Duc de Raguse a écrit :
Il (Thiers) a été davantage évincé par les députés car il évoluait vers un refus de restauration monarchique qu'autre chose.
A cette date la majorité de la Chambre était encore favorable à une Restauration et s'occupait peu de définir les prérogatives d'un éventuel président de la République, qui n'assurerait selon eux qu'un interim. 7 ans c'est l'espérance de vie estimé du comte de chambord.
La réalité est complexe car la chambre et Thiers s'affronteront sans cesse justement sur les prérogatives du chef de l'éxécutif et du président Thiers. mais la monarchie est bien, OK, le sujet principal.
En 1871, Thiers promet de rester neutre sur le problème de la monarchie (pacte de Bordeaux) mais l'assemblée abroge les lois d'exil, les prétendant peuvent rentrer.
Devenu Président de la République ( "constitution Rivet" du 31.8.1817), pour la durée de l'assemblée seulement, l'assemblée pouvant le révoquer à tout moment, Thiers utilise son droit de s'adresser de son banc à tout moment, à l'assemblée, contournant la procédure pour l'écarter de la chambre où son éloquence est efficace.
L'assemblée revient sur le sujet en 1873 ( loi des 30 ), le président ne peut plus communiquer avec l'assemblée que par la voie écrite sauf séance spéciale sans débat ni riposte. Thiers n'est plus présent à l'assemblée. Thiers joue de l'exception, ne se résignant pas du tout. Il a le culot de faire déposer un projet de constitution républicaine et prétend toujours contourner la loi des 30. L'assemblée ne le laisse pas faire comme en 1871. Thiers ne l'accepte pas et il démissionne.
Thiers a réussi en 3 ans à limiter le pouvoir de l'assemblée, le pouvoir éxécutif ne peut plus être soumis et Mac Mahon hérite de cette présidence forte mais il ne sait pas comme Thiers tout gouverner, à la fois Président et Président du Conseil de fait, décidant sur chaque sujet, usant de son éloquence et de son sens tacitique très aiguisé par son expérience.
Ecartant Thiers, républicain, la chambre monarchiste de justesse en 1873 après l'élection partielle et les déclarations de Chambord, choisit Mac Mahon car il est légitimiste et inexpériementé. Chambord ne comprend rien. L'assemblée est hésitante.
Mac Mahon a encore une présidence forte et il va le montrer jusqu'à sa démission, y compris après la crise du 16 mai 1877 et l'élection législative qu'il perd, entrant en cohabitation bien décidé à résister encore avec des pouvoirs réels.