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Message Publié : 07 Fév 2014 0:04 
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Pierre de L'Estoile
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Alain.g a écrit :
Briand mobilise (sic) les grévistes et fait arrêter les saboteurs.
Etait-ce le terme employé à l'époque ? Car le terme juridiquement approprié est celui de réquisition.


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Message Publié : 07 Fév 2014 4:45 
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Pierma a écrit :
Je parle de l'assurance maladie et des retraites.

L'assurance maladie est pratiquée par certaines confréries pirates. Le premier Etat à l'appliquer est la Prusse en 1883 (Wikipedia). L'Etat français l'instaure en 1928 (elle est décriée par la CGT comme une "loi fasciste") (Wikipedia).

L'assurance retraite en France date de l'Ancien Régime (Wikipedia). Elle est répandue par les entreprises au XIXe siècle. L'Etat instaure la retraite par capitalisation en 1910 et par répartition en 1940.

Le mythe (un autre) des avancées sociales fondées à la Libération persiste décidément contre toutes connaissances historiques. A-t-il la même source ?

C'est en cherchant à étayer l'affirmation syndicale que les luttes sociales précédaient des acquis sociaux que j'en suis (totalement) revenu ! ;)
Pierma a écrit :
L'argument selon lequel les évolutions sociales existaient déjà dans quelques grandes entreprises ne peut suffire à masquer le fait qu'elles n'existaient pas, pour la majorité des employés.

Initialement, ils n'en voulaient pas car, étant très mal rémunérés, ils ne souhaitaient pas distraire une partie de leurs revenus pour un confort ou un malheur à venir (d'où les protestations initiales). Ces lois leur ont été imposées.


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Message Publié : 07 Fév 2014 7:27 
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Alain.g a écrit :
puisqu'on arrive à la fin du 20è siècle à un syndicalisme français très différent des autres


En fait, ce qui me gratte le plus, c'est cette "affirmation" d'un syndicalisme à la française qui serait différent de tous les autres. Pour ce que j'en sais, il me semble que chaque pays à ses spécificités. En Allemagne, chaque entreprise adhère à un syndicat en particulier. Et il est obligatoire de s'y inscrire. Si vous changez d'entreprise et que la nouvelle est dans un autre syndicat, vous changez de syndicat (si j'ai bien compris les explications qu'on m'avait donné il y a un certain temps). Aux USA : syndicats corporatistes. Si vous êtes un employé de bureau, vous devez adhérer à tel syndicat. Si vous êtes contremaitre d'exploitation, tel autre. Si vous êtes un pilote d'une tranche nucléaire et que vous désirez passer au niveau au-dessus, vous passez vos examens en candidat libre. Quand vous avez réussi, vous allez au syndicat qui gère le nouveau poste que vous visez et vous sollicitez une inscription. Ils vous font passer un test pour voir si vous avez le niveau requis pour faire partie de leur corporation. S'ils vous acceptent, ils vous aident à vous faire changer de boulot chez votre employeur. S'ils ne vous acceptent pas ... Votre employeur ne prendra pas le risque de vous embaucher à votre nouveau poste.

En fait, chaque pays à sa spécificité. Il me semble vain de chercher a opposer le syndicalisme à "la française" par rapport à tous les autres syndicalismes.

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Une théorie n'est scientifique que si elle est réfutable.
Appelez-moi Charlie


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Message Publié : 07 Fév 2014 7:46 
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Geopolis a écrit :
Initialement, ils n'en voulaient pas car, étant très mal rémunérés, ils ne souhaitaient pas distraire une partie de leurs revenus pour un confort ou un malheur à venir (d'où les protestations initiales). Ces lois leur ont été imposées.

Je ne doute pas que des corporations d'ancien régime aient pu créer une forme de retraite (sans doute par capitalisation) mais il faudrait voir quelle fraction du peuple était concernée.

Imposées, dites-vous ? Mais absolument. Il est probable que même l'interdiction du travail des enfants ait suscité des protestations, dans des familles pour lesquelles la subsistance était à peine assurée.

C'est tout le problème de la vision que vous proposez : de quelles dispositions sociales parle-t-on effectivement ?

