mitra13 a écrit :
[Ce sont ces sources "nomadiques" ( je crois que les specialistes en identifie au moins 3 différentes) qui puisent dans les traditions mesopotamiennes.
Les «
trois » composants de ce que nous appelons «
la théorie documentaire » sont … yahwiste, sacerdotale et hélohiste … mais cette théorie est dépassée car … d’une part elle ne se base que sur
l’intérieur du texte Biblique … et d’autre part cette théorie a été écrite avant la re-découverte des tablettes Mésopotamiennes et des manuscrits de Qumran … aussi elle est remplacée/complétée notamment par l’analyse/théorie dite historico-critique qui elle est
externe à la Bible.
mitra13 a écrit :
Apres le recit du deluge c'est juste le sommet de l'iceberg . Il ya plein de références explictes mesopotamiennes (littéraire / mythique mais aussi sociale) akkadiennes , assyriennes, babyloniennes et sumériennes qu'on peut retrouver dans les recits bibliques.
Oui mais comme je le dis … si nous prenons le récit du Déluge biblique, par exemple, les concordances, avec le récit Mésopotamien, sont trop importantes pour qu’elles soient issues d’une qcq conque tradition orale … elles impliquent une source écrite commune et/ou la copie de l’un sur l’autre … d’où le problème de la langue il y a une « barrière de la langue » qu’il nous faut résoudre.
a) concernant les tablettes Sumero-akkadiennes les premières sont antérieures au II millénaire avant JC … les suivantes reprennent les thèmes « classiques » de création/déluge etc … et de nouvelles tablettes sont créées en fonction de la théologie ambiante … du temps de Bérose (vers 290/278) il y a belle lurette que toutes ces tablettes n’étaient plus dans le domaine « commun » … car d’une part elles étaient perdues et d’autres part la langue et l’écriture cunéiforme n’existait plus étant remplacée le plus souvent par l’araméen … seul les prêtres (ce qui était le cas de Bérose) en avaient encore l’usage/connaissance pour leurs différents cultes,
d) il y a trop de points communs entre Bérose et la Bible pour que nous puissions ne pas considérer que l’un a copié sur l’autre … une autre hypothèse serait que les deux (Bérose/Bible) aient eu accès au même fond cunéiforme … mais ceci n’est pas possible … tant par la langue/écriture, que par le fait qu’elles n’étaient pas accessibles au « public » … de plus les « détails » seraient qcq peu différents or tous les thèmes Bibliques création/déluge/Nemrod/géants se retrouvent chez Bérose.
Pour que se soit Bérose qui fasse des emprunts à la Bible (comme certains disaient que Moïse a eu une influence sur Platon) il aurait fallu qu’il dispose d’extraits (et même plus que des extraits) Bibliques en Grec … ceci est incompatible avec la date présumée d’écriture de la Septante et celle des écrits de Bérose.
Ceci montre que la parenté de Gn (1-11) avec Bérose … vient du fait que Bérose après avoir compilé en grec une masse substantielle et disparates de fragments cunéiformes (fragments que nous avons re-découvert au début de ce siècle) … mis à disposition ses écrits très certainement à la Bibliothèque d’Alexandrie qui était le lieu par excellence du « culte » de l’écrit … a inspiré nos auteurs de la Genèse dont le milieu Alexandrin (notamment avec la figure de Joseph) est attesté.
Ceci me semble plus « logique » plutôt que d’imaginer des rédacteurs bibliques inconnus qui aurait fait dans des conditions inconnues … et au terme d’un travail de plusieurs siècles … presque la même compilations, de mêmes sources, que Bérose.
Cordialement, Epsilon