Jean R a écrit :
Narduccio a écrit :
D'ailleurs, Hitler avait prévu d'arrêter le Pape lors de l'invasion de Rome et sans la réaction des gardes suisses, le pape se serait retrouvé entre les mains des nazis. Au moins, on ne se poserait pas la question de savoir s'il avait assez fait.
Cette histoire (
http://catholicforum.fisheaters.com/index.php?topic=3456992.0;wap2) montre quand même
que la détermination d'Hitler n'était pas si forte que ça (il avait prévu un coup tordu pour faire croire à une démission du Pape, pas un coup de force).
Au passage, il y a un parallèle à faire avec Napoléon, excommunié et qui pour le coup a fait arrêter le Pape.
Si les choses s'étaient déroulées comme prévu, Pie XII aurait été arrêté le 10 septembre 1943. Le pape avait effectivement préparé le coup, mais cela Hitler l'ignorait pour ce que l'on en sait. La lettre de démission, c'était pour que les nazis se retrouvent en possession de l'évêque de Rome et pas du Pape. Or, un grain de sable a grippé cette belle mécanique : le commandant des gardes pontificaux a demandé que ceux-ci se mettent en grand uniforme avec les hallebardes pour bloquer symboliquement la frontière. Il semble que les renforts prévus étaient eux en habit militaire normal avec des armes modernes. Les unités allemandes qui devaient envahir le Vatican ont stoppé face aux Gardes Suisses. Le fait que ceux-ci étaient en costume de la Renaissance a peut-être joué son rôle. On ne saura jamais ce qui se serait passé s'il se seraient trouvé face à des barricades avec des soldats "normaux" prêts à défendre le territoire du Vatican. Le fait est qu'ils se sont stoppés et qu'ils ont demandé des ordres complémentaires. Leurs commandants avaient reçus l'ordre de rentrer dans le Vatican et d’arrêter le Pape. Ils auraient pu confirmer l'ordre et il y aurait eu quelques minutes de combat le temps de mettre les gardes pontificaux hors d'état de nuire. Mais, ces officiers ont décider de monter la question au niveau supérieur. Le maréchal Kesselring aurait, lui aussi, pu confirmer les ordres. Il a décidé d'en référer à Jodl qui a transmis à Hitler. Le fait que tant d'officiers aient décidé de mettre en doute un ordre qui émanait du plus haut niveau de l’État est déjà un signe, surtout dans l'Allemagne Nazie. Hitler a pris l'avis de Ribbentrop et ils ont décidé de surseoir à l’exécution de cet ordre.
Il est facile de prétendre aujourd'hui que "la volonté d'Hitler n'était pas ferme". Si la chaine de commandement en œuvre ce jour-là avait appliqué les ordres reçus sans états d'âmes, l'évêque de Rome, Pape démissionnaire, aurait été fait prisonnier le 10 septembre 1943. Son sort ultérieur aurait pu être un internement ou une déportation et on en parlerait comme un martyr moderne étant allé au bout de ses convictions.
Il faut bien tenir compte qu'il y a eu un concours de circonstance ce jour-là. Si le commandant des gardes pontificaux avait pris une autre décision, si les soldats allemands avaient exécuté les ordres, les choses seraient différentes. Or, ni Pie XII, ni Hitler n'ont influé sur ces "accident de parcours". Pas dans un premier temps, en ce qui concerne Hitler. Il faut donc analyser la situation en tenant compte des conditions particulières qui ont amené ce résultat. Bref, les commentaires qui se trouvent sur le forum que vous mettez en lien ne sont pas ceux d'historiens puisqu'on tient compte du résultat, la non-arrestation du Pape comme étant un élément préalable au manque de volonté d'Hitler. Il faut remettre les choses dans l'ordre si on veut faire travail d'historien. Ce qui implique qu'il y a eu un ordre d'arrestation et que des circonstances exceptionnelles ont fait que cet ordre n'a pas été exécuté. Sans ces circonstances, si un seul des officiers avait pris la décision d'appliquer les ordres reçus, et ils avaient pouvoir de la faire, les choses auraient suivi leur cours initial et cela aurait conduit à l'arrestation de Pie XII.
De plus, vous confondez ce qui relève de la décision de Pie XXII ( sa démission décidée à l'avance et tenue secrète) de ce qui relève du "plan tordu" d'Hitler. Merci d'éviter de nous prendre pour ce qu'on n'est pas.