Francky Stan a écrit :
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Plus grave sans doute, Bryan Ward-Perkins souligne vigoureusement combien les invasions germaniques s'accompagnèrent à terme d'une incroyable perte des savoirs et des savoir-faire ; ainsi, estime-t-il, la Grande-Bretagne se retrouve au niveau matériel de l'Age du bronze, avec la disparition de la monnaie, du tour de potier et de l'architecture de pierre et de tuiles ! Malgré des variations locales, le recul fut considérable. La quasi-interruption des échanges à longue distance réduisit la consommation aux produits locaux, souvent médiocres, car « la sophistication de la période romaine, en diffusant à grande échelle des biens de consommation d'excellente qualité, avait détruit les savoir-faire et les réseaux locaux ».
Là on sent le débat qui pointe sur la mondialisation entre production locale et globalisation
. C'est totalement faux parce que on est sur un mode de pensée complétement anachronique.
Le citoyen romain rustique au contraire ne crois pas à la délocalisation et à l'externalisation. Dans sa villae il est un polytechnicien. Il met un point d'honneur à pratiquer l'apiculture, la vigne, les cultures de céréales, l'olivier partout ou c'est possible. Il transporte sa culture partout (les tuiles, le pain, les thermes) Parfois il groupe la production de Sigillées comme à la Graufrensenque ou de perle en verres ou la monnaie mais c'est toujours pour répondre à un besoin local. Le viel Hincmar dans "de ordine palatii" reprend cet idéal : un palais, une abbaye ou une villae doit être autosuffisant. Le commerce vient aprés dés lors qu'il y a de l'excédant.
Dans ce cas là on résiste à n'importe qu'elle révolution du moment qu'on a l'effectif nécessaire en expert (maçon, forgerons, boulanger, meuniers, potier) et qu'on a une main d'oeuvres servile abondante. C'est ce qui a manqué à la civilisation rurale romaine et plus à cause de la peste justinienne qu'au massacres provoqués par les germains des vagues successives.
C'est plutot vers l'an mille qu'on va avoir des unités de productions spécialisé avec des villages de céréalier sur un open field et des villages d'éleveurs sur les forêts et des villages de maraichage dans les vallons, avec un réseau de marché qui s’installe pour faire du troc.
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Bryan Ward-Perkins n'est pas loin de rejoindre le point de vue exprimé autrefois (en août 1945 !) par André Piganiol : « La civilisation romaine n'est pas morte de sa belle mort, elle a été assassinée » (et il dénonçait là clairement les hordes germaniques) mais, admet Bryan Ward-Perkins, « sans préméditation ».
Chercher un coupable même sans préméditation, c’est la vielle rengaine du bouc émissaire. Evidemment que les causes de l’effondrement d’une civilisation sont multiples.
Ce qu’il y a vraiment changé c’est le passage d’une civilisation urbaine a une civilisation rurale. Dès le IIIème siècle les villes changent, se replie sur elle-même, Dans le nord de l’Europe et aussi en grèce et en Turquie entre 250-350 les romains se mettent à haïr le marbre, quitte à mètre des statues dans les murs et a bruler le marbre pour produire des tonnes de chaux (qu’est ce qu’il en faisait d’ailleurs ?
). Ils démantèlent méthodiquement les forums et construisent de gigantesques cimetières (c’est peut être là que se fait le marché à présent ?). Sur le plan des monuments et de l’architecture on est plus face à un suicide qu’un assassinat.
On dirait que les romains ont renié l’étalage de richesse propre à leur culture et ça coïncide avec une généralisation de la religion chrétienne.