Nous sommes actuellement le 28 Mars 2024 21:41

Le fuseau horaire est UTC+1 heure




Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 18 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2  Suivant
Auteur Message
Message Publié : 04 Juin 2011 22:18 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Actuellement je m'intérsse à l'Egypte ptolémaïque et romaine, et plus particulièrement ces dernières semaines à l'époque de Cléopâtre. C'est pourquoi je lis en ce moment avec un vif et grand intérêt l'ouvrage de Sally-Ann ASHTON, Cleopatra and Egypt. D'après ce que j'ai lu par ailleurs (ex, M. Chauveau, L'Égypte au temps de Cléopâtre) nous n'avons conservé que peu de papyri de cette époque une cinquantaine environ. Parmi ceux ci un a attiré mon attention, un acte officiel, un décret dont un historien a cru démontrer qu'il pouvait être signé par la reine Cléopâtre elle-même.

Normalement de tels décrets étaient écrits par des scribes, mais la thèse de Van Minnen est de dire qu'ils pouvaient également être signés de la reine elle-même, et que le bénéficiaire connaissait la signature de la reine au pouvoir. Van Minnen soutient que l'instruction "que cela soit effectif ("Let it Happen") a été écrite par Cléopâtre elle-même. Sa thèse est discutée. Néanmoins S.A. Ashton dit que quoiqu'il en soit, cela n'a pas d'importance si ce n'est le fait d'avoir un exemple de son écriture.
Il s'agit d'un papyrus, qui faisant partie du revêtement d'une momie, a été découvert au cimetierre hellenistique d'Abusir el-Melek, au début des années 1900, mais , traduit et publié que récemment : Van Minnen, An official act of Cleopatra (with a subscription in her own hand), Ancient Society 30 (2000), pp. 29-34 et également Van Minnen, A royal ordinance of Cleopatra and related documents, in Walker and Ashton eds., Cleopatra reassessed, The British Museum Occasional Paper, 103,London, British Museum, pp.35-44

Connaissiez vous l'existence de ce papyrus et de la thèse de cet historien ?


Je n'ai pas lu encore l'ouvrage de Michel Chauveau, Cléopâtre au delà du mythe, 2001, y fait il référence et qu'en pense -t-il ?

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 04 Juin 2011 22:40 
Hors-ligne
Modérateur
Modérateur
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 23 Jan 2009 15:49
Message(s) : 1443
Remarque probablement idiote, mais à peu près dans le sujet : la signature existe, en Egypte antique/hellénistique ? Les souverains peuvent parapher des actes ?


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 04 Juin 2011 23:43 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
A vrai dire je ne me suis même pas posé la question tellement cela me paraisait évident mais effectivement cela suggère que l'usage de la signature existait déjà ... tradition egyptienne ou importation macédonienne ? L'auteur que je cite ne met même pas en doute et ne ne donne pas d'autres indications .
mais de ce que j'ai pu lire pour d'autres types d'archives, par exemple au IIIe siècle celles De Zénon, il me semble que les papyri sont nombreux ou il ya de telle signature...

Il se peut aussi que ma traduction soit approximative ou fautive :

Je mets le texte en anglais original :

Citer :
Scribes were employed to write such, but it has recently been suggested that the Queen herself must have signed such a document and that the recipient
would know his ruler's signature


S'agit il vraiment de ce que j'ai hâtivement peut-etre traduit par signature au sens où nous l'entendons.

Juste après l'auteur nous dit :

Citer :
Van Minnen has argued that the instruction "let it happen" waswritten by Cleopatra herself


Elle n'a pas signé de son nom apparemment (ce que laissait entendre le titre de mon post) mais d'une formule qui fait qu'on sait que c'est elle qui écrit...

