Nous sommes actuellement le 28 Mars 2024 17:54

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 141 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1 ... 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 21 Mai 2009 16:48 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 21 Mai 2009 12:12
Message(s) : 20
J'ai lu une bonne partie des annecdotes... Les petites histoires ont autant d'intérêts que les grandes... Bien des histoires circulent dans les familles... j'ai eu la chance de pouvoir retrouver certaines "preuves"... je le garde précieusement...

mon grand père maternel avait 19 ans en 39... vivait en franche-comté... Dès les débuts de la guerre, comme il était jeune, il est parti de lui même en Angletterre, puis en Afrique du Nord, où il a été incorporé au 501e RCC, ce dernier régiment intégré à la 2° DB... Il a atteint les côtes de Normandie un peu après les Américains (soit, après le 6 juin... vers le 10 je crois...) Puis, est allé avec ses camarades jusqu'à Berteschgaden. il était attaché au char le VexinII, le premier ayant été détruit. Il a été "attrappé" par les allmemands deux fois et s'est fait la malle... J'ai gardé une photo ou lui et ses camarades posent sur une voiture de l'époque... et j'ai eu (grace au conservateur du musée des AET à Autun...) la photocopie de son livret militaire... (si quelqu'un fait des recherches un jour... je donne le tuyau avec plaisir!!). Les médailles ne sont pas en ma possession, un de mes oncles les a... je regrette de ne pas avoir eu le courage de demander tout le reste à ma grand mère, je craignais de lui faire de la peine... Si des plus jeunes lisent ces histoires, qu'ils demandent à leurs grand parents de leur raconter ce qu'ils savent ou gardent au fond de leur coeur... rien n'est plus beau que l'héritage familial même un peu agrémenté... ;)

_________________
Je m'engage solennellement (...) à remplir fidèlement les devoirs de ma profession. Je m'abstiendrai de toute pratique délictueuse ou malfaisante.(...) Je ferai tout pour élever le niveau de ma profession et je garderai,(...) les choses privées qui me seront confiées (...). Je me dévouerai au bien-être de ceux qui sont laissés à ma garde.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 21 Mai 2009 22:19 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 19 Mai 2009 20:40
Message(s) : 12
Localisation : Rouen, Normandie
C'est vrai que c'est intéressant de lire tout ce que des personnes ont pu vivre !

Pour ma part, j'ai un arrière grand père qui était commuuniste et fût arrêté pendant une rafle à Rouen, car des communistes avaient fait sauter un train. Il a été déporté et en est mort. Sa fille (ma grand mère paternelle) à eu un mari (mon grand père, le père de mon père) qui fût résistant dans le Loiret. Il fût arrêté, torturé puis s'est échappé avant de se refaire capturé puis transferé en camp.
Du côté de ma mère, c'est plus trouble. Je sais juste que mon arrière grand père était gendarme, mais en Indochine et est rentré après la guerre ...


