bourbilly21 a écrit :
Récemment, Andréï Makine vient de publier chez Grasset Le Pays du lieutenant Schreiber
Un rapport avec Servent-Schreiber ?
J'avais trouvé que "Le testament français", prix Goncourt, est une merveille. L'histoire commence avec le périple de sa grand-mère, infirmière de la Grande Guerre qui a traversé fin 1918 l'Europe dévastée pour aller soigner les blessés de l'Armée Rouge, par conviction. Elle se termine lorsque Andreï Makine fait le trajet inverse pour aller écrire en France, dont sa grand-mère lui a appris la langue, la culture... et l'ambiance de l'époque. Entre les deux, les vicissitudes d'une famille soviétique sur plus de cinquante ans et un portrait amoureux de la France déroulé comme un récit enchanté.
Du coup j'ai enchaîné avec "La fille d'un héros de l'Union Soviétique" qui n'est pas sans intérêt pour qui ne connaîtrait pas la Russie des années 70, puis "La femme qui attendait" un portrait très étonnant des villages de la région au sud de Mourmansk, désertés par les jeunes qui sont allés travailler en ville (à Saint Petersbourg, entre autres) et où ne vivent plus guère que les babouchkas... qui sont veuves en majorité : en 41 les jeunes ont été mobilisés en totalité pour aller défendre Léningrad, et peu sont revenus. (Makine y a passé quelques années précédant la chute du communisme.) Parmi ces femmes, l'une attend encore que son fiancé revienne de la guerre... Une ambiance spéciale et finalement assez émouvante. Portrait de ce que la guerre et le communisme finissant ont laissé de côté.