée de Raymond Aron qui stipule bien que l'objectivité en Histoire c'est une quête, nous sommes et serons toujours à la recherche de la Vérité. Mais c'est une vérité somme toute relative puisque des années plus tard, "ces faits", que nous croyions fondés il y a des années en arrière, peuvent être remis en cause plus tard par le biais de nouvelles découvertes. Par ailleurs, il me semble que la grosse difficulté pour un apprenti historien, (la plus ardue même), réside dans le fait qu'il doit regarder et analyser les évènements avec le regard d'un individu ayant vécu à une époque précise, tout en faisant abstraction de ce qui s'est passé après. En d'autres termes, il ne peut pas et ne doit pas émettre de jugement personnel, il est censé rester neutre. Or on sait très bien que ce n'est guère possible, d'où d'ailleurs les diverses interprêtations historiques d'un même évènement.
Je pense d'ailleurs qu'un Historien sera toute sa vie un apprenti puisqu'il n'aura jamais fini de découvrir et de s'interroger : d'où la nécessaire humilité pour exercer ce métier.