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 22 Mai 2009 7:54 
Hors-ligne
Salluste
Salluste
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 11 Mai 2009 20:59
Message(s) : 229
Voilà résumé un passé un peu contrasté :
Mon grand père paternel :
Voici de mémoire les souvenirs de mon père, né en 1934 et décédé en 1986. Son père était marin sur les transatlantiques (Normandie, Liberté etc...). Il avait comme port d'attache Le Havre. En 1936 ils ont profité des congés payés et fait la connaissance d'un monsieur très charmant à la plage. Puis vint le conflit. Mon grand père est bien évidemment en mer lorsque le front de la Somme craque. (Il avait été débarqué à New York le 8 septembre 1939 du Normandie et réembarqué sur le Bonifacio). C'est la grande panique : ma grand mère l'embarque et à pied ils vont faire l'exode. Ils ont marché, marché... Mon père en gardait un souvenir horrible. IL avait dû abandonner son chien et sa chèvre (pour le lait, il était allergique). Les paysans profitaient au maximum des réfugiés et faisaient payer très cher les verres d'eau. Un moment ils se sont arrêtés car la guerre s'est terminée.
Ils sont rentrés à Sainte Adresse (les Belges doivent connaître). Là c'était horrible : il y avait le cadavre d'un enfant projeté sur la façade de la maison. Mon grand père a été rapatrié de Londres par le paquebot De Grasse (source : livret d'inscription maritime). Mais là problème : plus de navigation possible, plus de boulot. Alors mon grand père a revu cet homme rencontré en 36. Surprise! C'était un espion allemand! Mais il leur a obtenu un ausweis. Ils ont fait le voyage en train dans le soufflet entre deux wagons. C'était interminable et on ne pouvait pas bougé tellement c'était archicomble. Mon grand père a donc obtenu une affectation à Marseille et la Transat a exploité les lignes de l'Afrique du Nord et du Levant. Mon grand père améliorait l'ordinaire en ramenant des fruits et des agrumes qui n'étaient pas rationnés en Afrique du Nord. En 41 il a participé au rapatriement des forces vichistes du Liban/Syrie. Le 11 novembre 1942, finie la navigation. Les Allemands gèlent le trafic et réquisitionnent les cargos et paquebots. La famille n'ayant plus de ressources, elle retourne chez les parents de ma grand-mère à Scaer en Cornouailles. Ils y resteront jusque la fin de la guerre. Mon père me disait qu'ils se rappelaient les bombardements de Brest qu'il pouvait voir depuis Scaer! (Scaer est au sud de Quimper, c'est dire).
Mon grand père maternel :
Une jolie petite famille d'agriculteurs, teilleur et courtier en lin. Papan, maman et le fils et les 4 filles. Cette photo a été prise le 13 mars 1942 à l'occasion du baptême du petit dernier, Jean. Il ne survivra pas longtemps.
http://i67.servimg.com/u/f67/12/57/16/52/famill10.jpg
Mon beau père : Voici le résumé de l'interview filmée que j'ai réalisé du compagnon de ma mère.
Je compte monter le film en essayant de réaliser un documentaire. Il me faut encore interroger d'autres vétérans d'autres micro-régions pour avoir un poit de vue plus large et plus objectif.
Mon beau père est né et a vécu toujours dans le village de Calenzana dans l'ouest de la Corse. D'après lui les habitants écoutaient radio Londres mais il a pu compter les résistants sur les doigts d'une main (3 dans un village de 1500 habitants...). La vie était dure car il n'y avait rien à manger. Chacun devait faire son jardin et semer son blé, souvent à la pioche car tous n'avaient pas de boeufs de labour (ça se louait comme une voiture à l'époque). Les Italiens sont arrivés en 1942 (Novembre). Avec l'armée régulière ça allait, mais avec les Camisge Nere c'était comme avec des Allemands : arrestation, interrogatoire, déportation... Le village était soumis au couvre feu et à des check point.
Il y a eu un parachutage en montagne mais c'était une erreur. Les résistants ont fait passer les armes à la barbe des Italiens.
La situation s'est retournée en septembre 1943 quand les Italiens ont demandé l'armistice. Les troupes régulières sont parties sans combat. Les combats ont eu lieu ailleurs. Mon beau père se rappelle de la bataille de Teghjime pour la prise de Bastia mais ne l'a pas vécue. A l'appel de de Gaulle, les jeunes se sont engagés. Il s'est engagé avant l'âge. Il est parti en Afrique du Nord comme DCA (armée de l'air) après les classes (il a appris d'abord la reconnaissance des appareils et savaient tous les reconnaitre) il a été tranféré à Bizerte comme servant de mitrailleuse puis comme télépointeur (appremment sur radar) d'un canon Bofors. Le port de Bizerte servait de départ pour le débarquement à Anzio et la bataille de Monte Cassino. Il a subi une attaque et a été blessé à la jambe car cela s'est mal passé avec les servants nord africains qui ont déserté pendant l'alerte. Il devait débarquer en Provence comme unité anti-char mais le commandant a dissous l'unité et son capitaine s'est engagé dans les commandos. Il est retourné en Algérie dans un camp d'aviation équipé de P19, qui a été transféré à Miramas ensuite. Il était au ravitaillement.
Son frère s'est engagé après lui. Il a été stationné d'abord en Algérie (mais mon beau père n'a jamais pu le contacter sur place). Versé dans la deuxième DB, il a débarqué en première vague à Saint Tropez. Il a combattu pour la libération de la Provence puis est remonté le long de la vallée du Rhone. Il a fait la campagne d'Alsace. Les Américains voulaient abandonner Strasbourg mais de Gaulle a refusé. Le frère de mon beau père est tombé début 1945 dans la réduction de la poche de Belfort. A partir de cette date mon beau père a eu une permission. Le village a fêté l'armistice du 8 mai 1945, mais la famille n'y a pas participé car elle était en deuil.
Mon beau père est parti de Ajaccio le 23/10/43 sur le trooper Marrakech (peut être cargo civil).
Il a fait ses classes à Blida puis à Tipasa puis à Bera. Pendant qu'il était à Blida en classe, une escadrille anglaise (équipée en Halifax) était à proximité et faisait des raids.
Pendant ce temps tout le monde désertait de cette armée Giraud pour rejoindre De Gaulle. Avec des amis il avait projeté de le faire mais ils n'ont pas pu et de toute façon De Gaulle a récupéré le contrôle de l'armée d'Afrique.
EN mai 44, il a été affecté à la DCA de Bizerte. Il a d'abord été mitrailleur puis télépointeur au PC de batterie. Il réglait l'horizontale de la pièce (un Bofors de 40 mm à balle explosive). Il a essuyé un raid. Il a été blessé quand il a dû en urgence remplacé les convoyeurs qui avaient fui.
La batterie a été embarquée (31/04/44) pour servir d'antichar pour l'opération Dragoon mais le commandant l'a dissoute. Le capitaine a déserté et rejoint les commandos. Ils ont été placé à EL Aiun en attente jusque septembre 44 où il a été affecté au groupe de chasse 2/6 à Regaia en tant que magasinier à l'alimentation. Il fournissait popottes, ordinaire, pilotes en mission. Un copain pilote quand il partait en mission piquait sur l'entrepôt pour le saluer. Les missions portaient sur l'Italie et la Provence.
LE 3/12/44 il a embarqué en dernier sur un Liberty Ship pour rejoindre Arles, nouvel affectation du 2/6. Il n'y est arrivé que le 3/01/45.
Anecdote : des camarades ont effectué un raid sur la Forêt Noire mais au retour sont tombés dans une purée de pois. Un à pris de l'altitude pour en sortir par le haut, le second a choisi de passer par en dessous. Mauvaise pioche, il s'est écrasé.
Son équipement : tout US : casque , calot, etc.. Armement mousqueton 36 et baïonnette.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Mai 2009 16:52 
Hors-ligne
Tite-Live
Tite-Live
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 18 Juil 2005 22:07
Message(s) : 353
Localisation : Nantes
Mon grand-père maternel est parti à la guerre en 1939. Il a été fait prisonnier là-bas et a passé toute la guerre en Allemagne, pour ne revenir qu'en 1945. Mon oncle avait 6 ans à l'époque, et sa grand-mère lui ayant demandé d'aller embrasser son père l'a mis dans une grande confusion : en effet, il n'était pas revenu seul, et comme mon oncle n'avait pas de souvenir de lui, il ignorait lequel des deux était son père.
Ma grand-mère a dû s'occuper seule de la ferme pendant ces années, avec mon arrière-grand-mère. Cela avait été particulièrement éprouvant, notamment un hiver où la neige avait été abondante, aller chercher à manger avec de la neige jusqu'aux cuisses...