Désolée de cette interprétation hâtive .... :oops:

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 07 Juin 2011 21:38 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 04 Jan 2010 0:11
Message(s) : 59
Localisation : Strasbourg
Dans les papyri grecs d'époque hellénistique et romaine, les auteurs officiels d'une pétition, d'un mémorandum, etc. (et non le scribe) signent parfois : ils écrivent leur nom la plupart du temps. Ainsi vous pouvez avoir une pétition (=plainte), une mention type "écrit par Apollonios fils de Didymos pour Taèsis fille de Petesoukhos qui écrit lentement" (=qui ne sait pratiquement pas écrire) et ensuite on a parfois une signature : ici, notre Taèsis pourrait signer de son nom, TAESIS, souvent ça se remarque, les lettres sont grosses, hésitantes. Mais les signatures sont rarement conservées, puisque les papyri nous arrivent généralement dans un état fragmentaire, et les parties qui ont le plus souffert sont les marges.
Pour pratiques en Egypte hellénistique et romaine, notamment au niveau du droit, et donc de la rédaction des différents types de documents juridiques, je vous renvoie à l'ouvrage de Legras sorti en septembre 2010 sur Hommes et Femmes d'Egypte, qui traite du 4e siècle avant au 4e après.

Pour l'histoire de la signature de Cléopâtre, j'avoue rester assez perplexe. J'irai lire l'article en question pour me faire une idée.

_________________
Christine
"Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi" (Jean-François Champollion).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 08 Juin 2011 0:38 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Merci pour ces précisons Cmout . Bien sûr il s'agit la dans le cas présent d'un acte officiel édicté par le pouvoir que les scribes ont l'habitude de rédiger. Pour ce qui est de la "signature" de Cléopâtre pour l'instant je ne sais pas quoi penser... La revue Ancient Society peut éventuellement se trouver à la BU de Bordeaux III, j'irai donc voir un de ces jours.

Merci également pour la référence, de Bernard Legras. Quel en est le contenu ? Même si on sort du sujet, quoique pas tant que ça :oops: :rool:

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 08 Juin 2011 0:43 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
J'ai devancé les éventuelles réponses et j'ai trouvé ce résumé :

Citer :
Bernard LEGRAS, Hommes et femmes d'Egypte, IVe avt. notre ère-IVe apr. notre ère :Comment se sont construites les relations entre les hommes et les femmes de l’Égypte de l’époque ptolémaïque et romaine, de la conquête d’Alexandre le Grand à l’effondrement du monde païen d’Égypte ? Quels furent les rapports entre les sexes et les transferts de droit et de cultures ? Autant de questions auxquelles répond ici l’auteur, ordonnant son étude autour de la notion de cycle vital et révélant ainsi, par le biais de la papyrologie juridique, des inscriptions, de la littérature et de l’anthropologie historique, le destin de ces hommes et ces femmes, de la conception et de la naissance à la mort et à la sépulture. En s’appuyant sur des sources nombreuses, à la fois grecques et égyptiennes, l’ouvrage propose une vision inédite des relations entres les âges et entre les sexes en nous invitant à plonger au cœur des pratiques juridiques de ce pays multiculturel. Car ce sont bien ces règles de droit – grec, démotique et romain – qui ont permis de définir des principes moraux permettant de fixer l’identité juridique, sociale et culturelle de l’homme et de la femme dans l’Égypte grecque et romaine.


Je me l'achète immédiatement sans plus tarder.... >:)

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 09 Juin 2011 7:11 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 04 Jan 2010 0:11
Message(s) : 59
Localisation : Strasbourg
Le résumé dit tout :wink:
Cet ouvrage est vraiment très bien, c'est un investissement très utile. Il permet également d'avoir un bon aperçu des interactions sociales et juridiques liées aux présences grecque puis romaine en Egypte. Il est déjà, je pense, dans bon nombre de bibliothèques universitaires !

