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 Sujet du message : Kamerun
Message Publié : 03 Jan 2011 10:08 
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Je viens de lire sur "RUE 89" un article parlant d'un ouvrage: "Kamerun" évoquant la guerre menée par la France au Cameroun entre 1950 et 1960 écrit par T Deltombe, M Domergue et J Tatsita.
Quelqu'un ici aurait-il lu ce livre et qu'en pense-t-il ? Avez-vous un avis ou des informations sur cet épisode de l'histoire ce pays?


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 08 Mai 2011 19:14 
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Salluste
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Cet ouvrage a un site : http://www.kamerun-lesite.com/


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 09 Mai 2011 4:10 
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Il me semble avoir entendu l'interview d'un des auteurs à la radio.

Si j'en crois ce qu'il disait, le livre reprend la position de l'UPC et des Bamikélés.

Du coup, l'auteur interviewé ne comprenait pas pourquoi des militaires français et camerounais s'enorgueillissaient d'avoir participé à cette guerre, ni comment une guerre à 300.000 morts ou l'équivalent contemporain de la guerre d'Algérie était oublié par le reste du Cameroun et la France.

A l'arrivée, un ouvrage pour rien, ne relatant qu'une enquête partielle et partiale sur une histoire tronquée.

Dommage, car l'auteur semblait sincère et sans réponses sur ses interrogations.


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 09 Mai 2011 4:39 
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Citer :
Thomas Deltombe, journaliste indépendant, est l’auteur de L‘islam imaginaire. La construction médiatique de l’islamophobie en France, 1975-2005 (La Découverte, 2005).

Manuel Domergue est journaliste au magazine Alternatives économiques.

Jacob Tatsitsa, enseignant, est doctorant en histoire à l’université de Yaoundé-I.

L'interview des deux premiers auteurs (que j'avais donc entendue) se retrouve à 84'00" du début de l'émission "Europe 1 soir" du 29 avril 2011.

Thomas Deltombe est l'auteur d'un livre expliquant que les méchants médias français sont islamophobes.

La revue Alternatives économiques de Manuel Domergue reprend des thèses socio-démocrates et altermondialistes et s'encarte à Attac.

Pour peu que Jacob Tatsitsa appartienne à l'ethnie bamilékée ou descende de militants de l'UPC, nous réunirions trois partis pris sur le sujet.


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 01 Août 2011 1:46 
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Geopolis a écrit :
Thomas Deltombe est l'auteur d'un livre expliquant que les méchants médias français sont islamophobes.


Ce qui est assez difficile à nier, mais ce n'est pas le sujet ici. Si vous avez lu de manière régulière les articles publiés sur acrimed.org, lmsi.net, ceux du Monde Diplomatique et de son site, ou si vous vous intéressez simplement en chercheur ou en citoyen à nos médias, je pense que ce constat est imparable. L'islamophobie est bankable aujourd'hui (entre autres) car les médias dominants la plébiscitent.

Geopolis a écrit :
La revue Alternatives économiques de Manuel Domergue reprend des thèses socio-démocrates et altermondialistes et s'encarte à Attac.


Ce qui n'a rien de honteux non plus, pour quiconque lit les publications d'Alternatives économiques et d'Attac. Si cela était le cas de plus de citoyens, je suis intimement persuadé que notre monde serait bien meilleur.


Geopolis a écrit :
A l'arrivée, un ouvrage pour rien, ne relatant qu'une enquête partielle et partiale sur une histoire tronquée.


C'est hallucinant ! 8-|
Dire ceci sans avoir lu le livre, et alors qu'il a déjà permis de mettre en évidence cette histoire pour de nombreux Français est ou bien un préjugé idéologique assez nauséabond, ou bien d'une forme d'inconscience et de cynisme mêlés qui paraissent peu compatible avec le métier de l'historien.

Quant au livre en lui-même, que j'ai acheté après avoir également lu l'article de Rue89, puis deux autres articles (clic et clic) je n'ai pas encore trouvé le temps de le lire, ce que je ferai cet été.
Lisant ces articles, ce qui m'a immédiatement frappé était que... je n'en savais rien. C'était véritablement une "guerre cachée" qu'un élève de master en histoire n'a jamais rencontrée au cours de son cursus. J'ai immédiatement demandé à un ami très proche, Camerounais né à Yaoundé où il a vécu les quinze premières années de sa vie, qui m'a dit que bien sûr, il connaissait cette guerre et tous les Camerounais la connaissent.