Il faudrait regarder le détail des prestations, voir quelle protection effective elles assurent, savoir quelle part des cotisations est à la charge de l'employeur et quelle part est à la charge de l'employé...

Je pense à un mot de Clemenceau, ouvrant un article sur l'affaire Dreyfus :" S'il n'y a pas de justice, au moins avons nous un ministre de la chose." :mrgreen:

Question : assurance maladie, couverture des accidents du travail, retraite, si on a le mot, a-t-on la chose ?

En clair, il faudrait rentrer dans le qualitatif pour évaluer en quoi consistait exactement l'assurance maladie instaurée en 1928. (couverture salariale ? A quel taux ? Gratuité des soins ?) Une analyse complète demanderait également de mettre en parallèle la part de la nourriture - ou tout simplement du pain - dans les dépenses d'une famille ouvrière. S'il s'agit de rogner sur le minimum pour y faire rentrer à toute force des cotisations à la charge de l'employé, on peut considérer avec une certaine suspicion l'aspect social de ce qui constitue malgré tout un progrès, dans l'absolu : qui paie ce progrès, en définitive ?

Notez bien que je ne pratique pas la suspicion marxiste systématique sur un progrès social qui n'aurait rien coûté au patron, je ne pense pas que la réalité soit si caricaturale.

Simplement je me dis que la popularité des ordonnances sociales de la Libération ne peut entièrement reposer sur une vision mythique reconstruite après coup. Lorsque Jean Lacouture, bon témoin de l'époque, assure qu'elles ont "sorti la condition ouvrière de l'horreur", j'ai tendance à lui accorder un certain crédit, même si je n'ignore pas qu'un bon nombre de grandes entreprises avant-guerre pratiquaient déjà une politique sociale assez avancée.

Pour ce qui est des avancées sociales conquises par la lutte, je ne crois pas qu'il s'agisse d'un schéma systématique. Cette vision ressort probablement d'un slogan martelé et ressassé par les communistes. Toutefois, on est bien forcé de constater que les deux semaines de congés payés de 1936 ouvrent une ère nouvelle, et on peut se demander combien de temps il aurait fallu pour les obtenir sans occupations d'usines. Etonnez-vous que la mythologie ouvrière se soit emparée de cet épisode ! (J'ai une grande tendresse et une certaine compassion pour ce peuple ouvrier de 36 qui découvre la France et le plaisir de profiter un peu de la vie, sachant quelle épouvante se mijote alors outre-Rhin.)

Un HS familial pour dire que je n'ignore pas que les progrès sociaux de la Libération n'ont pas poussé en plein désert social :

J'ai en tête l'entreprise Solvay : mes grands parents (des deux côtés) habitaient Dole, plus exactement Tavaux du côté de ma mère, et je sais que sa famille était logée très correctement pour l'époque par l'entreprise elle-même. Plusieurs de mes oncles, des deux côtés y ont travaillé - mon grand-père s'était hissé jusqu'au poste de chef du personnel - et c'était dans cette ville l'entreprise entre toutes où il fallait réussir à entrer : aucune comparaison possible avec les PME doloises de l'époque, et cela encore dans les années 60 et au delà. (On peut même juger qu'il y a eu une forme de régression lorsque cette entreprise a abandonné sa politique de logement gratuit - entretien compris ! - en vendant les maisons de "Tavaux Cités" à leur occupants pour se débarrasser de ce coûteux patrimoine.) Pour être complet, signalons que ma mère y a perdu un frère, très grièvement brûlé alors qu'il manipulait seul en laboratoire : il semble qu'il ait cassé une bouteille d'acétone à proximité d'un bec benzène, et la réglementation des années 50 n'imposait pas encore la présence de douches de sécurité. En somme, un saga familiale heureuse entamée avec la construction de l'usine dans les années 20, mais dans les conditions de travail et de sécurité de l'époque : en aucun cas une sinécure.

