Jean-Claude a écrit :
Il n'y a pas de statut des juifs. Ils ont des privilèges (au sens étymologique, mais les autres Messins, les bourgeois de quantité de villes ont aussi des privilèges). Pour nous, hommes du XXIe siècle (et à mon avis encore plus pour un juriste), la plasticité et l'adaptabilité dont fait preuve le droit d'Ancien Régime est très difficile à pénétrer.
Statut n'est pas employé au sens moderne mais comme le fait que les juifs sous l'ancien régime ne sont pas traités comme les autres, c'est le moins qu'on puisse dire. La diversité et l'évolution de leur situation selon le lieu et l'époque ne peuvent empêcher de faire remarquer qu'ils ont eu un sort spécial. C'est ce qui explique qu'ils n'ont pas été bénéficiaire du jus soli, à Metz et ailleurs, par dérogation. Il y avait incontestablement des dérogations et pas que sur ce point en défaveur des juifs. C'est ce que la Révolution a supprimé, comme vous le savez évidemment, elle a supprimé ce sort particulier des juifs que j'ai appelé statut, au sens général et fait en sorte que pour la nationalité il n'y ait plus de dérogation.
D'accord sur l'idée de la diversité et de l'évolution, comme sur le fait que les juifs avaient aussi des avantages, notamment la possibilité de conserver leur statut personnel particulier pour l'état-civil, le mariage, la naissance, le libre exercice dans certaines conditions de leur religion. Ils ont aussi des facilités pour le commerce et la banque, le prêt à intérêt. Mais le bilan est négatif très largement notamment parce qu'on leur interdit tous les emplois et la protection des nationaux sans compter les discriminations. La nationalité est l'une des discriminations aux règles générales qui leur est appliquée. Il est dérogé au jus soli.