Mes grands-parents paternels ont eu la chance d'avoir déjà trois enfants en 1939, ce qui a évité à mon grand-père d'être mobilisé. Mais comme pour ma mère, mon père (ils sont tous deux nés en 1947) a une grande différence d'âge avec son frère aîné...

J'aurais aimé connaître mon grand-père maternel, mais il est mort avant la naissance. Le tabac a réussi là où les boches ont échoué... :'(

_________________
Yoda

On ne peut jamais se reposer sur l'amour - et c'est pourtant sur lui que tout repose. - Jean Rostand


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 28 Mai 2009 21:40 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 24 Mai 2009 17:14
Message(s) : 7
Je ne sais rien de la famille de la mère de ma mère parce que ma grand-mère a coupé les ponts en se mariant à mon grand-père, la famille de mon grand-père était un peu compliquée aussi.

Du côté de ma famille paternelle, mon grand-père est né en 1932, je ne sais pas vraiment comment il a vécu cette période, ma grand-mère quant à elle est née en 1933 à Limoges avec des problèmes respiratoires, elle avait eu une soeur, Paulette, morte à l'âge de six mois, ses parents avaient donc décidé de suivre l'avis des médecins et sont aller vivre à la campagne. Elle avait aussi deux frères. Ils allaient tous à l'école au bourg d'Oradour-sur-Glane, la santé fragile de ma grand-mère fit que ce jour du 10 juin 1944 elle était malade. Ses deux frères, âgés de 7 et 13 ans, ont périt dans l'église. Ce jour du 10 juin, Marguerite, mon arrière-grand mère, et ma grand-mère avaient décidé d'aller acheter du pain au bourg, elles ont rencontré les SS sur la route, ils ne les ont pas fusillé contrairement à d'autres personnes sur la même route ce jour-là, ma grand-mère se souvient seulement qu'ils leur ont dit "raost, raost" et que mon arrière grand mère n'a pas sourcillé, est restée fière et a faire demi-tour.
Plus tard, quand ils ont apprit ce qui était arrivé, ils se sont réfugiés dans la forêt, mon arrière-grand-mère est devenue assez instable psychologiquement, elle en voulait à sa fille d'être en vie à la place de ses fils, c'est dire. Je sais que le père était présent à cette période. Ma grand-mère a été complètement détruite par cette épisode de sa vie, elle a été totalement incapable de lire, écrire ou compter avant plusieurs années, elle a donc raté son certificat. Elle est devenue ouvrière et puis elle a rencontré mon grand-père, elle a aussi été vendeuse. Elle reste très mélancolique, son rêve c'était d'être sténo-dactylo !
Mon arrière-grand-mère quant à elle s'est éteinte dans les années 90 en ayant connu tous ses arrières-petits-enfants, elle était un peu folle mais pas dangereuse, je me souviens d'elle comme d'une mémé souriante un peu sur la Lune et toute ridée.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 29 Mai 2009 14:37 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 05 Fév 2009 11:38
Message(s) : 12
Bonjour, mes grands-parents sont morts avant la 2e GM , morts de maladies contractées lors de la guerre précédente, qu’ils avaient faite chacun dans un camp opposé.
Ma mère habitait Ascq, dans le Nord et travaillait aux PTT. En 1941, elle fait l’objet d’une sorte d’exode administratif, en train, qui la fait s’établir à Rennes pour un an, avec ses sœurs et sa mère. Ensuite, retour dans le Nord. Elle vivra le massacre d’Ascq en 1944, représailles nazies après le sabotage d’un train. Près de cent morts, presque tous les hommes du village. Un massacre arrêté par les autorités militaires allemandes, prévenues du massacre. Beaucoup de bombardements aussi, sur les usines ferroviaires de la banlieue de Lille (Fives-Cail) et sur les nœuds ferroviaires.
Mon père, Parisien, vit les premières années de la guerre dans la peur de se faire prendre comme juif. Il fait beaucoup de bêtises du genre vol d’uniformes allemands et salut réglementaire quand il croise d’autres soldats ! Je garde ce témoignage à l’esprit malgré son caractère ubuesque, si éloigné du sentiment général d’horreur qu’inspire la guerre, un peu genre « Papy fait de la résistance ». Il change cinq ou six fois de patronyme pendant la guerre, ne porte pas l’étoile jaune, contrairement à sa mère et à sa sœur, qui la portent derrière le rabat de leur manteau, pour qu’elle ne se voit pas vraiment. Ils étaient devenus protestants en 1934 mais étaient toujours considérés comme israélites.
Mon père s’engage en 1945 dans l’armée américaine et recevra après la guerre le titre (américain) de commandant des forces alliées en Europe. Il part ensuite pour l’Indochine où le combattant courageux participe, je pense, à la « pacification » de ces colonies devenues turbulentes.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 01 Juin 2009 4:39 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 31 Mai 2009 2:14
Message(s) : 13
D'abord je m'excuse pour l'ortographie aproximative de mon français. Ça fait une bonne année que je suit ce forum. Ce n'est que ce sujet, passionant en ce qu'il donne vie a des souvenirs de famille, qui m'a fait vaincre ma timidité, et envoyer ce post.