_________________
Christine
"Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi" (Jean-François Champollion).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 09 Juin 2011 18:39 
Hors-ligne
Hérodote
Hérodote

Inscription : 09 Mai 2011 23:01
Message(s) : 10
Non à moins qu'il n'ait été réactualisé le livre de Chauveau ( qui est un ouvrage de large vulgarisation) ne parle pas de ce document. Je pense que ce morceau de papyrus a été trouvé vers 2004/2005. Il s'agit d'une donation de droits fiscaux du Domaine royal en faveur de Canidius un officier romain, proche de Marc-Antoine. Je doute très fort que les actes légaux de l'administration lagide aient été de quelque manière "signés" par les souverains, moins encore par les souveraines. On oublie souvent que notre "Cléopâtre" n'était jamais que l'épouse-soeur ou la mère-corégente de jeunes rois masculins ( ses deux frères, puis son fils) qui, en théorie, étaient les vrais rois. Ces documents étaient fabriqués sur des modèles de langage administratifs assez stricts par la chancellerie alexandrine (l'epistolographe) puis copiés et envoyés aux fonctionnaires locaux pour exécution. Pour la correspondance privée, je pense que tous les "aristocrates" de cette époque avaient des sceaux. Je crois me rappeler que celui d'Octave-Auguste représentait un sphinx.


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 10 Juin 2011 22:45 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 04 Jan 2010 0:11
Message(s) : 59
Localisation : Strasbourg
Oulligator a écrit :
D'après ce que j'ai lu par ailleurs (ex, M. Chauveau, L'Égypte au temps de Cléopâtre) nous n'avons conservé que peu de papyri de cette époque une cinquantaine environ.


Je reviens rapidement sur cette phrase : lorsque vous dites "de cette époque", vous entendez du temps de Cléopâtre ?
Car si vous cherchez tous les papyri datés d'entre 50 et 30 avant notre ère sur la DDbDP (=base de données de papyrologie), il y a 298 résultats ;) ! Et ce n'est que pour les papyri grecs ! Trismegistos indique 31 résultats dans la même fourchette en ce qui concerne les documents démotiques !
Bien sûr il ne s'agit pas de la période la plus fournie, mais elle n'est pas pauvre non plus en documentation ! Et en élargissant jusqu'en 10 avant notre ère, on passe à plus de 700 résultats pour les papyri grecs, 140 pour le démotique !

_________________
Christine
"Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi" (Jean-François Champollion).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 10 Juin 2011 23:29 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Voila ce que j'avais lu dans l'Introduction de Michel Chauveau, L'Egypte au temps de Cléopâtre, pp. 8 :

Citer :
Du point de vue strictement chronologique, le hasard a voulu que l'époque de la grande Cléopâtre soit l'une des moins bien loties en dossiers papyrologiques : on ne dénombre guère qu'une cinquantaine de papyrus grecs datés de son règne, provenant essentiellement des archives officielles du stratège d'Héracléopolis, ainsi qu'une petite poignée de papyrus démotiques originaires du Fayoum



Il y a même une note en fin d'ouvrage qui renvoit à une thèse américaine : L.Ricketts, The Administration of Ptolemaic Egypt under Cleopatre VII, Diss. Minnesota, 1980, p.114-136 et id., The Administration of Late Ptolemaic Egypt, dans Life in a multi cultural Society, Chicago, 1992, p. 275-281


Mais l'ouvrage de Chauveau a déjà 14 ans, je ne sais pas trop où est la vérité entre les chiffres que vous citez et la cinquantaine de M. Chauveau.

Je suis en train de lire -et de déchiffrer :rool: - l'article de van Minnen cité plus haut, j'en ferai un compte rendu demain...( il y avait même un lien vers le papyrus en question mais le lien ne fonctionne pas apparemment :-| )...

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 11 Juin 2011 23:52 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Le papyrus en question est à Berlin, il n'a été publié que récemment dans : P.SARISCHOULI, Óõí÷°çóéò-Vertrag, in H.MELAERTS(ed.) Papyri in honorem Jean Bingen octogenarii (Studia Varia Bruxellensia V), Leuven, 2000 p. 214-222 (n° 45)

Il vient d'un lot issu du cartonnage d'un momie d'Abusir el-Melek, qui se composait de vieux papiers de bureaux d'Alexandrie de l'époque augustéenne et publié dans BGU IV.

