Raph33inUK a écrit :
Bonjour à tous,
le sujet m'intéresse car, ayant écouté plusieurs des conférences de l'auteur, son ouvrage m'intrigue.
Cela dit, je suis un peu déçu par la teneur du débat.
D'une part, il semble que l'étiquetage prend souvent le pas sur la réflexion.
L'usage des mots "conceptuels" joue à plein pour enfermer les personnes et le débat.
C'est un "truc" bien français, il me semble, que de vouloir absolument faire rentrer tout et tous dans une case prédéfinie, case qui serait le socle de calcul du score de crédibilité.
Je conçois que la manœuvre ait un aspect bien pratique, mais cela ne me parait pas raisonnable pour autant.
Que l'on connaisse le penchant idéologique d'un historien pour décrypter son discours et lire entre les lignes ce qui relève de l'idéologie, c'est la moindre des choses.
Mais que l'on décrète la non-crédibilité par défaut de la personne, parce qu'on la place dans une case "indésirable" ou qu'on lui associe des mots "conceptuels" (ex. conspirationniste) également indésirables me parait tout à fait déraisonnable.
J'appelle cela du discours politique: le discrédit jeté sur l'autre par étiquetage est une façon bien commode de se soustraire au débat .
Doit-on impérativement appartenir à une coterie, ou une école de pensée, un courant historiographique pour être pris au sérieux et reconnu comme crédible?
Qui donc décide de ce qui est la bonne ou la mauvaise méthode?
Je ne ne suis ni communiste ni admirateur de Mme Lacroix-Riz, mais je suis tout de même impressionné par l'aplomb du rejet dont elle fait l'objet, et le niveau de certitudes de ses contradicteurs.
Vous êtes donc si sûrs des sources qui forment votre conclusion?
Seriez-prêts à aller voir les nombreuses sources "non-conventionnelles" qu'elle dit avoir consulté.
Le principal argument étant toujours de dire qu'aller voir les sources c'est bien joli mais il faut savoir les analyser avec critique, je suis impatient d'avoir l'analyse de ces sources par ceux qui repoussent tout en bloc d'un revers de main.
Si le discours de Mme Lacroix-Riz est certes partial concernant Staline, le rôle du communisme, et s'il recèle des exagérations quant à certaines de ses conclusions (exagérations qui sont par ailleurs suffisamment visibles pour pouvoir se concentrer sur le reste), il n'en reste pas moins quelques faits troublants.
Si elle a réellement consulté des tonnes d'archives que peu d'historiens consultent habituellement pour en arriver à ses conclusions, alors rejeter en bloc son travail parce qu'elle est dans la mauvaise case sur laquelle est collée la mauvaise étiquette est parfaitement ridicule, et relève du même dogmatisme dont on l'accuse par ailleurs.
Ayant lu des milliers de pages depuis de nombreuses années concernant 1940, je ne peux m'empêcher de me poser les mêmes questions que Marc Bloch sur notre défaite, et j'avoue n'avoir pas de certitudes absolues encore aujourd'hui, contrairement à certains.
Suis-je donc simplement naïf?
bien cordialement
Les sources qu'elle a consultées pour son complot synarchique sont en fait le rapport
Chavin, commissaire vichyste ...qui a pondu son rapport en 1941 et sur la littérature ultra-collaborationniste parisienne ... Comment accorder un quelconque crédit à ce type de littérature ?
En fait, Mme
Lacroix-Riz pratique l'amalgame à grande échelle et tire des principes généraux de faits particuliers ...comme dans l'histoire du complot lavalien contre
Barthou, qui ne repose sur rien, sauf sur des conjectures ou des bruits de couloirs !
Et puis il faudrait arrêter ce mythe de ALR, seule historienne à travailler dans les archives ... Les archives, on en fait ce que l'on veut, et l'historienne ne s'en prive pas puisqu'elle utilise les archives qui l'arrange ...bref, une vision hémiplégique de l'histoire ...qui plaira à tous les amateurs de complots ...