Pour être de la même génération que Narduccio, la chanson m'a emballée mais rien que pour ses paroles. La musique me plaisait, j'avais le double 33 tours et préférait nettement "Les Paradis Perdus" ou "Senorita" mais "Les mots bleus" étaient à vous lire aussi érotique que "Le coup de soleil"' de Cocciante.
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Nardu :
Pas de problème, il faut écouter Bénabar et ses "râteaux"...
Je me souviens simplement que cette chanson était battue en brèche par "Rain and Tears" et autres. On était encore traumatisé par notre petite enfance et le cri déchirant "Aline" alors, pour "Les mots bleus", "Aline" devait être revenue pour les écouter et Christophe devait s'attendre à un nouveau cri de détresse.
A noter que pour la génération 59, le français ne portait pas à l'âme.
Je constate que les années passant, on ne jure de rien avec "We are the champions" : rien qu'un essai sur ce style de paroles eut été rédhibitoire de "mon temps" mais bon "The show must go on...."
J'ai toujours beaucoup apprécié le duo Christophe/Jarre. La reprise de Bashung, j'aime bien évidemment étant fan de Bashung mais la musique de Christophe avait quelque chose d'innovant dans ces années là !
Le personnage aussi se démarquait, c'est aussi ceci qui rendait "les mots bleus" un peu moins "ridicules" que ne le disait le chanteur : "... La phrase inutile qui briserait l'instant fragile..." on sent le crescendo avec "...Je l'appellerai sans la nommer, je suis peut être démodé...", maintenant le vent d'hiver qui souffle en Avril m'avait un peu agacée car chacun sait qu'en avril, on ne se découvre pas d'un fil... Mais bon le rattrapage est excellent avec "... la rancoeur subtile qui ternit l'instant fragile..." C'était top, d'autant plus que même la compréhension était un peu voilée comme la voix de l'interprète. "Les fleurs qui poétisent" étaient un bon départ et alors "...l'absence de protocole..." le bouquet final pour l'époque où tout n'était encore que protocole malgré le passage de 68. Ce style de protocole fonctionne toujours, j'ose le croire...
Pour une fois qu'un homme osait anticiper un superbe râteau et le geindre sur une musique assez personnelle : c'était plus agréable à écouter qu'à danser, au moins le rêve n'était pas rompu comme dans le sketch de Bedos/Daumier : le slow...