Ayant tout de même un peu feuilleté le livre et lu quelques passages, je trouve notamment un grand intérêt à tout un pan de l'enquête qui porte sur les méthodes "expérimentales" de l'armée française face à des rebelles tentant de se libérer du joug colonial. La Sanaga-Maritime permet de tester grandeur nature les théories développées par Jean Lamberton et d'autres à l’École supérieure de guerre ; et de les appliquer à plus petite et féroce échelle en Algérie, puis de les exporter vers les dictatures sud-américaines plus tard (ce que je connais beaucoup moins bien). La thématique de "guerre psychologique" (qui gagne à être articulée avec un contexte colonial ou postcolonial) et celle de "contre-insurrection" sont très instructives pour comprendre le fonctionnement des forces armées, et même de certaines polices, dans la deuxième moitié du XXe siècle et le début du XXIe.
La façon dont se comporte l'armée française en Afrique encore aujourd'hui peut être assez crument éclairée par cette étude.

Quant au nombre de mort dont parle Geopolis, ou l'idée que cette guerre serait inconnue au Cameroun, j'en doute, l'introduction disant l'inverse exact. Dans le lien que vous donnez, Poincaré commence par parler de "dizaine de milliers de morts, on parle de 100 000 morts en tout" ; il n'est pas corrigé par les auteurs, qui, dans leur introduction (p. 25), reprennent les chiffres du Foreign Office britannique, qui ont fait une synthèse des victimes recensées, retrouvée par Meredith Teretta. Ces chiffres font état de 61 300 à 76 300 sur une population d'environ 3M de personnes, 80% des pertes étant recensées dans la région Bamiléké administrée par la France. Dans sa synthèse, l'ambassadeur britannique ne parle que des pertes civiles et estime qu'il les minore probablement.
Je n'ai pas non plus entendu dans cet entretien radio que les Camerounais auraient oublié cela. Au contraire, les auteurs rapportent qu'une journaliste avait posé à M. Fillon la question de la responsabilité de la France dans cette guerre. Avez-vous des problèmes auditifs ?

De plus, les horreurs rapportées sont avérées, les camps avec miradors & le vidage de cerveau, les bombardements, les morts décapités pour faire peur en arborant les têtes, la torture...


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 14 Août 2011 7:42 
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Léon Bourgeois a écrit :
Ce qui est assez difficile à nier, mais ce n'est pas le sujet ici. Si vous avez lu de manière régulière les articles publiés sur acrimed.org, lmsi.net, ceux du Monde Diplomatique et de son site, ou si vous vous intéressez simplement en chercheur ou en citoyen à nos médias, je pense que ce constat est imparable.

Les médias que vous citez incarnent-ils l'islamophobie ou démontrent-ils au contraire que l'on peut être français et non islamophobe ?
Léon Bourgeois a écrit :
Dire ceci sans avoir lu le livre, et alors qu'il a déjà permis de mettre en évidence cette histoire pour de nombreux Français est ou bien un préjugé idéologique assez nauséabond, ou bien d'une forme d'inconscience et de cynisme mêlés qui paraissent peu compatible avec le métier de l'historien.

C'est exactement le contraire. Pour m'être intéressé à cette guerre il y a plusieurs années, j'ai lu qu'elle était présentée de deux manières : une manière abusive, partisane et fantasmée, relatée par les vaincus et démentie par les enquêtes extérieures ; et une manière historique, résultant d'une enquête complète, opposant notamment les contradictions entre les vaincus et les vainqueurs.
Léon Bourgeois a écrit :
Lisant ces articles, ce qui m'a immédiatement frappé était que... je n'en savais rien. C'était véritablement une "guerre cachée" qu'un élève de master en histoire n'a jamais rencontrée au cours de son cursus. J'ai immédiatement demandé à un ami très proche, Camerounais né à Yaoundé où il a vécu les quinze premières années de sa vie, qui m'a dit que bien sûr, il connaissait cette guerre et tous les Camerounais la connaissent.