Le texte date de février 33 avt. J.C. et contient une ordonnance royale gratifiant d'exemptions le général romain Publius Canidius.

Citer :
il reçoit ici un certain nombre de substantiels privilèges de la part de Cléopâtre, sans aucun doute pour renforcer son allégeance à son égard (cf Plut. Ant. 56,4) et son implication en Egypte.



Il conclue sa présentation :

Citer :
A partir de cette brève description il est suffisamment clair que le texte n'est en aucun cas un contrat privé.




Citer :
L'éditeur note à juste titre un certain nombre de différences remarquables entre les documents augustéens d'Alexandrie publiés dans BGU IV et le texte présent, mais elle croit encore qu'il s'agit d'un contrat privé dans lequel une des parties accorde à l'autre ne exemption de taxes et ensuite fait une demande à l'officiel à qui on a fait appel pour qu'il prend note (take notice) du texte, pas sous la forme d'une requête polie, mais sous la forme d'une requête impérative . En fait, seule une personne peut faire un telle chose dans un état autocratique et c'est le gouvernant, en d'autres termes, en 33 avt J.-C. Cléopâtre, et pas sous la forme d'un contrat privé mais sous celle d'une ordonnance royale.



Il poursuit :

Citer :
Le texte présente toutes les caractéristiques d'une ordonnance royale. En haut nous trouvons la date de réception dans le bureau d'où le texte présent est reçu, sans doute un bureau à Alexandrie. Le texte n'est pas une copie transmise à un niveau inférieur de l'administration quelque part dans la chora égyptienne. Sinon il y aurait eu une lettre d'introduction d'un officiel supérieur annonçant la copie qui suivait immédiatement et mettant en avant la conformité avec le contenu de l'ordonnance royale à l'officiel inférieur a qui on s'était adressé. Au lieu de ça, il n'y a que la date de réception qui précède l'ordonnance royale, qui doit pour cette raison provenir non pas d'un niveau inférieur du gouvernement, mais de la cour elle-même.


Dans la note l'auteur donne deux références vers deux autres ordonnances du même type : une exemple épigraphique du règne de Cléopâtre : KJ. RIGSBY, Asylia : Territorial Inviolability in the Hellenistic World (Hellenistic Culture and Society, 22) Berkeley, Los Angeles, London, 1996, n° 226 (46 avt J.-C.). Le deuxième est une ordonnance royale préservée sur papyrus (C. Ord. Ptol. 76 de 41 avt J.-C.) et est supposée être adressée au même homme. Pour ce texte voir J. BINGEN, les Ordonnances royales C. Ord. Ptol., 75-76 (Héracléopolis, 41 avant J.-C., Chronique d'Egypte 70 (1995), p. 206-222 qui voit le destinataire comme l' ›ðïìíçìáôïãñÜøïò , l'Hypomnèmatographe



Restitution du texte :

- Avant le texte de l'ordonnance en ligne 2 on a la fin d'un nom d'un haut officiel à qui l'ordonnance était adressée en premier lieu. On ne peut pas restaurer son nom parce qu'il a été écrit dí dêèÝóåé.

- Vient ensuite le texte de l'ordonnance elle-même (que l'ont peut appeler Pððáããåëßá comme dans I. Asylia 226). Elle est écrite de la main droite dans un style non prétentieux sans erreurs grossières. Le style est généreux et on n'a pas recherché la calligraphie, parce que c'était une note interne passée entre la cour et le plus haut niveau de l'administration à Alexandrie. la qualité du grec est bonne malgré des variantes orthographiques occasionnelles.

