Jean-Marc Labat a écrit :
Et sur quelle base intervenir, ils sont chez eux et font ce qu'ils veulent.
Sur la base du culot et de la force, sinon d'une violation des accords de 1945, si l'on suivait la logique politique des Soviétiques ou de De Gaulle :
Citer :
À l’issue du Conseil du 16 janvier 1963.
« Quand il y a une menace grave et imminente, ce qui compte, c’est la rapidité de la résolution. Ça compte beaucoup plus que la quantité d’avions, de chars ou de bombes dont on dispose. Mais quand on dépend des autres, on laisse le terrain à l’hésitation, on perd son temps et on finit par se dégonfler.
« En 61, quand les Russes ont commencé à édifier le Mur de Berlin, on pouvait agir aux premières heures. Le général qui commandait notre garnison m’a averti à Colombey que les Russes étaient en train d’installer des réseaux de barbelés. Je lui ai dit aussitôt : “C’est contraire au statut de Berlin et aux accords interalliés ! Il faut écraser immédiatement ces barbelés avec des chars.” Il s’est concerté avec ses collègues américains et anglais, qui n’ont rien voulu faire sans ordres supérieurs. […] La journée s’est passée. La construction allait bon train. C’était trop tard. Les deux compères s’étaient dégonflés ! S’ils m’avaient suivi dès le matin, il n’y aurait pas eu de Mur de Berlin. »
Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome II
Alain.g a écrit :
Le mur a été perçu à l'époque comme une provocation soviétique susceptible de conduire à une nouvelle guerre mondiale et qui ne pouvait donner lieu à une réponse militaire de l'occident car il a été édifié dans le respect des frontières de fait définies dans l'après guerre. Il n'y a pas eu violation de frontières mais enfermement.
Il y a eu blocus, qui est un acte de guerre, sans parler d'une violation des accords de 1945 par l'URSS.
Sir Peter a écrit :
Quand on construit un mur, ça incite à penser qu'on est plutôt sur la défensive et c'était sans doute rassurant.......
D'autant plus que celui-ci n'était pas un rempart mais une enceinte de prison, destiné non pas à empêcher de rentrer mais à empêcher de sortir.
marc30 a écrit :
En tout logique le mur de Berlin (13 août 61) aurait du créer un tsunami anticommuniste ridiculisant l'URSS . Or il n'en a rien été et au contraire la détente a commencé peu après. Pourquoi ?
C'est parce que le ridicule actuel est fondé sur le politiquement correct et qu'en 1961 le politiquement correct n'atteint que des élites médiatiques (artistes, enseignants, journalistes) séduites par la propagande communiste, et qui pour cette raison n'en faisaient pas usage contre les pays communistes, envers lesquels ils restaient plus qu'indulgents. N'existe que le droit de la force armé couplée à la volonté d'en faire usage.
En 1961, on ne voit qu'une agression et une énième violation des accords de paix en Europe par une hyperpuissance malveillante, l'URSS. Les Occidentaux se préparent à une éventuelle invasion soviétique, pour y résister autant que possible ou, pour les pro-communistes, y collaborer. Les dirigeants ouest-allemands les ont prévenus qu'ils capituleraient dès le premier bombardement atomique. Et tout le monde a le spectre d'une apocalypse nucléaire sur la tête, c'est d'ailleurs une des pires crises de la guerre froide avec celle des missiles à Cuba.
Volonté, puissance et action, les Soviétiques sont aussi sérieux qu'un terroriste djihadiste dans une école juive à Toulouse, sauf qu'ils tiennent l'Europe occidentale et l'Asie du Sud-Est au bout de leurs canons, et l'Europe orientale et la Chine dans leurs geôles. C'est une prise d'otages intercontinentale. Du côté des procommunistes comme des anticommunistes, où voyez-vous du ridicule, de la pitrerie, de la bouffonnerie ?