1. Le nombre de guerres attestées que nous ignorons est bien supérieur au nombre de guerres que notre curiosité et les hasards culturels nous laissent connaitre. Il existe des centaines de guerres (et des dizaines de guerres françaises) dont vous n'avez jamais entendu parler. (A titre d'exemples, je ne dresse ici que la liste des conflits français pour lesquels j'ai trouvé des données chiffrées de décès : http://geopolis.perso.neuf.fr/geopolis/pgmh-france.html)

2. Ignoré n'est donc pas caché, j'entends intentionnellement tu. Preuves en sont que les Camerounais ne l'ignorent pas, eux, et que l'auteur à la radio a affirmé avoir croisé d'anciens combattants français et camerounais fiers de témoigner sur leur guerre dont personne ne parle.

2 bis. Au sujet de cette fierté, je trouve dommage que l'auteur n'en ait pas exploré les raisons. C'est parce qu'il ne les a pas explorées que son étude est partielle, ne touchant que les sympathisants de l'UPC, et par conséquent partiale. Soyez-en au moins prévenu avant ou après votre lecture.
Léon Bourgeois a écrit :
Quant au nombre de mort dont parle Geopolis, ou l'idée que cette guerre serait inconnue au Cameroun, j'en doute, l'introduction disant l'inverse exact.

Pour l'oubli au Cameroun, je me fourvoie.


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 08 Août 2012 12:23 
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Hérodote
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les amis, j'ai lu cette ouvrage mais pas dans la totalité et les auteurs pensent, à travers des sources assez importantes, que la France aurait mené une guerre cachée au Cameroun entre 1955 et 1971. Cette guerre qui s'est faite contre les indépendantistes camerounais et pour les collaborationnistes installés par Paris a été cachée par les autorités, les documents et autres archives. Ils mettent en évidence l'usage du napalm et des charnier dans la région Bamiléké. D'autres ont parlé de génocide Bamiléké. Elle serait à l'origine de la Françafrique parce que cette guerre a permis d'installer et de consolider le pouvoir de Yaoundé et les premiers moments de la Françafrique pilotés par Ahmadou Ahidjo. J'apprécie cette œuvre positivement dans la mesure où l'importance des sources prouve que c'est un travail de fouille historique à nul autre pareil. C'est un livre très intéressant qui montre comment petit à petit la France a, à travers les autorités de Yaoundé, écrasé le nationalisme colonial et postcolonial jusqu'à l’exécution de Ouandié Ernest en 1971.


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 06 Juil 2020 13:40 
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Polybe
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Bonjour,

J'ignorais tout de cette guerre au Cameroun. Il y a peu, effectivement le qualificatif de "génocide" est utilisé par certains groupes pour qualifier les actions de la France dans la région. Comme toujours, quand on creuse dans les questions de la Francafrique il est vite difficile de faire la part des choses.

Pour ceux qui l'ont lu, le livre de Manuel Domergue est-il donc fiable ?


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 Sujet du message : Re: le "génocide" du Cameroun
Message Publié : 06 Sep 2020 0:47 
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Jean Froissart
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et voilà...un de plus a trouvé son éditeur :rool:

Epilogue d'une guerre clandestine : Verdict sur le génocide français au Cameroun (1954-1964)

Entre 1954 et 1964, à la suite d'un désaccord autour d'une indépendance controversée, la France a commis un génocide au Cameroun dans une guerre clandestine, qui a fait des centaines de milliers de victimes. Épilogue d'une guerre clandestine.
"Verdict sur le génocide français au Cameroun" révèle que la décolonisation du Cameroun s'est faite dans un bain de sang. Dans tout le Sud-Cameroun, principalement dans les régions de la Sanaga-maritime, l'Ouest, le Mungo, le Nkam, les villes de Douala et Yaoundé, où les nationalistes camerounais, regroupés au sein de l'UPC, armés de vieux fusils de chasse, de lances et de machettes, affrontaient la puissante armée coloniale, dotée d'avions de chasse, de mortiers, de chars et de fusils d'assaut.
Le bilan de ce conflit est assez effroyable : plus de 500 000 victimes en dix ans, un vrai carnage !

Sous d'autres cieux, les crimes d'une telle ampleur sont le plus souvent à la base de la création des tribunaux pénaux internationaux. Le Cameroun n'a pas eu ce privilège et, pour éviter un procès devant les instances internationales, la France s'est évertuée à surfer tantôt sur le négationnisme, tantôt sur le révisionnisme, tentant de faire croire qu'il ne s'est rien passé au Cameroun, ou peu de choses.