Du coté de ma mère, ma famille a passé la période de la guerre de la manière la plus paisible possible: a Rio de Janeiro. Mon grand-père, Italien du Piemont, était une sorte de petit blanc, envoyé au Brésil par une societé dannoise produisant des machines outils, pour ouvrir leur succursale. A l'occasion de son départ, 1920, il decide de se marier, histoire de completer le tournant que prennait sa vie. Cette petite famille - père, mère e deux filletes, qui va se constituer ici aux tropiques, en lignes generales correspondait biens aux steriotipes qu'on pourrait s'atteindre de leur condition sociale: des petits bougeois qui frequentaient pour la plupart des autres étrangers et quelques notables locaux. D'après les récits de ma grand-mère - chose pas surprennant pour l'époque, malhereusement, toute la famille était entousiaste du fascisme e du Duce qui d'un coté avait vaincu le communisne e de l'autre avait fait de l'Italie une nation respecté dans le monde: Mussolini che ce l'invidianno tutti, était la formule qui resume bien la situation.

D'abord neutre dans le conflit, le Brésil très vite s'allignera avec les alliés après l'attaque a Pearl Harbour. Le dictateur Getulio Vargas, qu'au paravent avait flerté avec l'Axe, avec enorme habilité, marchande avec les americains l'usage de la gigantesque base aeriènne de Natal - point nodal pour les operations en Afrique du Nord, en échange, parmi d'autres choses, de l'établissement d'une industrie siderurgique dans le pays. Déjà, vers la mi-42, a cause du torpillement de plusieurs de ses bateaux, le Brésil declare guerre a l'Axe. Au Brésil, a part quelques incidents, du genre, par example, des étudiants brullant des quiosques de journaux (activité a l'époque presque monopolisé par les italiens), histoire de temoigner de leur aversion au nazi-fascisme, les choses en general se sont biens deroulés pour les sudits des pays enemies.

Mon grand-père, qui a l'époque s'etait mis en propre avec une societé d'importation très lié a des fournisseurs americains, a été appelé a l'Ambassade Americaine. Parait-il que un de ses associés, était trop engagé avec des associations patriotiques fascistes, et comme condition pour pouvoir continuer a travailler avec les USA, il a du écarter cette personne de sa boite. Au même temps, il a conservé son principal colaborateur, un Allemand assez rigolo. Ce gars, a continué, toute la guerre durant, sa routine de visiter et dejeneur au siège de l'Arsenal de la Marine, ou il était reçu avec tous les honeurs par ses amis amiraux a qui il payait des backshihs.
Pour le coté folklorique, un jour, le matin, la famille a été surprise par la Une du journal: Un conte et un Marquis formaient un reseau d'espions! Le conte, c'était un très bon ami de la famille, qui par patriotisme, envoyait des renseignements via radio, sur les mouvements de bateux qui mouillaient a Rio. Le malhereux a fait 4 ans de prison très dure...

Par contre, du coté de mon père l'histoire de la famille, sans etre tragique, certainement, a été moins rose.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 02 Juin 2009 4:40 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 31 Mai 2009 2:14
Message(s) : 13
Je reprend le récit, maintenant, avec la famille de mon père qui dans ce temps, vivait a Rome.

Mon grand-père avait fait la Guerre 15-18, dans la Croix-Rouge. Il était Ingenieur Civile, et d'après ce que m'a été raconté, affecté au support logistique d'hopitaux et instalations. Curieusement, parait-il qu'en Italie, existaient des degrés militaires chez la Croix Rouge - il était Colonel. Il avait trois enfants, mon père, classe 1922, mon oncle, toujours vivant, classe 1925, et ma tante, classe 1927. Comme la grande majorité des Italiens ils étaient des fascistes bon sang. Le frère de ma grand-mère, Ambassadeur de carrière, était un important gerarca (dirigent) fasciste, ralié au groupe du Conte Ciano. L'entrée tardive de l'Italie en guerre (pour vous français, le coup de poignard a un homme par terre) a été accueilli par eux comme un'ulterieure demonstration du génie de Mussolini. Les gens avaient belle et bien acheté la fameuse formule cynique du Duce "il me faut quelques milliers de morts pour pouvoir m'asseoir a la table de la paix".

