taloslecyborg a écrit :
Le cas de la Chanson de Roland est particulier : en raison des allusions aux événements de 858 ( comme le personnage de Ganelon , ennemi de Hincmar dans cette crise ) ,on peut penser que sa genèse a un rapport avec Saint Denis et Reims ( Turpin et Hincmar ont été moines à St-Denis avant d'etre archevèques à Reims )
Au départ , c'était peut-etre un divertissement d'écoliers
C'est peut être une allusion au concile de Soissons du 26 avril 853 tenu en présence du roi Charles II le Chauve, de trois métropolitains (Hincmar de Reims, Ganelon de Sens, et Amaury de Tours), vingt-trois évêques et six abbés dans l'église du monastère de Saint-Médard. Treize décrets sont promulguée pendant les huit session du concile : les ordinations faites par Ebon de Reims avant sa déposition sont annulées. Les clercs qui étaient entrés en conflit avec Hincmar sont condamnés.
Mais c'est en 859 qu'il trahi Charles pour le parti de Louis-le-Germanique. Un concile est assemblé à Savonnières, près de Toul, auquel l'empereur adresse une dénonciation contre l'évèque de Sens. Il joint à sa lettre un acte officiel où ses griefs sont formulés en seize articles:
Citer :
Art. 1er. Ganelon me servait comme clerc de ma chapelle: il m'avait juré fidélité; je l'ai fait archevêque de Sens.
Art. 2. Lors du partage du royaume, Ganelon a signé le contrat entre mes frères et moi.
Art. 3. Ganelon m'a sacré dans la cathédrale de Reims
Art. 4. Lorsque la sédition commença de lever la tête dans mon royaume, je fis une proclamation ; Ganelon la signa.
Art. 5. Quand j'ai marché contre les païens retranchés dans l'île d'Oissel, Ganelon, sous prétexte de ses infirmités, est resté chez lui. Mon frère Louis, profitant de mon absence, fit irruption dans mon royaume. Seul de tous mes évêques, Ganelon eut avec lui des conférences que je n'avais point autorisées et dont le but était de me renverser.
Art. 6. Quand j'ai marché contre mon dit frère et les ennemis tant de l'Eglise que du royaume, Ganelon m'a refusé l'assistance qu'il me devait, et cela malgré mes prières instantes.
Art. 7. Lorsque mondit frère m'eut pris mon neveu, mes sujets, eut opprimé mon royaume, Ganelon passa de son côté pour faire à lui tout le bien, à moi tout le mal en son pouvoir. Dans mon palais d'Attigny, dans la paroisse et la province d'un autre archevêque resté fidèle à mes intérêts, Ganelon célébra la messe aux séditieux excommuniés. Il assistait au concile où, par artifice et mensonges, l'on détacha de moi mon neveu Lothaire.
Art. 8. Ganelon prit part à tous les conseils, soit publics, soit privés, où mon frère cherchait les moyens de me ravir ma part du royaume dont lui-même, Ganelon, m'avait sacré roi.» ...
d'aprés François Génin (1803-1856).
Citer :
Tel est l'homme qu'une tradition vague, venue jusqu'à nous, désigne comme l'original du Ganelon des légendes carlovingiennes. Le prince trahi par Ganelon, soit par clémence, soit par faiblesse, lui pardonna; mais le peuple fit justice de l'évèque de Sens, en attachant aux souvenirs les plus douloureux pour la France son nom, devenu désormais synonyme de traître envers son prince et envers son pays. Cette identité est un point très important, car elle servirait à démontrer que la légende de Roncevaux s'est formée, au plus tôt, vers la fin du IXe siècle ou au commencement du Xe