Cet ouvrage recoupe les faits réels qui sont substantiels pour une réévaluation de ce crime contre l'humanité. Ces faits, bien qu'ils aient été clandestins, restent des faits. Il s'agit de faire de cette ombre dans la mémoire du peuple, un fait d'histoire.


Jean Pierre MOUTASSI est fonctionnaire de police au Cameroun. Après plusieurs formations dans son pays et à l'étranger, il s'est consacré aux travaux de la criminalistique et a publié un ouvrage sur les techniques d'enquête criminelle en 2017. Commissaire de police principal, il occupe actuellement le poste de chef de service des commissions rogatoires, délégations judiciaires, instructions du parquet et du suivi des activités BCN Interpol à la Division régionale de la police judiciaire du Centre (Cameroun).
https://www.editions-harmattan.fr/index ... e&no=66401

"génocide" "négationnisme" et "révisionnisme"


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 06 Sep 2020 9:05 
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J'ai lu le premier livre cité il y a quelques années. Je partage totalement l'avis de Geopolis : c'est une vision biaisée et partiale qui est présentée. Ce n'est en soi pas grave, il suffit de savoir le parti pris des auteurs et que cette lecture doit absolument être complétée par "the other side of the hill" pour avoir une approche équilibrée.

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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 06 Sep 2020 9:15 
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Quand on met 10 ans pour terminer un génocide, c'est qu'on est mauvais techniquement. lol

Les nazis, ou encore les génocidaires Hutus, ont fait place nette beaucoup plus vite. 3 millions de Juifs en Pologne avant guerre, à peine quelque 100 000 survivants en 45...

Un génocide repose sur la volonté de faire disparaître un peuple ou une catégorie de citoyens. Hors il reste encore des Camerounais au Cameroun. (On m'aurait menti ? Il n'y en a plus ?) :mrgreen:

Bien entendu la France n'a jamais eu, même clandestinement, l'intention de génocider le Cameroun. J'ignore tout de cette répression, sans doute dirigée contre des indépendantistes, il est imaginable qu'il y ait eu des exactions françaises, on verra ça plus tard en Algérie...

Mais un génocide, non. Simplement ce mot se banalise, il est utilisé à tout propos, chaque fois qu'il y a affrontement du fort au faible. Et malheureusement ce mot perd de sa force, et même de sa signification. Comment on va appeler un génocide, un vrai, désormais ? :rool:

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Les raisonnables ont duré, les passionnés ont vécu. (Chamfort)


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Message Publié : 06 Sep 2020 17:30 
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Jean Froissart
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oui d'ailleurs il faudrait voir le dispositif de cette soi-disant puissante armée coloniale Française, à mon avis l'Armée Camerounaise devait bien être plus à l'œuvre et à la manœuvre à partir de l'Indépendance en 1960, et même un peu avant sous la forme des forces locales

d'ailleurs L'Harmattan semble s'être fait une "niche" de ce thème, voici la présentation d'un autre livre, assez déconcertante, du génocide des "Bamiléké"

LA FRANCE A-T-ELLE COMMIS UN GÉNOCIDE AU CAMEROUN ?
Les Bamiléké accusent


roulement de tambours, le peloton d'éxécution est en place, prêt à faire feu...

S'il est admis par tout le monde que des moyens de guerre importants furent utilisés et que des villages entiers furent rasés, entraînant des milliers de morts, les analystes ne s'accordent pas sur l'existence d'un génocide.
pourtant vu sous l'angle d'une certaine revendication historique de vérité confortée par des témoignages de survivants, il n'y aurait pas d'aprés certains intellectuels Bamiléké, lieu d'entretenir le doute sur le caractère de génocide