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Message Publié : 07 Fév 2014 7:50 
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Pierre de L'Estoile
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En Allemagne, où j'ai vu de près le fonctionnement des syndicats, il y a deux différences importantes.
La première est l'organisation des revendications par métier, et non par type d'entreprise. Si les électriciens d'une entreprise sont en conflit avec leur direction, cela peut mener (rarement) à une grève de tous les électriciens de toutes les entreprises allemandes, si diverses soient-elles et, en tout cas, à des négociations dont les résultats s'appliqueront à tous les électriciens du pays.
La seconde différence, c'est que les syndicats se sont organisés pour jouer un rôle actif dans l'évolution des métiers, dépistant longtemps à l'avance ceux qui sont condamnés à terme, formant des ouvriers aux emplois qu'ils jugent d'avenir, le tout avec des investissements lourds (achat de machines prototypes, création d'ateliers expérimentaux). Les "maisons des syndicats", implantées dans les grandes villes, disposent pour ce faire de ressources considérables

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"L'histoire serait une chose merveilleuse si seulement elle était vraie."
Léon Tolstoï.


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Message Publié : 07 Fév 2014 11:44 
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Georges Duby
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Barbetorte a écrit :
Alain.g a écrit :
Briand mobilise (sic) les grévistes et fait arrêter les saboteurs.
Etait-ce le terme employé à l'époque ? Car le terme juridiquement approprié est celui de réquisition.
Réquisition est l'expression juridique actuelle, elle n'a pas de caractère militaire. C'est bien à une mobilisation militaire à laquelle Briand a procédé en 1910 sur le réseau du Nord au début, lors des grandes grèves des cheminots, ce qui a frappé les historiens.
Un site précise: " Le gouvernement Briand accentue la pression en décidant le même jour la mobilisation des cheminots du réseau Nord pour une instruction de vingt et un jours à partir du 13 octobre. La formule sera applicable aux autres réseaux."
Les mobilisés portaient un brassard pour bien montrer qu'ils étaient à leur poste contre leur volonté. Briand emploie des méthodes dures malgré sa réputation, non seulement il mobilise mais il révoque des cheminots et fait intervenir l'armée comme on faisait à l'époque pour briser la grève.

Séance du 29 octobre 1910, journal des débats de la Chambre des Députés:
"M. Edouard Vaillant. Vous avez violé la légalité en mobilisant les cheminots !"
Aristide Briand, Président du Conseil: " Les cheminots qui n’allaient pas de cœur à cette grève, qui la redoutaient, qui étaient terrorisés (Applaudissements sur les mêmes bancs), les cheminots ont été heureux que le Gouvernement leur donnât le prétexte patriotique, qu’ils cherchaient, de se soustraire à une tyrannie insupportable. (Vifs applaudissements au centre et à gauche. ― Exclamations à l’extrême gauche.) Ils ont répondu tous à l’ordre d’appel, alors que certains leur donnaient publiquement le conseil ― le décret, affirmaient-ils, étant illégal ― de ne pas y répondre, c’est-à-dire de mettre le pays dans la situation la plus grave et la plus humiliée qui puisse subir une nation. Messieurs, les cheminots n’ont pas écouté ces excitations ; ils se sont rendus là où le devoir les appelait. (Applaudissements à gauche et au centre.)"

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Message Publié : 09 Fév 2014 6:59 
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Narduccio a écrit :
En fait, ce qui me gratte le plus, c'est cette "affirmation" d'un syndicalisme à la française qui serait différent de tous les autres.

Une question plus judicieuse concernerait sa médiocrité (accomplissements, taux de syndicalisation), voire sa nullité.

Actuellement syndiqué, au sein d'une corporation plus syndiquée que dans le reste du pays, j'entends plusieurs critiques confluentes : inadéquation entre les programmes ("motions") des directions et les demandes de la "base", souvent déniées lorsqu'elles sont directement déclarées ; inadéquation entre les moyens de pressions et les réalités de terrain ; inadéquation entre les moments de mobilisation (à l'approche des élections syndicales ou même politiques...) et les besoins des syndiqués ; collusions avec les organes de pouvoir (bonnes places et avantages maison en échange de calme syndical, sans parler des corruptions de plus en plus notoires parmi les grands organismes syndicaux (abus de bien sociaux, conflits d'intérêts avec la formation professionnelle, caisses noires patronales).

