Citer :
Pourquoi une conversation si rapide en Égypte alors qu'en Syrie, les conversions furent plus lentes ?
En Égypte, les conquérants musulmans trouvent, pour simplifier, deux populations chrétiennes :
Dans les villes des citadins melkites (orthodoxes chalcédoniens) parlant le grec et qui représentent le groupe dominant.
Dans les campagnes des paysans monophysites parlant le copte et qui représentent l'écrasante majorité de la population.
La conquête (qu'on peut considérer terminée en 652 avec l'expédition contre la Nubie) signifia dans un premier temps le remplacement du pouvoir byzantin par celui des nouveaux maîtres arabes. Coupés de Byzance et privés de leur ancienne situation dominante, les melkites furent rapidement assimilés.
Quant aux coptes (ainsi que les appelèrent les arabes) ils changèrent de maîtres et continuèrent à travailler la terre tout en payant la
Jizya (la capitation) et le
Kharaj (impôt foncier) au nouveau pouvoir de Fustat puis du Caire. Rapidement et avec la fin des grandes conquêtes au VIIIéme siécle, les rentrées fiscales d’Égypte devinrent essentielles pour les califes. la pression fiscale augmentant, les coptes se convertirent de plus en plus à l'Islam pour échapper aux impôts, d'autres se firent moines jusqu'à ce que la capitation fut élargie aux moines.
En parallèle de ces conversions intéressées, l'acculturation faisait son œuvre avec l'arabisation des coptes. Dés le Xème siècle, le copte ne subsiste plus que comme langue liturgique de l'église monophysite. L'installation de tribus arabes bédouines dans le delta du Nil dés le VIIIème siècle, puis leur diffusion dans la vallée du Nil accéléra l'arabisation et l'islamisation des populations coptes. ceci explique pourquoi, presque 14 siècles après la conquête, les coptes représentent aujourd'hui 10% de la population égyptienne.
Cette islamisation ne se passa pas sans résistance, les coptes se soulevèrent plusieurs fois et on peut citer notamment les révoltes de 725, de 767 et de 832. Les répressions qui s'en suivirent affaiblirent d'autant plus les coptes mais sans jamais les faire disparaître, car pour le pouvoir musulman et selon le droit islamique tant que les chrétiens respectent le statut de la Dhimma et paient leurs impôts rien ne justifie leur conversion forcée ou leur expulsion.