icare a écrit :
Ce qui va suivre peut paraître choquant, mais la réalité historique prend le pas.
Du point de vue nazi, c'est la débâcle. Plus personne n'est réellement motivé sur le front, à part les unités d'élite (tant soit peu qu'on puisse parler ainsi)
Il est vital pour les dirigeants nazis de redonner une image d'invicibiité à leurs troupes. De plus, la résistance française engrange un nombre impressionnant de volontaires. Le recul des unités allemandes tombe sous le feu de ces résistants. Il est impératif de stopper ce mouvement.
Oradour ne comptait pas de maquis en son sein. Pourquoi, dès lors, s'en prendre à elle. Justement pour choquer les résistants ou les futurs adeptes de la résistance. Côté allemand, la propagande a fait son travail de désinformation, parlant d'une victoire militaire importante sur un gros réseau de résistance.
ATTENTION, ceci explique mais n'excuse en rien.
Dommage que c'est faux.
Le massacre d'Oradour c'est le 10 juin 1944. La date est importante. Le débarquement vient d'avoir lieu.
Si vous lisez un livre d'historien sur le débarquement, vous découvrirez qu'à ce moment-là rien n'est joué. Les alliés peuvent encore être rejetés à la mer et ils vont peiner pour se maintenir. La bataille de Normandie est l'une des batailles les plus dure de toute la seconde guerre mondiale. On en est au tout début.
L'heure de la débâcle viendra ... après le débarquement en Provence le 15 aout 1944. Soit 2 mois après Oradour. 2 mois de durs combats en Normandie.
Au moment d'Oradour, la
Das Reich s'apprête à monter au front. Elle en recevra l'ordre le 11 juin 1944, le lendemain du massacre d'Oradour. Contrairement à ce que prétendent certains, elle n'est nullement retardée par les actions des résistants. En fait, elle a tout le temps de musarder. Pourquoi ? A cause de problèmes de logistiques.
La
Das Reich est une panzer-divisionen. La logistique choisie pour monter au front est de mettre les moyens lourds sur des trains, les troupes suivant par la route. Il se trouve que l'un des préalables au débarquement a été de détruire l'infrastructure ferroviaire menant à la Normandie. Le nombre de trains pouvant circuler vers la Normandie est donc limité. D'autant plus limité que l'aviation alliée à la supériorité aérienne. Sa maitrise du ciel est telle qu'à l'approche de la Normandie les allemands ne se déplacent plus que la nuit.
Bref, les tanks cheminent sur des wagons a un rythme assez lent et les unités d'infanterie qui appartiennent à la panzer-divisionnen font le travail de police qui leur a été affecté.
Quel est ce travail ?
Citer :
ORDRE DU JOUR DE DIVISION POUR LE 10-6-44
1. En écartant les services allemands et les organes de l'Etat français, les bandes terrorisent la région de Brive-Clermont-Ferrand-Limoges. On trouvera en annexe les détails concernant la situation des bandes et la conduite de combat à suivre.
Au cours de son avance, la division a déjà anéanti certains groupes de résistance. Le régiment blindé a réussi, grâce à une attaque par surprise adroitement menée, à réaliser un coup de filet contre une bande organisée de la force d'une compagnie.
2. La division procède au nettoyage rapide et durable de la région de ces bandes, en vue d'être rapidement rendue libre pour la poursuite du complètement des effectifs ou pour la montée en ligne contre l'invasion.
A cet effet il est prévu :
a) la libération des routes et voies ferrées Montauban-Limoges, Brive-Clermont-Ferrand, Limoges-Ussel, en tant qu'axes de ravitaillement et de liaison.
b) le nettoyage de l'arrière des groupes de résistance et des camps de ravitaillement de toute sorte.
c) l'anéantissement des troupes ennemies parachutées et aéroportées et la prise à notre compte du ravitaillement parachuté anglais.
d) la remise en place des services allemands et des organes de l'Etat français.
3. Exécution
a) Le 2e régiment-SS blindé "Das Reich", en vue du nettoyage d'Egletons et de Seilhac, détache une compagnie respectivement au 2e groupe de l'artillerie blindée et au 2e bataillon des pionniers blindés. Le régiment cantonne comme prévu.
b) Le 4e régiment-SS blindé de grenadiers "Der Führer" libère le 10-6-44, en combattant avec des troupes mobiles, les routes Eymoutiers-Meymac. Il essaie d'établir la liaison avec le 2e groupe de l'artillerie blindée qui avance dans la région d'Ussel-Eygurande-Meymac et avec le 1er bataillon de pionniers blindés qui avancera plus tard via Treignac - le 3e régiment SS blindé de grenadiers " Deutschland" en relève à tous égards. La situation des bandes, dans la région de Limoges, doit être rapportée à la division jusqu'au 10-6-44, 13 heures.
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12. Points de rassemblement principaux : Tulle et Limoges.
Figurant en annexe dans le livre de Delarue, ''Trafics et crimes sous l'occupation''.
Il faut mentionner enfin que Heinz Lammerding, comme chef d'Etat-major du Obergruppenfuhrer SS Bach-Zelenski chargé de la lutte contre les partisans sur le front russe, avait acquis une expérience ''précieuse'' en la matière.
Extrait d'un message de Tonnerre sur la discussion suivante :
http://www.blog.passion-histoire.net/viewtopic.php?f=49&t=14675&st=0&sk=t&sd=aLe "permis de tuer" est une directive signée du Général Sperrle le 3 février 1944 et qui demande d'intensifier la lutte contre les partisans. Et c'est à ce titre qu'opère la 3ème compagnie du régiment
Der Führer avant son ordre de monter au front.
Oradour est un peu l'arbre qui cache la forêt, il s'agit du plus gros massacre de civils fait par les Allemands en France. En voici la liste sur Wikipédia :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Massacres_perp%C3%A9tr%C3%A9s_par_les_forces_allemandes_en_France_durant_la_Seconde_Guerre_mondialeLes massacres de 44 ne commencent pas le 06/06/44, mais bien avant. Et ils ne se termineront que lorsque les allemands auront évacué le pays. Il y a une volonté formelle d'éloigner la population civile de la Résistance Intérieure et il y a une volonté formelle d'impliquer la Milice et le gouvernement de Vichy. Des miliciens servant d'auxiliaires lors de cette lutte contre la résistance qui vise surtout les populations civiles.