En conclusion, nos syndicalistes français font l'objet de reproches d'inadaptation, d'impuissance et de corruption. Et quand on leur suggère ces reproches (au moins les deux premiers dans mon syndicat), ils s'emmurent dans un déni passablement nerveux.

Globalement, ils n'ont pas compris ou font semblant de ne pas comprendre que les simulacres de jacqueries contre des employeurs ou, pire, l'Etat, ne valent rien dans un monde moderne et évolué ; que les mythes syndicaux passent, qu'un employeur n'est pas un seigneur par la force des armes mais un partenaire commercial, tout comme les salariés à qui personne ne doit rien hors d'un contrat révisable ; qu'un rente sociale se créera toujours sur le dos des agents de production ; que la transparence et l'information mettent à jour leur duplicités, leurs abus de biens sociaux, leurs népotismes, leurs luttes de pouvoirs (jusqu'entre eux) ; que le syndicalisme est affaire de compromis politiques, hors desquels ils n'obtiennent rien pour leurs représentés. Arrogants, méprisants pour les débats qui échappent à leurs idéologies, intellectuellement obtus, socialement inutiles (leurs rares "victoires" s'avèrent presque immanquablement coûteuses pour les représentés), économiquement nuisibles (entre leur parasitisme et la destruction de l'économie de marché), ils paraissent de plus en plus comme les féodalités passées qu'ils dénoncent.


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Message Publié : 09 Fév 2014 10:26 
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Ca ! c'est ce qui s'appelle une démolition en règle lol Non que je sois contre cette analyse, quoique sur certains aspects je serais peut être moins virulent. Mais l'analyse est vraie, au moins sur l'aspect impuissance et sir l'inadéquation de la pratique et des objectif syndicaux. Le syndicalisme pratiqué est celui de 1945, à une époque où l'état pouvait légiférer sur le plan économique sans contrainte (c'était l'époque des plans, des dévaluations plus ou moins positives et des protections douanières). A l'abri de ces protections et grâce à la demande d'équipement de tous types, les entreprises pouvaient se développer sans trop de concurrence. Le syndicalisme avait en face de lui l'état (qui avait encore de l'argent ou pouvait en trouver) et des entrepreneurs propriétaires de leurs usines ou dont les actionnaires étaient de nationalité française. La fonction publique, n'était pas encore pléthorique et le secteur privé pouvait la financer. En plus les organismes sociaux étaient riches (c'était l'époque des châteaux ) donc pas de problème de déficit.

Maintenant (en 1991 et après :wink: ) tout ceci n'est plus vrai ! la fonction publique a énormément augmenté, le libre échange a frappé les entreprises de plein fouet et surtout, facteur aggravant, l'idéologie à incité les O.S (organisations syndicales ) à refuser au moins partiellement la retraite par capitalisation ( les anciens se souviendront du Tollé qu'a suscité l'instauration de la participation par De Gaulle, tollé affirmant que les Travailleurs n'étaient pas des capitalistes et qu'il ne fallait pas mélanger "exploiteurs" et "exploités" ) Résultat ? les entreprises, privées de ces financements, ont été rachetées par des entreprises étrangères dont les centres de décisions se trouvent à Washington, à Shangaï ou Doha ou la notion de syndicat est parfois parfaitement inconnue et que les manifestations "Bastille Nation" n'impressionnent guère. Ces patrons, propriétaires de ces entreprises, n'ont aucun état d'âme à délocaliser les entreprises, si on les enquiquine ou si ils estiment qu'elles ne sont pas rentables

La réaction des syndicats ? les salariés n'étant pas actionnaires des entreprises n'ont aucune possibilité de faire face à ces choix et les organisations syndicales sont muettes sur ce point ! En fait elles contribuent à aggraver la situations en s'opposant à une réduction des charges que constitue la fonction publique, numériquement trop importante, à exiger des salaires qui suivent au moins l'inflation et à s'opposer à toute réorganisation du secteur public pour en améliorer les performances Ajoutez à celà qu'il faut bien indemniser les chômeurs de plus en plus nombreux et que le poids de ceux-ci pèse sur le comptes des organismes sociaux dont il faut bien éponger les déficits. Pour ça il faut bien que l'état trouve les financements ! N'ayant plus la ressource de dévaluer (euro oblige !), il augmente le impôts et tente de faire "payer les riches! ". Malheureusement les riches ne payent que s'ils veulent bien et là ils ne veulent pas ! Donc ils vont dans les pays voisins ( en toute légalité "libre circulation des hommes et des capitaux" ) où ils sont mieux considérés et où leur argent fait tourner l'économie locale. Les entreprises de France écrasées par la fiscalité et n'étant plus compétitives déposent leur bilan, augmentant le nombre des chômeurs, et d’autres, qui en ont les moyens, délocalisent , augmentant aussi le nombre des chômeurs

