Gallica propose en ce moment une recherche spéciale sur le thème de
la réforme protestante.
La chose est malheureusement faite par un robot, ce qui fait que c'est peu pratique. C'est un travail de fourmi que de rechercher des choses se rapportant au chant.
J'ai trouvé par exemple
Le son et la musique / par P. Blaserna,.... suivi des Causes physiologiques de l'harmonie musicale / par H. Helmholtz (1877) :
Citer :
La grande réforme de Luther vint mettre fin a ce genre
factice et artificiel de musique. Le protestantisme, à sa nais-
sanco, présenta comme une condition nécessaire que le
chant dans les églises devait être exécuté par les fidèles et
non par une caste do musiciens spéciaux. La musique dut
se simplifier notablement pour se mettre a la portée de
tous. Elle trouva sous ce rapport le terrain préparé. Les
trouvères, les ménestrels, les ~M~e~f'M~ avaient déve-
loppé la mélodie primitive et simple, d'où. sont nés le
madrigal et la chanson populaire.
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*t04 H!STO)RE DES GAMMES
C'est ainsi qu'a la musique polyphonique jusqu'alors en
vogue fut substituée une aut.ro musique, où los diversespar-
tios se soutenaient les unes les auLres. De ce Ho dernière na-
quit- r/~MïO!M'c proprement dite, avec ses accords simples et
soutenus, et les mouvements faciles des differenLes parties.
Le contre-coup du mouvement allemand se nt sentir
aussi en Italie, ou )a reforme musicale fut introduito par
Palestrina avec l'autorité du génie, on partie pour cxecuLer
les décisions prises parle concile do Trente. l'alestrina aban-
donna la méthode artificicHo usiLeejusque-la, et prit, son
point d'appui sur la simplicité, sur l'inspiration profondé-
ment artistique. Ses compositions (enM; /Mc~, ~)?'o~na,
Aft&'M Pf~~ jt/f~'cc~t, etc.), sont et seront toujours un mo-
delo du genre.
Egalement
Ballades et chants populaires (anciens et modernes) de l'Allemagne / traduction nouvelle par Séb. Albin (Mme H. Cornu d'après une note manuscrite) (1841) :
Citer :
Au seizième siècle, la réforme religieuse vint changer ce
caractère général de la poésie. En posant l'examen en prin-
cipe, elle conduisit l'esprit à tout analyser et à tout diriger ;
dès lors le naturel, la naïveté perdit son empire. Dans l'an-
tiquité, où la vie était tout extérieure, où la religion préconi-
sait et divinisait même les passions de l'homme, la poésie
avait eu la sensualité pour base. Au moyen âge, le catho-
licisme, ne parlant qu'à l'âme, mortifiant les passions, po-
sant à l'esprit les bornes infranchissables des mystères,
avait mis le sentiment à la place de la sensualité. La ré-
forme protestante vint enfin, et, proclamant les droits in-
tellectuels de l'homme, elle intronisa l'esprit. Dès lors, le
spiritualisme prévalut ; il refléta tout et se refléta dans
tout, et la littérature, suivant l'impulsion générale,, devint
spiritualiste et idéale.
La poésie lyrique se ressentit doublement de la réforme.
Luther, théologien, poète et musicien, était à même de
•sentir plus qu'aucun autre tout le pouvoir de la poésie et
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XXIV NOTICE HISTORIQUE.
de la musique. Il assigna donc au chant un rôle principal
dans le culte protestant ; ce fut pour lui un puissant moyen
d'action, et on serait tenté de croire qu'il n'a pas peu con-
tribué à l'affermissement de la nouvelle religion; car le
chant exerce une grande influence sur l'homme. C'est lui
qui l'accompagne dans toutes les positions de la vie, et s'y
trouve toujours à sa portée. C'est lui qui sait rendre toutes
les émotions, qui sait en inspirer de nouvelles, qui, enfin,
se gravant facilement clans le souvenir, y grave aussi ce
cpi'il exprime. « Où chantent de braves compagnons, dit
» Luther, l'humeur méchante ne saurait être ; la colère,
» l'envie, la haine, les chagrins, ne sauraient rester dans le
» coeur.» Et, fidèle à ces paroles, il fit du chant en langue
allemande une partie importante du service divin et de l'é-
ducation des protestans. Le cantique devint leur prière, le
symbole de leur foi, l'auxiliaire de leurs sermons.
Cette importance donnée au chant aurait dû hâter sa
perfection ; cependant il n'en fut pas ainsi. La réforme eut,
dès son principe, une lutte sanglante et acharnée à soute-
nir. La guerre civile bouleversa l'Allemagne du nord au
midi ; les princes, profitant comme toujours de l'exaltation
des Allemands, firent servir la question religieuse à leur
politique, et le désordre dura plus de cent ans. Le protes-
tantisme prit alors un caractère sombre et fanatique que
Luther n'avait jamais pensé lui donner; il rejeta impi-
toyablement tout charme et toute grâce, se renfermant
dans la piété la plus austère. La poésie devint aussi sévère
que lui ; elle se dépouilla alors de tout ornement mondain,
et ne chanta plus que la foi et la morale. La religion ca-
tholique elle-même ne lui offrait aucun autre objet d'inspi-
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NOTICE HISTORIQUE. XXV
ration. Elle aussi, pour lutter avec avantage contre le pro-
testantisme, avait dû réformer ses moeurs. L'élan, la séré-
nité et l'indulgence, qui lui avaient prêté tant de grâces
poétiques, avaient disparu. Les Jésuites s'étaient établis en
Allemagne ; ils y avaient entrepris la restauration du ca-
tholicisme. Mais l'esprit humain avait été réveillé par
Luther, et désormais il devenait impossible de dominer
sur lui par l'ignorance et l'obscurantisme. Les Jésuites
comprirent ce changement, et, en hommes habiles, ils s'en
servirent pour arriver à la domination ; ils s'emparèrent
de l'éducation de la jeunesse, et dirigeant son esprit dans
la route qui leur semblait convenable, ils en devinrent les
maîtres souverains. Ils remplacèrent alors les vertus trop
faciles de l'ancienne religion par le mysticisme, l'abnéga-
tion de la volonté et l'humilité absolue. La poésie, qu'ils
prirent, eux aussi, pour auxiliaire, mais aux mêmes con-
ditions que tout le reste, devint aride et insignifiante. Ainsi
que les premiers protestans, ils proscrivirent l'imagination
comme la vanité des vanités et la source des séductions.
La poésie succomba sous leurs entraves. L'Allemagne catho-
lique perdit ses poètes ; le peuple même cessa de composer
de nouveaux chants, et ne chanta plus cpie ses vieux sou-
venirs du passé.
Et il y en a comme ça des tonnes. Et je ne sais pas ce que ça vaut comme source historique.