Vers la mi 41, mon père est entré a l' Ecole Navale de Livorno autant que Guardia Marina (éleve officier). Par la suite il s'embarque dans le crociatore Duca Degli Abruzzi. Ayant la Marine Italienne peu de nafte, la flotte a très peu bougé. Cela a été aussi le cas du bateau de mon père. La chute de Mussolini et, par la suite, l'annonce de l'armistice vont le trouver en license médicale a Rome. Toute ma vie j'ai entendu de lui le recit sur ces jours sombres: les reproches au roi fellon qui avait abandonné son peuple, le desarroi general des gents qui avaient cru a la tragique fanfarronade meurtrière du fascisme et surtout de la decision par lui prise de sortir vivant du bazar qui s'était produit "basta, mi sono detto, mi hanno fregato fino adesso, ora non mi fregano piu" - "assez, je me suis dit, jusque la, on m'a eu, plus maintenant".

Considerant la souffrance vecu par plupart des gens dans cette periòde, ma famille s'en est sorti plutôt bien. Just'après la chute de Mussolini, mon oncle qui avait a peine atteint 18 ans, part pour Livorno pour joindre lui aussi l'Accademia Navale, le rêve de sa vie. Quelques jours avant l'annonce de l'armistice de Badoglio, mon grand-père paramenté de son uniforme de Colonel, va a Livorno, et parvient a le sortir. La plupart de ses collegues ayant restés, ont été par la suite, deportés en Allemagne.

L'occupation nazie de Rome s'ettend des l'huit Septembre 43, jusqu'a la fin mai 44. L'oncle gerarca était tombé en disgrace, condané a mort par contumace par Salò pour avoir voté contre Mussolini dans le Gran Consiglio del Fascismo au moment du coup de Badoglio. Les deux garçons, théoriquement étant dans l'age militaire, aurraient du joindre l'Armé de Salò. Mon père a reussi a être reformé pour des raisons de santé, mon oncle, je ne sais pas ce qu'il a fait. Mais même ayant reglé leur situation militaire vis a vis de Salò, dans ces jours, n'importe qui, pouvait etre fermé dans la rue par les patrouilles allemands et deporté. Le cas du Colonel, était déjà reglé, son uniforme, paraît-il, imposait beaucoup de respect. Graçes a des connaîssances avec l'Eglise, le deux jeunes ont reçu des papiers, d'employés du Vatican - mon père est devenu le secretaire du neveu de Pio XII qui s'occupait de l'intendance et ravitaillement du Vatican, et mon oncle, comme garde de la Basilique de Saint Paul, hors les murs. Leur salaire? Une bouteille de lait par jour. Une note drôle. L'ami de famille qui a reussi a ranger mon père, a dit en rigolant a mes grands-parents " ne vous inquietés pas, votre fils a eu une très bonne formation religieuse, il ne perdra pas la foi, même en connaissant le Vatican de l'interieur". Curieux que, même dans des circunstances pareilles, les gens gardaient de l'humour

Donc, aucun acte heroique. Comme la plupart de gens, mes familliers ont gardé un bas profil pour survivre. Au fait, d'après plusiers recits recuillis auprès des ceux ayant vecu cette periode, il me parraît que soit l'heroisme des uns qui ont joint les cadres de la resistance a la barbarie nazi-fasciste, soit le fanatisme des jusqu'au boutistes de Salò, ces comportements, au moins en Italie, ont été très minoritaires, face a la majorité qui voulait simplement s'en sortir.

J'avais pensé de conclure avec le commentaire fait au dessus sur l'attitude generale des gens qui se concentraient en leurs efforts de survie. Mais ayant éngagé ces considerations, il ya un fait très troublant et, je pense, assez significative que par hôneté je me dois de raconter: il est relatif aux raffles des juifs. Mon père toujours me disait comment, même dans ses annés de jeunesse ou il était entousiaste du fascisme, il avait éte degouté par les lois raciales adoptés après le resserement de l'alliance avec l'Alemagne. Donc, je suis positif en affirmant, que ni lui ni sa famille, n'ont jamais été anti-semites. Il y a quelques ans, lors du 80 anniversaire de mon oncle, un de leurs amis juifs de l'époque , a même tenu a signaler comment dans ces jours sombres, les portes de notre maison, avaient resteés grandes ouvertes pour lui.

Par contre je dois avouer mon enorme surprise avec la reponse que mon père m'a donné a la question sur ses souvenirs de la grande rafle du Ghetto de Rome. La distance de notre maison, en ligne d'air, au Ghetto ne doit dépasser 300-400 m. Tout simplement il ma répondu qu'il n'avait rien vu. Face a mon insistence, et probablement quelque peu gené, au lieu de reflechir sur comment une telle monstruosité avait pu se produire et l'ironie de que en étant si près il ne s'avait rendu compte, il a detourné la discussion sur le coté annedoctique du fait du père d'un ami juif qui était caché dans une Église, que se promenait deguisé en curé, lors de l'occupation nazie...