Et on a ainsi ce qu’en économie on appelle un cercle vicieux :

Augmentation des charges --> fermeture des entreprises --> augmentation des charges

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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Message Publié : 09 Fév 2014 12:05 
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J'aurais des choses à dire sur l'idée que les syndicats seraient le principal obstacle à une réorganisation des fonctions publiques, au pluriel,
mais on s'égare dans un débat sur la politique actuelle. Merci de revenir au sujet.

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Message Publié : 09 Fév 2014 12:12 
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Georges Duby
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Extrait d'un rapport sur le syndicalisme français d'un conseiller d'Etat:
" La France est un pays qui, tout en affirmant à l’envie l’importance du dialogue social pour le développement de l’économie et la qualité des relations sociales, confère à la pratique de ce dialogue une place très inférieure à ce qu’elle est dans la plupart des pays développés, et plus particulièrement des pays européens.
Cette situation tient à des raisons historiques et à des spécificités culturelles qui ont façonné le modèle des relations sociales propre à notre pays."
"Même si les comparaisons internationales de taux de syndicalisation présentent quelques difficultés méthodologiques et doivent être prises avec précaution en raison des différences de statut et de rôle des syndicats selon les pays, la France se situe clairement dans un contexte spécifique qui la place au 30ème et dernier rang des pays membres de l’OCDE."

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Message Publié : 09 Fév 2014 13:11 
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Alain.g a écrit :
"Même si les comparaisons internationales de taux de syndicalisation présentent quelques difficultés méthodologiques et doivent être prises avec précaution en raison des différences de statut et de rôle des syndicats selon les pays, la France se situe clairement dans un contexte spécifique qui la place au 30ème et dernier rang des pays membres de l’OCDE."

Dans le même paragraphe de ce rapport de Raphaël Hadas-Lebel (2006), j'aurais aussi souligné le très fort mouvement de recul du syndicalisme à partir de 1945, puis à partir de 1975. Pour l'auteur du rapport, le recul du syndicalisme français appartient à un mouvement beaucoup plus large, international selon lui, dont l'explication est l'application erga omnes des accords syndicats-patronats, c'est-à-dire que les acquis du syndicat s'appliquent à tous, même aux non-syndiqués, donc il y a une certaine réticence à se syndiquer puisque les droits gagnés par le syndicat seront acquis par tous de toute manière.

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Message Publié : 09 Fév 2014 13:25 
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
Pierma a écrit :
J'aurais des choses à dire sur l'idée que les syndicats seraient le principal obstacle à une réorganisation des fonctions publiques, au pluriel,
mais on s'égare dans un débat sur la politique actuelle. Merci de revenir au sujet.


Je n'ai jamais dit que "les syndicats seraient le principal obstacle à une réorganisation du secteur public" ! j'ai dit qu'ils en étaient un élément (avec beaucoup d'autres). Pour exemple l'un des grand responsable syndicaux, André Bergeron ne déclarait il pas publiquement qu'il n'était pas question de toucher à la fonction publique. ni aux salaires, ni au statut et manifestait sa "désapprobation " face à une éventuelle réorganisation forcée de celle-ci. Les autres OS sans le dire comme ça étaient d'accord sur le fond
Pendant ce temps là dans le privé, les restructurations se poursuivaient ainsi que les dénonciations de convention collectives sans que ça traumatise les hauts dirigeants syndicaux. Moi même j'étais dans un secteur d'activité qui bénéficiait d'une convention collective relativement intéressante qui datait de 1952. Elle a été purement simplement été dénoncée et remplacée par une autre, au rabais que les fédérations du secteur, lâchées par les structures interprofessionnelles ont été obligées d'accepter.

