Bonjour,
Pour avoir vu l'émission sur l'assassinat de Raspoutine (L'ombre d'un doute), le personnage était bien évidemment amplement décrit et décrié. Grigori, pour celles et ceux qui l'ont croisé, aucun doute : il avait un pouvoir.
Pour la tsarine (le tsar était moins emballé) il est l'homme providentiel, celui qui arrête les saignements d'Alexis.
Une explication est donnée par Madame d'Encausse (explication manifestement connue) : on venait de découvrir l'aspirine, l'enfant souffrait et ses plaintes ne se calmait qu'avec de l'aspirine qui contribue à ralentir la coagulation et à fluidifier le sang -pour faire court-. Raspoutine ayant une prévenance naturelle contre les médecins, arrivé auprès de l'enfant, fait table rase des fameux médicaments dont l'aspirine et les saignements d'arrêter. Bonne décision sans le savoir.
Une interrogation cependant, lors d'un accident. Raspoutine est alors mis au frais en Sibérie et l'on en est à apporter les derniers sacrements au tsarévitch. La tsarine écrit à Raspoutine qui lui répond que son enfant ne mourra pas. L'enfant se remet. Lors de l'émission on évoque pour cette fois une sorte de transe accompagnée de psalmodies du staretz alors à des milliers de verstes : nulle explication.
Raspoutine charlatan ? Il tirera -lors de la présence de Nicolas II sur le front- parti de son influence auprès de la tsarine sachant que celle-ci est écoutée de son époux. Staretz ? Il laisse les autres l'appeler ainsi, s'autorisant même à évoquer les Klistis sorte de branche reconnue puis reniée de l'orthodoxie (comme le fut Raspoutine).
Je trouve l'exemple intéressant dans la mesure où il tire parti de sa position de "
guérisseur", on ne peut plus en douter, le tout Pétersbourg vient le consulter soit pour des potions (à base de plantes, racines et autres) voire même et l'exemple en fut donné lors de l'émission pour ses dons de voyance.
Peut être devrais-je avoir un recul plus grand par rapport à Madame d'Encausse mais elle ne fut pas la seule à démontrer que l'homme sortait vraiment de l'ordinaire. Là encore, il n'est fait mention que de potions à base de plantes et de racines.
Pour avoir lu l'intervention de Clio 38, je trouve que les exemples donnés sont on ne peut plus orthodoxes, sauf peut-être la sonde en cas de lithiases mais j'abonde d'autant plus que je suis sur la même ligne que Narduccio concernant ce à quoi nous pourrions espérer de nos jours et ce à quoi nous avons parfois droit.
De nos jours, pour les accouchements, on en revient à la présence de "doulas" et ceci crée un tollé au niveau des sages-femmes ; pourtant le nombre de "doulas" va augmentant. Ces femmes reprennent pour la plupart des techniques très anciennes (accompagnement sous toutes formes).
Les exemples historiques abondent si on entend par "charlatan" une personne totalement inapte à prendre la bonne décision au bon moment, à privilégier l'auguste patient à son devoir -tant pis si c'est douloureux-, bref à contourner éthique et déontologie pour un mieux être (du charlatan en question et du patient sur le moment). On verra par exemple de nombreuses morts d'enfants voire de mère pour avoir shunté une césarienne. Il est à noter que sous Napoléon encore, la vie de l'enfant se devait de passer avant la vie de la mère si choix il y avait à faire, d'après les critères de l'église.
Quant au nombre de femmes mortes de fièvres dites puerpérales, elles sont plus nombreuses au grand siècle que dans l'Antiquité où le "retour de couches" était une sorte de rite dont les jours étaient bien calibrés, l'isolement respecté ainsi qu'une hygiène des femmes entourant la nouvelle accouchée. Maintenant pour avoir lu une description d'accouchement royal chez les Egyptiens c'est assez dantesque mais on y revient.
Il est aussi un peu dérangeant de voir combien l'église a quelquefois tendance à diaboliser certaines expressions de la médecine en employant des termes réducteurs, propices à effrayer : là il faut se demander où est le charlatan ? Et de reconnaître que "
la main de Dieu" manque singulièrement d'antiseptiques basiques à certains moments.
Un doute reste quant à une éventuelle trépanation d'Henri II et la perte de temps, de même que le secret dont aurait été entouré Napoléon III quant à sa maladie.
Les rois de France sensés guérir les écrouelles relève du charlatanisme de bonne foi si j'ose dire.
Voici un exemple typique :
- http://www.persee.fr/web/revues/home/pr ... 4_96_11433Le mot "
charlatan" se retrouve essentiellement autour des apothicaires et des personnes revendiquant des dons supra naturels : où classer Nostradamus et le comte de Saint Germain ?
Bien à Vous.
g