Mécène a écrit :
De plus, la société actuelle, dans laquelle les savants ne sont évidemment pas écoutés (regardez le nombre d'escrocs se prétendant intellectuels à la télévision), a tendance à vouloir faire du nouveau en ne se référant à rien d'autre qu'à du contemporain.
Vous confondez "experts" et scientifiques. La télé, dans ses débats, a besoin de gens qui affirment des choses. Or les scientifiques, les vrais, passent mal à la télé. Un scientifique est rarement affirmatif. Il sait que demain, une découverte peut changer la donne. Et de nombreux scientifiques passent mal à la télé. Ils ne sont pas forcement de bons vulgarisateurs.
Mais, la télévision a besoin de gens convaincus, qui savent de quoi ils parlent et qui passent bien à la télé : les fameux experts. Ils sont incontournables, surtout dans leurs domaines de prédilections. Ils ne sont pas si nombreux que cela. Contrairement à ce que pensent certains, ils ne sont pas forcement bien payés (
100, 150 € par prestations).
Ce ne sont pas des escrocs puisqu'ils disent bien ce qu'ils sont et ne se prétendent pas des intellectuels. En fait, c'est le spectateur qui se trompe sur leurs qualités et oui : "s'ils passent à la télé, c'est qu'ils savent de quoi ils parlent ?" Alors qu'en fait, ils passent à la télé parce qu'ils parlent bien et qu'ils savent bien maitriser ce formidable outil de communication.
Dans plusieurs articles, le site Rue 89 ne se prive pas de les éreinter à cause du mal qu'ils font sur bien des sujets. J'avais lu un article de fond sur le sujet, mais je ne le retrouve pas.
Voici quelques extraits d'un autre article, ce qui est important, ce n'est pas le sujet de l'article, mais ce qui est dit sur ces experts :
Citer :
Convaincre l'opinion : le business des experts
Dans un chapitre éclairant de Thomas Deltombe, le livre met en lumière le « business des experts » à la télévision française. Ou comment, à partir des années 80, les universitaires refusant de répondre aux demandes immédiates d'interviews des journalistes, des « experts » souvent auto-proclamés, vont envahir les plateaux.
Précisons tout de suite que le phénomène concerne, à des degrés divers, l'ensemble de la presse. Des noms ? En voici : Xavier Raufer, Antoine Sfeir, Antoine Basbous, Guillaume Bigot, Roland Jacquard, Eric Dénécé, Claude Moniquet… la liste est longue. Avec plus ou moins de sérieux, ces « experts » commentent, en direct ou presque, les attentats. Ils leurs donnent du sens, immédiatement, quitte à se contredire totalement, d'un jour à l'autre. La démonstration est édifiante. Personne n'en sort grandi : ni ces « experts », ni les journalistes, ni le public…
Le problème, en fait, est que les universitaires, pour diverses raisons se sont éloignés de la télévision, ils ont été remplacés par ces experts, je ne pense pas que ce fut une bonne chose.