Je signale en outre au modérateur que j'ai bien indiqué 1991 :wink: donc je ne suis pas hors charte. Ce n'est pas ma faute si la situation continue aujourd'hui.

Et une précision annexe :wink: , je ne suis pas anti-syndicaliste, loin de là ! je suis à la retraite maintenant, mais j'ai été adhérent consécutivement pendant près de 40 ans à 2 grandes organisations syndicales . J'ai même eu longtemps des mandats électifs, DP et CE (dans le privé évidemment). j'ai fait ce que j'ai pu pour les mener à bien, mais j'ai toujours gardé un oeil critique sur les choix nationaux principalement en matière économique et financière. Celà tient sans doute à ma personnalité, mais également à ma formation ce qui m'a permis de détecter les affirmations démagogiques de certains ainsi que les turpitudes de certains décideurs de l'Etat en matière monétaire. :mrgreen: Mais là on est hors charte

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Message Publié : 09 Fév 2014 13:33 
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Localisation : Myrelingues la brumeuse
Jadis a écrit :
Dans le même paragraphe de ce rapport de Raphaël Hadas-Lebel (2006), j'aurais aussi souligné le très fort mouvement de recul du syndicalisme à partir de 1945, puis à partir de 1975. Pour l'auteur du rapport, le recul du syndicalisme français appartient à un mouvement beaucoup plus large, international selon lui, dont l'explication est l'application erga omnes des accords syndicats-patronats, c'est-à-dire que les acquis du syndicat s'appliquent à tous, même aux non-syndiqués, donc il y a une certaine réticence à se syndiquer puisque les droits gagnés par le syndicat seront acquis par tous de toute manière.


C'est pour celà aussi que dans certains pays démocratiques, dès l'instant ou le personnel d'une entreprise vote la création d'un syndicat professionnel ou d'une section de ce syndicat, l'adhésion au syndicat devient obligatoire. (ça évite le phénomène de "parasitisme" que vous évoquez.

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Message Publié : 09 Fév 2014 13:51 
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Ce qui a souvent fait mal au débat syndical (et c'est vrai des 2 cotés : syndicats et patrons) ce sont les fanfaronnades respectives.
Vivant près de la frontière franco-allemande j'ai pu comparer. Quand survient un conflit :
- coté français : les ouvriers grognent. Les syndicats, par leurs représentants locaux décèlent le dysfonctionnement (le patronat aussi ...). Pendant ce temps, la colère monte. Les syndicats sondent la direction. La direction déclare le plus souvent qu'il n'y a pas de problème et qu'il ne faut rien changer. Quand la colère est à un certain niveau, les syndicats déposent des préavis de grève. C'est toujours un moment délicat. On est loin de la période aux alentours des années 70 où dans certaines industries les mots d'ordres étaient suivis à 100 %. De ce coté, l'inflexion a eu lieu dans les années 85-95 et j'y reviendrais plus tard. Là, la direction "découvre" qu'il y a un problème! Dans certains cas, quand on arrive à gréer une réunion entre la direction et les syndicats, la direction demande "naïvement" qu'on lui dise les raisons de ce mouvement d'humeur ... Alors que la première des choses qu'ils font chaque matin, c'est de lire les tracs et d'écouter les rapports du management ... Bien entendu, avant la réunion, les syndicats ont eu une réunion avec les grévistes où ils ont déclaré qu'ils ne demanderaient rien de moins que ...
En fait, les syndicats demandent un "bras", la direction semble d'accord pour donne un "ongle" et on va se lancer dans une discussion de sourds qui va durer plusieurs jours ... Alors que des 2 cotés on sait ce qu'il est raisonnable de demander et de donner. 9/10, c'est ce qui sera décidé au bout des rounds de discussion. Régulièrement, les négociateurs rendent compte à la base en insistant sur le fait qu'il faut rester mobiliser si on ne veut pas tout perdre. Au bout de quelques jours, on arrive à un accord ... et là, il y a un retropédalage des syndicats. Il faut faire comprendre aux gens qu'on a chauffé à blanc qu'on a obtenu le maximum et qu'il est temps de se remettre au travail. Problème, on a accumulé pas mal de rancœurs et les gens râlent contre les syndicats qui promettent et puis qui acceptent de se coucher alors qu'on a reçu quelques pour-cents de ce qu'ils disaient possible d'avoir quelques jours plus tôt. Cela, je l'ai vu au cours de nombreux conflits dans les années 80. Après certaines méthodes ont changé et çà ne s'est pas amélioré.

- coté allemand. Les syndicats détectent la grogne des ouvriers. Ils demandent une réunion avec la direction. En fait, souvent ils n'ont pas besoin de solliciter la réunion, puisqu'ils se rencontrent régulièrement. La direction, pas ses propres canaux de renseignement, est parfaitement au courant de ce qui pose problème. On va donc discuter entre gens responsables qui ne sont pas dans le déni. Dans la plupart des cas, les difficultés se règlent ainsi. Parfois, ce n'est pas le cas, le problème perdure. Le syndicat lance un préavis de grève, ce qui fait qu'on nomme une personne indépendante qui a 15 jours pour faire en sorte que le syndicat et la direction tombent d'accord. Et ce n'est qu'au bout de ce délai que l'on fait grève. Le syndicat dit exactement aux ouvriers ce qu'on peut espérer de manière réaliste et ils ne font pas dans la surenchère.

En fait, le problème français trouve sa source dans les grèves des années 20 où il y eu des blackout d'usines et même chez certains patrons, le renvoi pur et simple de tous les ouvriers. Avec des salaires diminués pour les "nouvelles" embauche. Depuis ce moment-là, les patrons sont restés dans l'optique qu'il ne fallait rien lâcher. Mais, c'est une façade, puisque dès qu'ils sentent que la situation va les dépasser, ils donnent tout et même parfois plus. Du coup, ils ont conforté cette vision que si on reste unis dans la lutte on aura ce qu'on a demandé et même plus. Vu du travailleur, pendant plusieurs décennies, la grève était un coup de dé : si on tenait assez longtemps, on avait un gros gain, voire parfois la récupération des heures de grèves...

Dans les faits, la majorité des grèves ne se sont pas résolues de cette manière. A un moment, le principe de réalité s'impose et la direction et les syndicats font des compromis. Mais, l'une des différences entre le système français et allemand serait justement qu'en Allemagne, il y a un syndicat par entreprise, tandis qu'en France, il y a plusieurs syndicats qui se retrouvent régulièrement opposés lors des élections internes. Donc,... ils font comme les hommes politiques, ils promettent beaucoup pour qu'on les élisent et ils sont sans cesse dans la surenchère. Surenchère vis à vis de la direction, mais aussi vis à vis des autres syndicats. Parfois, la direction, pour avoir la paix sociale, va s'appuyer sur un syndicat en privilégiant ces propositions, souvent discutées à l'avance, par rapport à celles des autres syndicats.

J'ai signalé plus haut que les choses ont changé vers la fin des années 80, début des années 90. Le tournant est la grève chez Peugeot à l'aube des années 90. Peugeot avait toujours une politique assez dure lors des grèves avec l'envoi des ETAM qui devaient aller faire le "coup de poing" contre les grévistes et contre l'évacuation des locaux. Mais, cette année-là, ils ont décidé qu'ils ne cèderaient sur rien. La grève a duré longtemps, elle fut dure et ils ont lâchè le minimum. Par la suite, de nombreux cadres de Peugeot sont allé expliquer leurs méthodes aux entreprises qui les ont sollicités. Et leur méthode a fait tâche d'huile. Elle ne fut pas aussi gagnante que cela puisque les usines impliquées mirent des mois a récupérer un fonctionnement correct et, dégât collatéral prévisible, plus d'un tiers des ETAM démissionna dans l'année. Alors qu'on était dans des périodes où l'on pensait que le chômage avait atteint des sommets.

Calvet a sciemment cassé l'outil syndical chez Peugeot. Les choses ont évoluées par la suite et les lois ont changé. On parle de concertation, on cherche à mettre en place des médiateurs. Tout cela parce qu'à divers niveaux on a compris que si on veut une entreprise qui fonctionne bien, il faut une entreprise sans conflits. Donc, les syndicats sont un outil indispensable au bon fonctionnement des organisations de part leur capacité à remonter très vite les dysfonctionnement qui seraient passés inaperçus de la direction. Surtout, si on va vers un management participatif. En fait, dans un tel management, les syndicats peuvent sembler inutile puisque les employés sont parfaitement informés de tout par la direction. Mais, il y a parfois des malentendus et les syndicats sont une des courroies qui permettent de détecter ces malentendus et de les aplanir. Mais avant que ce monde idyllique se mette en place, il faut convaincre le monde du travail dans son ensemble qu'il faut que les syndicats travaillent main dans la main avec les directions et il faut surtout que les ouvriers comprennent que c'est pour leur avantage et pas pour se mettre d'accord sur leurs dos.

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Message Publié : 09 Fév 2014 15:40 
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je vous rejoints sur votre description des relations syndicats/patronat en Allemagne. C'est ce qu'on appelait dans les années 70 le "capitalisme rhénan" avec cogestion etc etc ... J'avais un collègue qui avait travaillé en Allemagne et m'avait décrit les relations patronat/syndicat.Mais il a eu le mal du pays et est rentré en France. Le style français des relations syndicats/patronat, ça lui a fait un choc :mrgreen: Mais est ce que le capitalisme rhénan a toujours sa place ? Dans les grandes entreprises peut-être ! Mais la mondialisation a du passer par là et a du mettre à mal une partie de cette pratique ! Je ne suis pas sûr que dans les PME allemandes ce soit toujours le cas et comme le SMIC n'existe pas (encore) en Allemagne, il y a probablement des abus sur ce plan là.

Je suis globalement d'accord avec vous sur l'analyse du syndicalisme français a condition de ne pas oublier l'aspect politique des choix des confédérations syndicales. Je vais vous donner un exemple : En 1974 il y a eu dans mon secteur une grève de 5 semaines pour certaines entreprises 7 semaines pour d'autres. Certes le déclenchement a été bizarre ! une petite organisation politisée avec à sa tête une certaine Arlette Laguillier (vous en avez peut-être entendu parler lol ) a dans un secteur bien défini, d'une entreprise bien définie déclenché une grève illimitée. Pendant 2 semaines celle-ci s'est étendue aux autres secteurs de l'entreprise et à commencée à toucher les autres établissement. Les organisations syndicales l'ont d'abord ignorée, toutes absorbées qu'elles étaient par cette pantalonnade qu'on appelait le PROGRAMME COMMUN. Cependant le mécontentement existait et menacées d'être débordées, elles ont généralisées la grève en formant un comité de Grève. La grève a duré 5 semaines. Comment s'est elle terminée ? Pompidou est mort (non pas de lien de cause à effet :wink: ) et pour préparer les élections et ne pas effrayer le bourgeois, les confédérations syndicales ont sabordé la grève à la grande fureur des militants de base. Autant dire que ce jour là de nombreuses cartes syndicales sont retournées à leur émetteur 8-|

Autre anecdote qui peut servir de base de réflexion, c'est l'attitude des dirigeants français et allemands à la fin du XIXème siècle face aux revendications ouvrières concernant la protection sociale et la retraite :

-En allemagne, gouvernait Otto Von Bismarck, qui n'était pas un rigolo puisqu'il était surnommé "Le chancelier de Fer". Mais s'il n'était pas rigolo, il était intelligent et avait parfaitement compris que ses ambitions en matière industrielle ne pouvaient pas être réalisées contre les ouvriers. Alors il créa l'assurance maladie et un système de retraite. Quand l'Alsace-Moselleredevint française en 1918-19, elle exigea de conserver ce système ainsi que d'autres usages qui formèrent "le droit local"

- En France, pays démocratique, le gouvernement envoya la troupe pour mater les grève. C'est ainsi que le nouveau fusil Lebel, qui fut le fusil de la PGM, fit son apparition lors de la Fusillade de Fourmies sur une foule désarmée.

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C'est l'ambition qui perd les hommes. Si Napoléon était resté officier d'artillerie, il serait encore sur le trône.

Mr Prudhomme


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