??!!
donc ce n'est ce n'est pas un génocide mais au nom des revendications des colonisés toujours plus prompts à demander des comptes à l'Occident qu'à leurs élites et faire l'introspection des propres compromissions de leurs peuples, ben...finalement oui, pourquoi pas!
ne plus s'étonner du soi-disant génocide "algérien", aujourd'hui bamiléké et demain malgache ou vietnamien

la cerise sur le gâteau étant quand même le formidable aveu
même si cet ouvrage ne met pas en exergue des éléments de réponse scientifiquement incontestables....
8-| :rool: lol comme dirait Chirac cela fait pschitt
l'auteur n'est pas un Historien sinon juriste international dirigeant du rassemblement des Bamiléké...
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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 06 Sep 2020 21:04 
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Jean Froissart
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A propos du livre titre donné à ce fil
Marc Michel professeur honoraire d'histoire de l'Afrique à l'université de Provence, salue le travail d'enquête et de dépouillement réalisé par les auteurs. Néanmoins, selon lui, leur ouvrage se situe sur un autre terrain que celui de l'historien, mais davantage dans la lignée du journalisme d’investigation et de dénonciation avec une préférence pour « les titres à sensation » ou l'emploi de formules choc. Si l'historien confirme en partie le « bilan très noir pour l'État postcolonial et pro-occidental du Cameroun » que décrit l'ouvrage, il ne partage pas « la vision manichéenne » qu’en donnent les auteurs, rappelant que les dérives antidémocratiques qu'à connu le Cameroun ne sont pas propres à ce pays et qu'on ne peut uniquement en imputer la responsabilité aux anciennes puissances coloniales. Marc Michel regrette que les « multiples sources secondaires invoquées, [soient] souvent placées hors contexte, et pratiquement toutes dans un seul sens, laissant de côté celles qui n’arrangent pas », et enfin que « les auteurs cherchent moins à analyser l’évolution des forces économiques, sociales et politiques de ce pays « compliqué », [...], qu’à instruire un procès. »

du même auteur
https://www.persee.fr/doc/outre_0300-95 ... 6_324_3748

Le second facteur d'affaiblissement de l'UPC réside dans l'efficacité de la répression en 1958-1959. Celle-ci n'a été vue que sous l'angle militaire, et il est certain qu'en 1958, la perspective d'une solution politique est abandonnée. Sur le plan militaire, il est incontestable qu'une « première UPC », celle qui s'était enracinée dans le Sud-Cameroun, est éradiquée en 1958. Les événements sont connus. A la fin de 1957, une Zone de Pacification du Cameroun (ZOPAC) est créée dont l'autorité civile est confiée à Daniel Doustin et le commandement militaire au lieutenant-colonel Lamberton. Un quadrillage serré de la région est entrepris, les populations sont regroupées et les upécistes isolés (...)

En réalité, les forces de répression sont faibles, malgré le renfort de 2 bataillons de parachutistes. La gendarmerie ne compte encore en 1957-58 que 730 hommes, les gardes camerounais (équivalents aux gardes cercles) 1500 et les services de la Sûreté et de la police moins de 800 commissaires, inspecteurs et gradés divers. Rappelons que le pays couvre plus de 450.000 km², qu'il comptait 3.200.000 habitants dont près de 1.300.000 dans les régions sensibles. Même avec les renforts, on est très loin d'un pays ratissé, écrasé. L'action militaire n'est d'ailleurs qu'une face de la reprise en main du pays et une action psychologique en profondeur est menée


(....)Sur le plan militaire, l'armée camerounaise n'étant pas encore opérationnelle et la gendarmerie trop faible, des renforts de troupes de la Communauté (c'est-à- dire des unités encore sous la responsabilité de la France) sont acheminés des pays voisins et les opérations en pays bamiléké sont confiées au général Le Pulloch. Celui-ci souhaitant éviter un engagement trop important en pays Bamiléké il sera remplacé après l'indépendance par un officier venant d'Algérie, le général Briand. Mais, Briand ne jouera qu'un rôle d'assistance technique, la direction des opérations politico-militaires sera placée sous la responsabilité du chef Djoumessi Mathias et les forces au Cameroun ne dépasseront guère plus de 6.000 hommes au total, auxquels il sera nécessaire d'adjoindre 4 Bataillons dont 2 de parachutistes au moment de l'indépendance. En définitive, tout autant que la poursuite des maquisards, c'est la création de milices villageoises d'auto-défense qui paraît avoir eu le plus d'effet à la longue non sans excès et « bavures » qui contribuèrent à transformer la répression en véritable guerre civile bamiléké en 1960.


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 Sujet du message : Re: Kamerun
Message Publié : 06 Sep 2020 22:31 
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Merci Loïc pour ces précisions, qui confirment la vision que j'ai de ce conflit, en opposition à une vision très actuelle qui vise à imputer aux puissances coloniales tous les maux de la Terre, jusqu'à la peste justinienne et le feu grégeois.

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