Donc, que même 50 ans après, on exercite ce genre de dénegation, peut bien donner des pistes sur le conformisme qui regne dans le chaud des évenements.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 04 Juin 2009 0:33 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 03 Juin 2009 22:39
Message(s) : 4
Bonjour à tous !

Grand père parternel : étude de médecine à Bordeaux. Occupation plutot tranquille. J'ai lu un courrier de lui adressé à sa mère. Il y évoque des passage d'avion anglais et américain dans la ciel bordelais, vers la fin de l'année 44.
Grand mère maternel : elle est suisse, et vivait en Suisse à ce moment là. Donc R.A.S.!!! lol

Ma mère est allemande.

Grand père maternel : il a fait une école militaire, pour incorporer la wehrmacht en 1931. Il a alors 18 ans. Il devint officier peu de temps aprés, je crois au moment de l'arrivée d'Hitler au pouvoir.
Il est mort en 2004, j'étais alors encore un peu jeune et assez peu curieux quant à son passé.
Je sais juste qu'il a beaucoup de vécu. (Ma mère a longtemps voulu écrire un bouquin sur son passé durant la guerre)
De ce que je sais :
Il était attaché au génie, chargé de tester et de mettre au poing des armes. (Il a du voir passé un bon paquet de prototypes)
Je me souviens d'un de ses récit : Lors d'un voyage en train (sans doute pour fuir les russes), un avion a mitraillé le train de long en large. Une femme civile, qui se trouvait dans la wagon, a vu l'un de ses lourds seins transpercé d'une balle. (D'au moins 20mm !!) Mon grand père reçu à ce moment là un éclat dans le doigt qui paralysa ce dernier.
Ma mère en sait beaucoup plus, je peut vous faire part de ses récits si ça vous dit.

Grand mère maternel :
Elle est encore en vie. (Et se porte encore plutot bien !)
Elle est née en 1925. Elle passait son abitur (bac) dans la région berlinoise.
Alors jeune étudiante, elle m'a raconté sa fuite vers l'ouest des russes, la peur bleue qu'elle et ses camarades avaient vis à vis des ces êtres venus de l'est (la propagande faisait trés bien son travail). Elle m'a montré un jour une photo de classe (de 1944 ou 45). Elle a pointé ensuite du doigt une bonne moitié de ces jeunes filles présentes sur cette photos, en y accompagnant à chaque fois un commentaire évoquant la façon dont elle avait perdu la vie. Bombardement la plupart du temps.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 07 Juin 2009 12:04 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 07 Juin 2009 11:18
Message(s) : 9
J'ai un grand-père ou un arrière grand-père... enfin je ne sais plus... il a été capturé 3 fois par les nazis et il s'est échappé... 3 fois! ;)


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 10 Juin 2009 13:02 
Hors-ligne
Polybe
Polybe
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2009 23:56
Message(s) : 60
Mon grand-père cheminot de l'Aude avait été envoyé sur les voies à Juvisy (Paris) pour réparer les dégats des bombardements, il m'a raconté quelques épisodes.
Devant l'avance des allemands le sauve qui peut vers le sud pour les natifs du Midi fut réalisé avec des convois de plusieurs trains qui s'accrochaient les uns aux autres pour ne plus constituer que d'énormes convois passant par Clermont-ferrand pour atteindre Béziers.
Arrivé là, il se mit à la disposition de l'ingénieur qui rembocha tout ce monde.
Quand la zone sud fut occupée, ils étaient chargés de faire les pleins à raz bord des tenders de locomotives avec toujours la crainte que le tandem mecanicien/chafffeur ait caché des évadés à l'intérieur mais aussi avec une mitraillette dans le dos.
Il ne m'en a pas dit plus.
Venant du monde des exploités agricoles et ayant été extrèmement déçu par la non intervention de la France en 1936 en Espagne, il n'avait pas plus de haine que ça envers les allemands (pas les nazis) avec lesquels ils discutaient et qui disaient "Ach...pas bon la guerre".
D'autre part ayant été maltraité pendant son service de trois ans dans les chasseurs alpins du coté du Turini, il n'avait pas une grande considération pour l'armée en général.
Pour les politicards français non plus.
Il était patriote, mais surtout internationaliste, il savait fort bien que le patriotiste s'arretait à la porte des marchands de canon et aux colones de la bourse.

_________________
Les yeux sont aveugles. Il faut chercher avec le coeur.
Antoine de Saint-Exupéry


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 20 Sep 2010 20:01 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart

Inscription : 08 Déc 2009 18:21
Message(s) : 1303
Tout cela est très intéressant. Dans tous les cas, pour ceux que cela intéresse, il est plutôt facile de pouvoir retracer grossièrement les endroits où ont été envoyés les prisonniers de guerre français grâce aux archives de la Croix-Rouge, aux archives allemandes, mais aussi au BAVCC.

Dans mon cas, on a une famille sicilienne. Un grand-oncle disparu dans les Balkans et un grand-père qui a fait de la prison pour avoir fait du marché noir.
De l'autre une famille française, de paysans en zone libre, qui par conséquent s'en est relativement bien sorti. Un oncle prisonnier, maçon il fut employé par l'armée allemande avant d'être rapatrié en 1941 après avoir contracté une grave pneumonie. Son frère cadet a été mobilisé. Mais il fut un des rares à faire une allergie aux vaccins donnés aux soldats. Il perdit définitivement la vue d'un oeil. La cécité gagna durant près de 25 ans l'oeil restant.

