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L'admiration de la Grèce antique a été un marqueur de la Révolution et de l'empire tout autant, deux régimes qui l'évoquent constamment et reprennent son art en peinture (David) dans les monuments (façade grecque de la Madeleine, façade grecque du palais Bourbon, arcades rue de Rivoli ...)
C'est le fait de se proclamer exclusivement et purement classique (par opposition aux Romantiques par exemple) qui est un marqueur politique, pas le fait d'admirer en général certaines manifestations artistiques des Romains ou des Grecs, ce que tout le public cultivé de ces époques ne pouvait éviter, vu l'importance mise sur ces époques dans le curriculum éducatif d'alors.
Ce curriculum secondaire, rappelons le, était basé essentiellement sur le latin et les humanités latines, le Grec était peu étudié.
De plus, pour ce que vous dites de la Révolution et de l'Empire, il y a bien une référence importante à l'Antiquité, mais s'agit surtout d'une admiration pour les Romains, pour leur système
politique, pour leurs vertus, leur puissance et leurs conquêtes, et moins pour la Grèce classique et ses réussites proprement artistiques.
Les références constantes à l'Antiquité dans les discours des ténors de la Révolution, ce sont les noms et les actions de Brutus, César, Catilina, Scipion, Numa, Tarquin, Caton, Solon, les Horaces et Curiaces, Mucius Scaevola, etc.
Lors de Thermidor, Tallien traite Robespierre de Sylla, et Robespierre contre attaque en le traitant de Verrès.
Cette prépondérance des références latines par rapport aux références grecques s'explique par l'importance du latin dans le curriculum ci dessus mentionnée, et aussi parce que beaucoup d'orateurs de la Révolution étaient avocats ou avaient fait des études de Droit, et que le droit de l'époque était largement basé sur le Droit romain.
L'ignorance de ces nuances et distinctions amène à confondre des "modes" culturelles distinctes, y compris chronologiquement.
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Napoléon III qui choisit la Gaule et l'impressionnisme qui tourne le dos au clacissisme prouvent l'inverse de l'affirmation précitée.
Napoléon qui choisit la Gaule? Pourriez-vous expliquer?
Et l'impressionnisme n'est pas un choix conservateur, ni artistiquement ni politiquement.
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Quand à Hitler, il puise bien plus dans le fonds des légendes germaniques, le non-grec, que dans le monde grec qui a porté la démocratie. Un message évoque un parallèle entre nazisme et grécité, c'est ce qui m'a fait réagir:
Hitler a accordé beaucoup d'importance à l"héritage artistique et racial grec, des archéologues et historiens allemands ont été envoyés en Grèce pour démontrer l'existence d'une filiation, d'une lien génétique entre les deux peuples:
selon la thèse fantaisiste nazie, que ces recherches visaient à confirmer, le miracle grec a une base raciale, aryenne évidemment: ce sont les Doriens venus du Nord qui auraient régénéré racialement, politiquement et artistiquement une population décadente d'origine mycénienne.
D'ailleurs, les nazis voyaient pour preuve de la filiation gréco-allemande le fait que les Spartiates, peuple éminemment aryen selon eux, pratiquaient l'eugénisme.
Et la "démocratie" athénienne (n'ayant rien à voir avec notre conception de la démocratie actuelle) était à leurs yeux un système de pouvoir des élites, élites constituées sur une base raciale (selon eux), étant donné qu'il fallait à la fois être né de la terre et sur la terre d'Athènes pour être citoyen, combinant ainsi droit du sang et droit du sol.
Enfin, toute la propagande des Jeux olympiques de 36 a été construite autour de la référence à la Grèce antique, à ses athlètes, à ses temples, avec l'invention géniale, semble t'il due aux nazis, de la flamme olympique ramenée de Grèce.
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OK, entendu, c'est l'expression de "parallèle entre le nazisme et la Grèce antique" qui m'a heurté, tout comme l'oubli que ce n'est pas de la Grèce que se réclame Hitler et les siens mais des légendes geermaniques et nordiques ainsi que de Wagner.
Cette référence nazisme/Grèce antique est connue des historiens.
Quant à l'importance des mythes nordiques pour les nazis, elle est évidente, mais ils ne sont pas leur seule référence culturelle, même si ils sont devenus un des stéréotypes de l'idéologie nazie.