HEKTOR a écrit :
Les manoeuvres inqualifiables de l'état-major pour protéger Esterhazy, la manipulation de l'opinion au travers d'une presse presque totalement acquise à l'armée, les mensonges énormes émis par les représentants de l'armée au procès de Rennes, avaient convaincu le personnel politique de réaliser un grand ménage.
A tort ou à raison, la pratique religieuse fut retenue comme un critère discriminant anti républicain.
Certes, l'affaire des fiches est motivée par le souci de favoriser le camp républicain, alors entreprise courante, banale.
Mais, le ministère Combes en commandant les fiches, met en oeuvre aussi l'obssession, l'idée fixe du président du conseil d'éliminer tout ce qui est clérical, catholique en fait. Ce qui explique que l'on confie en partie la rédaction des fiches au Grand-Orient.
On n'insiste jamais assez, enfin, dans cette affaire sur l'emploi et l'encouragement par le parti radical de la délation, délation par les supérieurs, les subordonnés, les camarades et même par des civils, délégués administratifs républicains en cas de mairie de droite et maires républicains, membres des loges.
C'est l'établissement de la délation généralisée dans l'armée qui écoeurera beaucoup de députés, plus que le principe des fiches, à cette époque.
Elle sera cause de la gifle à l'origine de la démission d' André le 4 novembre 1904, après qu'il ait reçu la confiance de la chambre, à 4 voix près il est vrai.
L'affaire des fiches doit être resituée pour bien être comprise dans son contexte de chasse forcenée aux adversaires politiques et de haine du cléricalisme.