_________________
"Il n'y a point de place faible, là où il y a des gens de coeur." Pierre du Terrail

"Qui est le numéro 1 ?
Vous, Numéro 6. " Le Prisonnier


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 20 Sep 2010 20:29 
Hors-ligne
Modérateur Général
Modérateur Général
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 26 Déc 2004 20:46
Message(s) : 1454
Localisation : France
Ma grand-mère maternelle, née en 1925, attendait son fiancée, mon futur grand-père, parti servir en Syrie. Elle maudissait les Allemands parce qu'ils avaient fait disparaître les élèves juifs de l'école maternelle dont sa mère était directrice. Son père s'absentait la nuit pour plastiquer des chemins de fer.

Mon grand-père paternel, né en 1921, servait en Syrie et au Liban comme mécanicien dans l'aviation. Il raconte l'état de délabrement de l'aviation française, l'inadéquation des munitions héritées de la Première Guerre mondiale (parmi lesquelles des flèchettes !) et les pièces sorties sabotées des usines par les prosoviétiques alors pro-allemands. En 1940, il a été directement rapatrié en France par la marine britannique puis est parti vivre à Paris avec ma grand-mère. Ils ont eu ma mère en 1944. Mon grand-père a été réenrôlé en 1944 à la Libération mais a quitté l'armée en 1945 ou 1946 (pour éviter l'Indochine et de quitter ma grand-mère).

Mes grands-parents paternels étaient agriculteurs en Normandie. Ouvriers agricoles se mettant progressivement à leur compte avec leurs sept enfants (dont mon père, le dernier, né en 1943), ils ne souffrirent pas des privations alimentaires de la guerre. Mon grand-père fabriquait de faux-papiers. Après le débarquement, il ferma sa maison à clé, ce qui était interdit par les Allemands et lui valut de passer une nuit au bout d'un fusil, allongé dans un champ.

Voici ce qu'écrivit un de mes oncles né en 1926 :
- son père de six enfants est exempté de mobilisation ;
- la famille descend de 240 km lors de l'exode par crainte des brutalités allemandes rapportées par les rumeurs mais reviennent et retrouvent une maison visitée par des pillards autochtones ;
- la famille ne subit aucune réquisition, ses quelques richesses ne correspondant pas aux demandes allemandes ;
- les cousins parisiens inconnus (mais réellement cousins) rappliquent pour fuir la disette ;
- son père cache illégalement son arme de chasse alors qu'il fallait les remettre aux Allemands ;
- ses faux-papiers l'aident à soustraire au STO de jeunes Normands ;
- il cache deux Russes enrôlés de force dans l'armée allemande durant le débarquement ;
- épisode des bâtiments fermés à clé après le débarquement ;
- libération par les Américains le 23 août ;
- mon oncle suit son frère aîné sur un char américain, les GI leur donnent des fusils, ils rencontrent des Allemands qui se rendent.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 21 Sep 2010 11:31 
Hors-ligne
Plutarque
Plutarque

Inscription : 23 Juin 2009 16:07
Message(s) : 184
Ma famille pendant la guerre ?

Dans ma famille paternelle, rien d'extraordinaire. Ma grand-mère vivait dans le nord de la France en 1940 et elle a fuit comme tout le monde. Mon grand-père était à l'école de gendarmerie et il a commencé son service actif en 1942 (je ne sais
pas ce qu'il a fait).

Du côté maternel c'est un peu différent. Mon grand-père s'est porté volontaire pour La Krigsmarine en 1941. Il a été volontaire car il pouvait choisir son arme et c'est dans la marine qu'il avait le plus de chances de s'en tirer. Il était sur un dragueur de mine et il a participé à l'opération Cerberus (je crois) quand le Prinz Eugen, le Scharnhorst et le Gneisenau ont traversé la manche. Il nous a laissé de beaux clichets de ces belles unitées. En octobre 1944 son rafiot a été coulé par
les Tommies et il s'est retrouvé sur le front de l'Oder comme simple grenadier en avril. Il a été fait prisonnier par les
britanniques et a été relaché en septembre 1945.

Son frère ainé était dans un Gebirgskorps, je sais qu'il s'est battu dans le Caucase avec la 17ème armée, il est tombé en 1944.

Ma grand-mère à vécu le bombardement sur Hamburg, elle y travaillait dans les Trainways. Son jeune frère a été appelé pour servir dans la Waffen SS. IL a combattu les partisans en yugoslavie. Triste histoire.....


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 26 Sep 2010 18:00 
Hors-ligne
Polybe
Polybe
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 11 Mars 2010 7:07
Message(s) : 63
Localisation : Nice
Bonjour,

Mon grand-père maternel est né dans le Tyrol nouvellement italien en 1923 de parents inconnus. Placé en famille qu'il croyait sienne, il devint enfant de coeur mais au début des années 30, sa mère adoptive mourut: il s'en aperçut de lui-même en allant jouer dans la sacristie, là où, dans cette église, on plaçait les cadavres avant l'enterrement. Ne pouvant assumer seul son éducation, son père adoptif lui expliqua sa réelle filiation et le plaça dans un pensionnat religieux, à plein temps.