- Vient ensuite la souscription dans une autre main plus petite et plus attentionnée. L'éditeur pense que c'est l 'enregistrement de la réception formelle du contrat privé par l'officiel a qui s'adressait la ligne 2. Mais si c'est une souscription d'une ordonnance royale, ça ne peut être que de la part du gouvernant en l'occurrence Cléopâtre. Cette souscription ou "autorisation" comme on peu l'appeler suivant I. Asylia 226 (ô’ ðñïóôåôáãìÝíïí).C. Ord. Ptol. 76 appelle apparemment cette souscription royale au ðñüóôáãìá, un ÷ñçìáôéóìüò, (cf aussi C. Ord. Ptol. où la subscrition royale à une pétition est appelée alternativement ÷ñçìáôéóìüò ou ›ðïãñáöÞ), consiste ici en un seul mot : ãéíÝóèùé "à rendre effectif", "que cela soit". On les trouve le plus souvent à la fin d'ordonnance royale, mais ce sont des copies pas des originaux.

A titre de comparaison, nous avons une salutation personnelle (hññùóï, errosô prend soin de toi (?)(=take care) de Ptolémée X Alexander I de sa propre main au bas d'une instruction à un officiel dans UPZ I 106 datée de 99 avt J.-C. Également un autre salutation en latin (bene valere te cupimus) écrite par l'empereur Theodosius II à coté d'une copie d'une pétition de l'évêque Appion de Syene (SB XX 14606.



Lien vers la photo du papyrus en question : http://www.trismegistos.org/img/045_Bingen.jpg

Image

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 14 Juin 2011 19:20 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Je m'excuse pour le post ci-dessus où il y a des mots qui sont incompréhensibles mais il s'agit de mot que j'ai mis dans mon brouillon (sous word) dans une police en grec avec les accents, mais le forum apparemment ne sait pas lire cette police (ce qui parait normal), d'où les caractères et les mots informes... Y a-t-il une parade à cette difficulté ? Dès que je pourrais mettre en grec (sans les accents le cas échéant) je ferai une copie du post dans un nouveau, le doublon précédent pourra alors être supprimé :rool: B)

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 16 Juin 2011 20:09 
Hors-ligne
Thucydide
Thucydide
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 04 Jan 2010 0:11
Message(s) : 59
Localisation : Strasbourg
Essayez les caractères spéciaux/symboles peut-être ? Normalement par ce biais, vous pourrez même avoir l'accentuation !

_________________
Christine
"Je suis tout à l'Égypte, elle est tout pour moi" (Jean-François Champollion).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 16 Juin 2011 20:46 
Hors-ligne
Pierre de L'Estoile
Pierre de L'Estoile

Inscription : 11 Juin 2007 19:48
Message(s) : 2289
Sinon, "Palatino Linotype" tolère l'alphabet grec, et est compatible avec le forum. Mais évidement, tu ne peux pas écrire en grec avec lui, par contre tu peux très bien copier-coller des textes grec sur un doc Word avec cette police (très pratique pour les traductions annotées par exemple).


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Message Publié : 17 Juin 2011 1:05 
Hors-ligne
Jean Froissart
Jean Froissart
Avatar de l’utilisateur

Inscription : 29 Jan 2007 8:51
Message(s) : 1388
Merci à vous deux : je fais un test ici-même : Συνχωρησις :rool:

_________________
«Κρέσσον πάντα θαρσέοντα ἥμισυ τῶν δεινῶν πάσκειν μᾶλλον ἢ πᾶν χρῆμα προδειμαίνοντα μηδαμὰ μηδὲν ποιέειν»
Xerxès, in Hérodote,

L'Empereur n'avait pas à redouter qu'on ignorât qu'il régnait, il tenait plus encore à ce qu'on sût qu'il gouvernait[...].
Émile Ollivier, l'Empire libéral.
Image


Haut
 Profil  
Répondre en citant  
Afficher les messages publiés depuis :  Trier par  
Publier un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 18 message(s) ]  Aller vers la page 1, 2  Suivant

Le fuseau horaire est UTC+1 heure


Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 8 invité(s)


Vous ne pouvez pas publier de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas insérer de pièces jointes dans ce forum

Recherche de :
Aller vers :  





Propulsé par phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction et support en françaisHébergement phpBB