Duc de Raguse a écrit :
je n'arrive pas à comprendre la mauvaise foi développée dans la discussion par certains...
Cher Duc, comme ce sentiment est partagé -je le dis sincèrement et sans animosité-, prenons l'hypothèse vous et moi qu'il doit s'agir d'une contingence accessoire dont nous pouvons faire abstraction.
Je viens de relire tout le fil.
Mine de rien, on avance!I) Sur la question centrale de la culpabilité des 13 incorporés de force, nous sommes arrivés à une conclusion très similaire
a. Vézère, p.5: "l'incorporation de force constitue une circonstance atténuante suffisante pour remettre le compteur à zéro"
b. Narduccio, p. 7: "l'état de contrainte libère de la responsabilité"
II) Nous avons ensuite entamé et achevé une polémique sur la personnalité de Nussy Saint Saëns
a. Duc de Raguse déteste NSS, détestation qu'il partage avec tous les acteurs du procès
b. Vézère rappelle néanmoins que selon la plupart des observateurs extérieurs, il fit avec dignité un boulot pas facile dans un contexte ingérable
III) La question juridique reste ouverte
a. Narduccio est furieux de la loi "Oradour" du 15 décembre 48, et le fait qu'elle a été abrogée ne suffit pas à le satisfaire
b. Duc de Raguse s'échauffe également sur d'autres points:
quid de l'excuse de minorité,
quid du chevauchement Code Pénal-Code Militaire, et le refus de la disjonction ne passe toujours pas.
c. Vézère aurait voulu que les questions juridiques restassent dans le fil "25 août 42: une ordonnance inique", puisqu'il a protesté plusieurs fois de son ignorance en droit. Ce qui lui a valu le reproche de ne pas répondre aux questions, et pour cause.
IV) Sur le fiasco du procès de Bordeaux
a. Vézère s'est peu exprimé sur le sujet (tiens, c'est vrai!?) Sa conclusion ici: il était voué à l'échec, dans la mesure où cohabitaient le procès du rôle personnel des accusés avec celui de la barbarie nazie et celui de la reconnaissance de l'incorporation de force. Divergence des buts flagrante notamment lors du débat sur la disjonction.
b. Duc de Raguse et Narduccio: rien à attendre d'un procès dont les fondations étaient un sable mouvant législatif et qui n'avait convoqué que les lampistes.
Nous commençons à présent une nouvelle polémique sur la valeur des sources, et celle-ci menace de dégrader le fil.
Je maintiens, comme Lebel, que dans ce contexte explosif, les sources "locales de l'étape" doivent être maniées avec circonspection. Qu'elles émanent d'un universitaire, fort bien.
Mais ces universitaires, en bons scientifiques qu'ils sont, accepteraient eux-mêmes bien volontiers que, sur un sujet qui les touche personnellement, leur notation soit abaissée d'un cran par rapport aux conclusions d'un confrère... turc
Je rends hommage au courage de Lebel dont le site a été classé
nul, sans autre forme de procès.
En invoquant l'amateurisme de l'auteur (j'entends l'argument) et le fait qu'il soit anglo-saxon (alors là... j'écarquille les yeux).
C'est très important, car, justement, ce site contredisait l'interprétation que fait M. Mengus d'une source détenue de manière monopolistique par une association.
Or, le poids de l'histoire familiale de M.Mengus a été souligné, et l'objet social de cette association est d'être un groupement d'intérêt.
Ce n'est pas disqualifier M. Mengus que de dire cela, ni remettre en cause son honnêteté. De même que ce n'est pas faire insulte à M. Vonau que de dire qu'il est un élu alsacien et cela ne remet pas en cause ses compétences. Il s'agit uniquement
de prendre en compte l'existence des paradigmes. Un médecin, le plus compétent, n'hésitera pas à prendre l'avis de son confrère, au moment le patient atteint de maladie grave sera sa femme.
Si nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord sur ce point, nous n'arriverons à rien. A ce titre, j'estime que l'on peut mettre face à face les conclusions de M. Mengus et celle d'un site internet, même anglo-saxon. Et ayons recours à une troisième source pour voir comment est interprété le témoignage de Mme Hyvernaud.
Ne nous y trompons pas: cette question de la valeur des sources est piégée, car elle touche au fond (peut aider à déterminer l'innocence, la culpabilité partielle ou totale d'un ou plusieurs des accusés) mais aussi à la polémique accessoire (une voix alsacienne ayant souffert ne vaut-elle après tout pas plus qu'une autre qui n'a pas été concernée par la barbarie nazie)