En 1939, une femme vint se présenter au pensionnat: c'était sa mère biologique. Elle l'avait abandonné 17 ans plus tôt car fille-mère. L'identité de son père biologique ne fut pas révélée mais son nouveau beau-père, un allemand bien implanté politiquement dans le sud autrichien poussa sa mère à le faire enrôler dans la Wehrmacht: la guerre venait d'être déclarée et il avait le choix de devancer la conscription ou de choisir l'armée italienne. Cette dernière, réputée selon sa mère comme simple joueuse de mandoline fut supplantée par l'armée allemande, qui avait réputation de "forger un homme"... D'où sa future haine paradoxalement envers les allemands.

Voilà donc mon grand-père à 16/17 ans enrôler dans une unité de panzer: campagne de France, de Russie...
En 1943, il fut dans le dernier convoi des blessés quittant Stalingrad: son char ayant été immobilisé et détruit dans ce chaudron.
De permission en Autriche et une croix de fer 1ere classe en poche, il fut la connaissance d'une jeune fille qui était - pur hasard - la femme de son commandant. Ce même commandant, de retour sur le front de l'Est quelques semaines plus tard avait besoin, suite à une blessure, de sang. Le médecin de l'unité demanda à mon grand-père de donner le sien. Incompatibilté de groupe sanguin, l'officier mourut et mon grand-père, peut être avec remords, mit fin à la relation avec sa femme.

Début 1944, il fut transféré dans une garnison en Poméranie, située près d'une usine ou d'un dépôt d'armement. A 21 ans donc, il dînait au mess, sur demande du colonel et à côé de ce dernier. Il a longtemps pensé que cet homme pouvait être son père du coup...

Je ne connais pas exactement les détails mais quelques mois plus tard, il se retrouve dans une unité blindée SS, toujours sur le Front de l'Est et c'est fin 1944 ou début 1945, qu'avec un grade correct, des décorations honorables, il décide de déserter avec quelques camarades et de rejoindre à pieds (!) Marseille pour s'engager dans la Légion Etrangère, suite à la perte de son unité de Tiger II et de Panther (je crois), quasi-encerclée par les russes.

Le voyage ne fut pas aisé et prit des semaines. En cette fin de guerre, la traque aux déserteurs n'avait pas cessé, bien au contraire: réfugiés dans une abbaye dans le nord italien et déguisés en moine, le groupe fut surpris par la police allemande qui, étant dans l'impossibilité formelle de les reconnaître avec leurs habits de moine et leur nouvelle tonsure, demanda à chacun de réciter une partie de la messe en latin. Son passé d'enfant de coeur lui sauva la vie: ses camarades n'ont pas eu la même chance...

Arrivé juste après la fin du conflit à Marseille, il s'engagea dans la Légion, affecté au 5ème REI: Indochine puis Algérie où il rencontra ma grand-mère pied-noire, il quitta l'unité au milieu des années 60 avec le grade d'adjudant et fut muté dans les chasseurs alpins à Modane, unité qu'il quitta vers 1969, après 30 ans d'armée, 3 guerres et le grade de Lieutenant, grade avec lequelle il avait déserté la SS, 20 ans auparavant.

Je n'ai jamais connu plus patriote et plus intègre que lui. Sans faire d'études, les guerres lui ont appris à parler français, anglais en plus de son allemand, de son italien et de son latin. En échange de l'accueil de la France, il a appelé ma mère "Marie-France".

Il ne m'en a que très rarement parlé avant sa mort en 1995 et je regrette de n'avoir été plus curieux, notamment sur le côté "humain" de sa vie.

Son épouse, ma grand-mère maternelle, vivait en Algérie, à Bône, à la frontière tunisienne. Son père rescapé de 1914, avait peur des chars et emmena la petite famille de 7 enfants dans une maison au bord du désert: elle me racontait qu'au loin on voyait les combats de chars de l'AK. Ils sont revenus en ville lorsqu'un chasseur allemand s'est écrasé sur la ferme...

Mon grand-père paternel, lui, vivait à Nice et n'avait rien à manger, il marchait pieds-nus selon ses dires.
Issu d'une famille niçoise fortunée qui avait tout perdu aux jeux, la guerre n'a rien arrangé à leur nouvelle misère, il se souvient avoir échappé aux bombes du bombardement de Nice en Mai 1944. La guerre l'a marqué et par peur de manquer de quelque chose, il entasse tout ! lol

Sa femme, ma grand-mère paternelle, récemment décédée vivait à Fresnes, sa mère étant la receveuse des Postes là-ba,s en face de la prison: elle fit partie de ses jeunes filles de 18 ans qui accueillirent les chars de la 2ème DB sur Fresnes et sur Paris. A chaque fois que le film "Paris brûle-t-il?" passait, elle pleurait var elle avait vu en vrai le char "La Marne" exploser quelques minutes après avoir parlé à son équipage...

_________________
...ou pas !
Vincent.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 141 message(s) ]  Aller vers la page Précédent  1 ... 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 19 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB