Alain.g a écrit :
Mais Alexandre lui avait voulu marquer son passage en créant une ville nouvelle, loin de la capitale des pharaons et située au bord de la mer dans un site approprié à un grand port et plus stratégique. Un transfert politique et commercial. Un bon choix, la ville continue.
C'était effectivement un très bon choix du point de vue de la conjoncture : le commerce méditerranéen était alors en plein essor, et l’Égypte n'avait pas de port donnant sur celle-ci car elle était encore peu tournée vers le mer, et que ses capitales traditionnelles étaient axées sur le Nil, qui était (entre autres) son principal axe de communication. La création de Naucratis au 7e siècle laissait entrevoir ce basculement. Mais a contrario d'autres colonies fondées par Alexandre ont eu moins de postérité, sans doute parce qu'elles ont été moins présentes dans les circuits d'échanges, alors que la Méditerranée est restée un espace commercial actif.
Alain.g a écrit :
Mycènes disparait pour des raisons politiques mais aussi à cause de sa situation déplorable pour l'économie, sur une colline. Une petite ville effectivement.
Mais d'autres sites de colline de l'époque mycénienne ont perduré, ne serait-ce qu'Athènes dont l'Acropole était sans doute une forteresse semblable à celle de Mycènes. La mort du centre politique mycénien est sans doute la véritable cause du déclin du site, même si on ne saura sans doute jamais quelles en furent les circonstances exactes.
Pour savoir pourquoi les villes disparaissent, il faut s'interroger sur les causes de leur apparition, puisqu'on peut alors supposer que c'est la disparition de celles-ci qui explique la fin de la ville. On peut donc renvoyer aux explications avancées pour l'apparition des cités au début de l'Antiquité (en Mésopotamie, Syrie et Égypte) :
* Le facteur politique avant tout : les villes sont les centres des États en gestation, ainsi que des institutions qui en assurent le fonctionnement et encadrent la majorité de la population ; secondairement il y a des capitales provinciales, version miniature des capitales des royaumes.
* Le facteur religieux ensuite, les grandes capitales politiques étant souvent des grands centres religieux (l'un ne va pas sans l'autre).
* Le facteur économique : la ville est un centre de gestion économique pour la campagne alentour, un centre de consommation, un espace d'échanges avec ses grands marchés, notamment à vocation "internationale".
Avec le temps il me semble que les facteurs religieux et économique prennent plus d'autonomie par rapport au politique, au point qu'on peut justifier la persistance d'une cité grâce à son rôle économique voire religieux. J'ai quand même du mal à trouver des exemples de villes dont le déclin soit causé par une perte de statut religieux (merci pour toute suggestion), tandis que c'est facile de trouver des disparitions de cités suite à des bouleversements politiques ou économiques.